A l’occasion de la célébration, ce mercredi 3 mai 2024, de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a publié son classement mondial de la liberté de la presse. La Tunisie se classe 118e sur les 180 pays étudiés. Elle gagne trois places depuis le classement de 2023 où elle occupait le 121ème rang.
Dans son analyse, RSF épingle la région Maghreb – Moyen-Orient, considérant que celle-ci est celle où la situation est la plus grave dans le Classement de la liberté de la presse 2024.
Concernant la Tunisie, RSF souligne que « depuis la révolution de 2011, le paysage médiatique s’est considérablement diversifié, mais la crise économique a fragilisé l’indépendance de nombreuses rédactions, dominées par des intérêts politiques ou économiques, et a mis à mal ce pluralisme naissant ».
« Dans ce contexte de détérioration de l’environnement politique, le décret-loi 54 de septembre 2022, censé lutter contre les “fausses informations”, représente également une nouvelle menace pour la liberté de la presse dans le pays », souligne, par ailleurs l’ONG.
La crise économique est également en cause dans la mesure où « les médias sont tributaires des annonceurs privés, qui détiennent parfois des parts dans leur capital et peuvent être proches du milieu politique ».
RSF met également en lumière les intimidations envers les journalistes, qui selon l’ONG, se banalisent, soulignant que les reporters sont également confrontés à la violence des manifestants tunisiens.
« Les journalistes font également l’objet de détention, à l’instar du directeur de la radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, et du journaliste Khalifa Guesmi, condamné à 5 ans de prison ferme pour avoir refusé de livrer à la police ses sources concernant une opération antiterroriste dans la région de Kairouan ainsi que l’incarcération de Mohamed Boughalleb, condamné à six mois de prison.