NIGERIA – Une nouvelle fois l’incertitude plane sur le sort d’Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram. Le chef du groupe djihadiste Jamaat Ahl Al-Sunnah Lil Dawa Wal Jihad (JAS), connu sous le nom de Boko Haram, aurait tenté de se suicider pour échapper à sa capture par ses rivaux du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Ces derniers ont pris d’assaut mercredi son bastion de la Sambisa. Il se serait alors tiré une balle dans la poitrine. Des médias nigérians ont annoncé sa mort, mais selon des spécialistes, le suicide n’est pas dans la culture de Boko Haram. Cependant, Abubakar Shekau serait grièvement blessé. L’État islamique aurait ordonné l’attaque du camp de Boko haram car il jugeait les méthodes de son chef trop extrémistes et attaquait des habitants dans les zones contrôlées par l’Iswap qui, sous les ordres d’Abu Musab Al-Barnawi, fils aîné de Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram s’attaque de préférence à l’armée. Qui vient d’enregistrer une perte sévère: son chef, le lieutenant général Ibrahim Attahiru, est mort dans le crash d’un avion militaire avec dix autres officiers vendredi en fin d’après-midi autour de l’aéroport de Kaduna dans le nord du pays. Dix autres officiers ont péri dans l’accident.
SYRIE-LIBAN – « Bachar est le plus fort », « Ici, tout le monde vote Bachar »: les Syriens du Liban étaient appelés à voter jeudi et il semble que les deux autres candidats à la présidentielle n’ont pas obtenu la moindre voix. Cependant, seule une petite partie du million et demi de Syriens réfugiés au Liban aurait voté. Le scrutin a été troublé par des agressions de Libanais contre des convois d’électeurs conduits à bord de bus jusqu’à l’ambassade de Syrie dans la banlieue chic de Beyrouth. La veille, le chef de l’ancienne milice des Forces libanaises Samir Geagea avait exigé le renvoi dans leur pays de tous les réfugiés qui voteraient pour Bachar el-Assad. Des partisans de ce dernier auraient fait pression sur les électeurs…
ALGÉRIE – « Marche empêchée et réprimée à Alger et à Annaba, affrontements à Bouira, des arrestations dans plusieurs wilayas« , a énuméré Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH): une nouvelle fois, les marches du vendredi du Hirak ont été interdites et réprimées. Près de 500 personnes ont été interpellées et relâchées pour la plupart en fin de journée. Déférés, quelques-uns risquent la prison ferme. Des rassemblements ont toutefois été tolérés dans certaines grandes villes de Kabylie dont Béjaïa et Tizi Ouzou, même si elles ont également donné lieu à des interpellations d’après M. Salhi. La campagne pour les élections législatives anticipées du 12 juin s’est ouverte jeudi.
D’autre part, les agresseurs des neuf institutrices d’un établissement scolaire de Bordj Badji-Mokhtar ont bien été arrêtés et quatre des neuf suspects sont passés aux aveux. Mais la peur reste présente: selon El Watan, 57 enseignantes ont quitté la ville par avion, 38 autres par la route jusqu’à Adrar à 770 km.. « Il n’y aura pas de reprise des cours tant que les conditions de sécurité des enseignantes ne seront pas convenablement assurées » a affirmé à l’AFP Mohamed Belamri, secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l’Éducation (SATE).
CHINE – Un séisme d’une magnitude de 7,3 a frappé la province du Qinghai dans le nord-ouest de la Chine tôt ce matin, a indiqué l’Institut américain de géophysique (USGS), quelques heures après une première secousse qui a fait au moins deux morts dans la province de Yunnan, dans le sud-ouest du pays. Plus de 20 000 personnes ont été évacuées sur les 100 000 vivant dans des communautés rurales dans cette zone, selon les autorités régionales. Certains bâtiments se sont effondrés et d’autres ont été endommagés, selon les autorités. « La situation est suivie de près et des vérifications sont en train d’être faites », ont-elles souligné. Aucune victime ou dommage dans la province peu peuplée du Qinghai (nord-ouest), région reculée située sur le plateau tibétain, n’ont été signalés dans l’immédiat.
SAMSUNG – Un dossier surprise s’est invité à Washington à l’occasion de la visite du président sud-coréen Moon Jae-in : des industriels américains demandent la libération de Lee Jae-yong, héritier et président de Samsung, la plus importante société sud-coréenne et géant mondial de l’électronique. Il purge actuellement une peine de dix-huit mois de prison pour avoir corrompu la précédente présidente de la République sud-coréenne, Park Geun-hye, afin de renforcer le contrôle de sa famille sur le conglomérat. Pourquoi cette demande? Parce que le monde manque de puces électroniques et qu’aux Etats-Unis, General Motors et Ford ont arrêté la production de certains de leurs modèles. ce serait donc dans l’intérêt de l’Amérique de voir l’héritier et président de Samsung recouvrer sa liberté d’autant qu’il a prévu de lourds investissements aux Etats-Unis: à Austin, au Texas, où il dispose déjà de sa seule fonderie de puces en dehors de la Corée du Sud , Samsung veut investir 18 milliards de dollars pour la moderniser et se lancer dans de nouvelles productions à la pointe de la technologie.
INSOLITE –« Ne faites pas de bisous ni de câlins aux volailles de basse-cour, et ne mangez ni ne buvez près d’elles » : cette recommandation pressante aux Américains faite par les centres de contrôle et de prévention des maladies est très sérieuse car on note, aux Etats-Unis, une recrudescence ds cas de salmonellose. 163 cas ont été enregistrés depuis mi-février, dont 34 hospitalisations. « Des entretiens avec les personnes malades ont montré que des contacts avec des volailles étaient probablement la source de l’épidémie ». Même s’ils semblent propres, ces animaux, comme les poules ou les canards, peuvent transporter la salmonelle, une bactérie pouvant provoquer diarrhées, fièvre et vomissements, ont prévenu les CDC.
INDE – Déjà accablée par le covid, le pays est à présent victime du mucor mycose, infection fongique rare, communément appelée «champignon noir». Cette nouvelle maladie se développe tellement, en particulier parmi les convalescents du Covid-19, qu’au moins neuf États du pays ont classé l’infection au stade épidémique. L’État du Maharashtra a signalé à lui seul plus de 2.000 cas, et le Gujarat, environ 1.200. Delhi, Bangalore, Bombay ne sont pas épargnées et ouvrent des centres spécialisés. Parmi les premiers symptômes, le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies évoque des maux de tête, un gonflement du visage, de la fièvre, et précise que son taux de mortalité est supérieur à 54 %. Selon la presse indienne, la « mycose noire », autre nom donné à la virulente maladie, a déjà fauché des centaines de vie en quelques jours à peine. La propagation rapide de l’infection aujourd’hui serait largement attribuée aux recours incontrôlés aux stéroïdes pour traiter les malades du coronavirus.
BIRMANIE – Le général Min Aung Hlaing, chef de la junte militaire, affirme que Aung San Suu Kyi est en bonne santé. « Elle reste à la maison et comparaîtra au tribunal dans quelques jours » a-t-il déclaré jeudi au cours d’une interview non encore diffusée, mais dont un extrait a été publié aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être bannie de la politique, voire condamnée à de longues années de prison. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) pourrait être dissous bientôt, a laissé entendre hier le président de la commission électorale de l’Union de la Birmanie, Thein Soe : « Qu’allons-nous faire avec le parti qui a (agi) illégalement, devrions-nous dissoudre le parti ou inculper ceux qui ont commis (ces actions illégales) en tant que traîtres envers la nation ? Nous allons réfléchir et envisager d’entreprendre cette action ».
TURQUIE – Chaque semaine sur YouTube, le parrain de la mafia Sedat Peker, réfugié à l’étranger égrène des révélations et accuse des membres du gouvernement et du parti au pouvoir AKP de divers crimes et de corruption. Les Turcs le suivent avec attention, le pouvoir nie et ne supporte pas d’être mis en cause. Un journaliste de l’agence de presse étatique Anadolu vient d’en faire les frais: il a été licencié pour avoir osé posé une question. Musab Turan, a demandé si le gouvernement avait un plan et quelle était sa réaction face à l’affirmation de Peker que le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu l’avait protégé et «tuyauté» sur l’ouverture d’une enquête le visant l’an dernier afin de lui permettre de fuir la Turquie avant d’être arrêté . La présidence soupçonne le journaliste d’appartenir à un groupe terroriste et met en garde: « Ceux qui cherchent à nuire à la respectabilité de notre État en paieront le prix ».
CHICAGO – La maire démocrate de la troisième ville des Etats-Unis, Lori Lightfoot a déclenché une polémique en sélectionnant uniquement des journalistes issus de minorités pour l’interviewer en tête-à-tête à l’occasion du deuxième anniversaire de sa prise de fonction, certains dénonçant un coup médiatique et d’autres une initiative raciste. Son but : lutter contre le manque de diversité dans les médias. Elle écrit: «Depuis le premier jour de ma campagne, en 2018, j’ai été frappée par la proportion ultra-dominante de personnes blanches et d’hommes au sein des médias de Chicago, des responsables éditoriaux, des journalistes politiques et de ceux qui couvrent la mairie en particulier». Pour l’édile, c’est « une honte, un déséquilibre qui doit changer ». Lori Lightfoot est également la première personne ouvertement homosexuelle à diriger cette ville des Etats-Unis. Selon l’enquête trimestrielle Chicago Index publiée début avril, seuls 16 % des personnes interrogées estimaient que Lori Lightfoot faisait un « bon » ou un « excellent » travail à la tête de la ville. L’élue est notamment critiquée pour n’être pas parvenue à faire baisser la criminalité.
FRANCE – Lors d’un déplacement à Nevers (Nièvre) hier vendredi 21 mai, Emmanuel Macron a été interpellé sur le sort des sans-papiers par un homme qui lui exposait sa situation personnelle et lui a notamment indiqué qu’il avait » des devoirs avant d’avoir des droits « . « On n’arrive pas en disant : ’on doit être considéré, on a des droits’. On a une culture d’accueil et les choses se passeront bien si chacun fait son devoir, et dit : ’je respecte les règles, j’essaie de m’intégrer, j’apprends la langue’ », a affirmé le chef de l’Etat,qui souligne que « nous sommes un pays généreux mais on doit respecter les règles, on ne peut pas donner des papiers à tout le monde ». » Ça fait huit ans que j’attends « , a répondu un sans-papiers. » Ça veut dire que vous ne remplissez pas les critères. On prend notre part, mais on ne peut pas accueillir tout le monde « , a répliqué Emmanuel Macron.
ISRAËL-PALESTINE– La situation reste tendue à Jérusalem où les Palestiniens se disent fiers de ce qui vient d’être accompli et des Israéliens doutent du succès de la campagne de Tsahal à Gaza. L’heure est surtout à la constatation des dégâts. Naji Sarhan, adjoint du ministère des travaux publics et du logement à Gaza, a déclaré cet après-midi dans un communiqué que selon une première évaluation, au moins 2,000 unités de logements ont été détruites. Il a estimé que le coût de reconstruction s’élevait à au moins 150 millions de dollars. De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a déclaré qu’au cours des combats près de 17.000 unités résidentielles et commerciales avaient été endommagées ou détruites dans la bande de Gaza. Joe Biden appelle à la reconstruction de Gaza, promet de l’aide humanitaire et financière mais «sans donner au Hamas l’opportunité de rebâtir son système d’armement». Il veut également croire à « une vraie opportunité de progresser vers la paix ». Le président américain maintient son « engagement pour la sécurité d’Israël » et réaffirme que « la solution à deux Etats est la seule solution possible ». Mais pour y arriver, la colonisation étant ce qu’elle est, il faudra plus que des mots pour y arriver.