ALGÉRIE – Les membres de la Cour constitutionnelle ont prêté serment au lendemain de la signature par le Président Abdelmadjid Tebboune, des décrets portant nomination de ses 12 membres dont le président Omar Belhadj. La Cour constitutionnelle a été créée par l’article 185 de la Constitution en tant qu’«institution indépendante chargée d’assurer le respect de la Constitution» et «organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics». Parmi ses attributions, figure l’examen des recours relatifs aux résultats provisoires des élections présidentielles, des élections législatives et du référendum et proclame les résultats définitifs de toutes ces opérations.
Par ailleurs, le site Mondafrique signale une nouvelle révocation au sein de l’armée algérienne, celle du général Hicham Miloudi, un des principaux artisans de la politique actuelle de lutte contre le Hirak. Le général Miloudi qui a tenu à peine un an dans ses fonctions a récemment piloté un rapport mettant en garde contre les slogans hostiles qui apparaissent lors des mobilisations: « services secrets terroristes ». Alors que certains viols et tortures auraient été pratiqués contre les opposants arrêtés au sein de ses services, ce général proposait également une enquête sur ces accusations. Il serait remplacé par le général Lounes Brahimi, dit « Mourad ». Le promu est un proche du général Abdelkader Haddad, connu pour avoir été un des officiers les plus brutaux de la décennie noire et rappelé aussi par Chengriha dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
MAROC – En 2021, les services de l’état civil au Maroc ont enregistré en moyenne 1 631 déclarations de naissance et 488 déclarations de décès par jour, selon un rapport-bilan des réalisations du ministère de l’Intérieur. Les déclarations de naissance et de décès ont augmenté de 5,51 % au cours du premier semestre de 2021 par rapport à la même période une année auparavant, indique le document élaboré par le ministère de l’Intérieur et auquel le journal Al Oâmk a eu accès. En juillet 2020, le rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) mettait en évidence le vieillissement de la population marocaine. La baisse de la fécondité et l’espérance de vie des Marocains qui est désormais de 77 ans expliquaient entre autres les causes de cette situation.
MAROC-ISRAËL – Le Maroc et Israël ont conclu ce mercredi un accord-cadre de coopération sécuritaire « sans précédent » lors d’une visite historique à Rabat du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. M. Gantz, un ancien chef de l’armée israélienne, a été reçu en début de matinée par le ministre délégué chargé de l’administration de la Défense nationale marocaine, Abdellatif Loudiyi. Ils ont signé un protocole d’accord qui lance formellement la coopération sécuritaire « sous tous ses aspects » (planning opérationnel, achats, recherche et développement, formation, renseignement ….) entre les deux pays, un an à peine après la normalisation des relations, face aux « menaces et défis dans la région », selon la partie israélienne. « Il s’agit d’une chose très importante qui nous permettra aussi d’échanger nos opinions, de lancer des projets conjoints et favorisera les exportations israéliennes jusqu’ici », a souligné M. Gantz.
A Alger, beaucoup estiment que, derrière cet accord, c’ester l’Algérie qui est visée.
LIBAN – Sur le marché noir, le dollar a franchi ce mercredi la barre de 24 000 livres libanaises à l’achat, laissant craindre une poursuite de la dépréciation de la livre. Dans ce contexte, le président Michel Aoun a présidé une réunion au palais présidentiel à l’est de Beyrouth, en présence du ministre des Finances Youssef Khalil et du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Selon un communiqué de la Présidence, la rencontre a été consacrée à la présentation de la situation financière du pays, et des difficultés rencontrées par l’institution « Alvarez et Marcel » dans le processus d’audit judiciaire dans la gouvernance de la Banque du Liban. Le taux de change du dollar à la Banque centrale du Liban est resté à 1 510 livres pour un dollar, et il n’est affecté qu’à certains produits de base. La livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur et la crise a plongé les trois quarts de la population dans la pauvreté. Les prix des denrées alimentaires au cours des deux années de crise ont augmenté de plus de 600%, selon les Nations Unies.
Par ailleurs, le gouvernement australien a classé ce mercredi tout le Hezbollah comme « organisation terroriste. Le Hezbollah soutenu par l’Iran « continue de menacer d’attentats terroristes et de soutenir les organisations terroristes » et constitue une menace « réelle » et « crédible » pour l’Australie, a déclaré la ministre de l’Intérieur, Karen Andrews.
LIBYE – L’émissaire de l’ONU, le Slovaque Jan Kubis, a démissionné de ses fonctions un mois avant une élection présidentielle cruciale pour ce pays, sans donner mardi aux membres du Conseil de sécurité de raison officielle claire à ce départ soudain. « M. Kubis a remis sa démission au secrétaire général qui l’a acceptée avec regret », s’est borné à déclarer le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien, précisant que le chef de l’ONU travaillait à lui trouver un successeur. Interrogé sur les raisons de cette démission au milieu du gué, à l’approche d’une présidentielle délicate prévue le 24 décembre et censée tourner la page d’une dizaine d’années de guerre en Libye, le porte-parole est resté évasif. « C’est une question que vous devriez lui poser », a-t-il dit. La date de son départ effectif n’a pas été arrêtée, a laissé entendre le porte-parole.
D’autre part, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a indiqué hier mardi au Conseil de sécurité de l’ONU espérer pouvoir se rendre en début d’année prochaine en Libye, où ses équipes n’ont pas encore pu aller en raison de la pandémie de Covid-19 et de l’insécurité dans le pays.
FINANCEMENT LIBYEN – La justice française enquête sur des soupçons de « corruption » de magistrats libanais qui auraient visé – et échoué – à faire sortir de prison Hannibal Kadhafi, fils du dictateur déchu Mouammar Kadhafi, dans l’espoir d’obtenir des éléments pour dédouaner Nicolas Sarkozy des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, selon une enquête réalisée par Guillaume Dandin de l’AFP. Le 14 septembre, le parquet national financier (PNF) a pris un réquisitoire supplétif, révélé par Mediapart et confirmé à l’AFP de source proche du dossier, demandant à deux juges d’instruction d’enquêter sur la possible « corruption » active et passive « d’un personnage judiciaire d’un Etat étranger » et d’ « association de malfaiteurs » délictuelle.
Ces deux juges financiers travaillent déjà sur la possible « subornation de témoin » fin 2020 de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui a retiré temporairement ses accusations visant le financement de la campagne présidentielle victorieuse de M. Sarkozy. L’épouse du chef de l’État, Brigitte Macron, a critiqué dans une conversation privée interceptée par la justice, avec « Mimi » Marchand, l’incarcération de celle-ci dans cette enquête. La « reine » de la presse people a été mise en examen début juin pour « subornation de témoin » dans l’enquête sur la rétractation temporaire de Ziad Takieddine
SYRIE – Au moins huit personnes ont été tuées, dont deux civils ont été tués dans des frappes israéliennes à l’aube dans le centre de la Syrie, a rapporté ce mercredi l’agence officielle syrienne Sana. Les frappes ont ciblé « certains points dans la région centrale » du pays, a ajouté Sana sans autre précision. Selon ce média d’Etat, la défense aérienne syrienne a « repoussé l’agression et a abattu la plupart » des missiles. Israël confirme très rarement ses attaques en Syrie voisine, mais affirme régulièrement que l’Etat hébreu ne permettra pas à ce pays de devenir la tête de pont des forces de la République islamique d’Iran. L’OSDH indique que les bombardements israéliens visaient les environs de trois villages à l’ouest de Homs, où sont basés des combattants syriens fidèles au Hezbollah chiite libanais.
En France, une délégation rentrée d’une mission dans le nord-est de la Syrie le 3 novembre dernier, appelle à un rapatriement « d’urgence » des quelques 80 femmes et 200 enfants français détenus dans les camps à l’approche de l’hiver. On estime à 645 le nombre d’enfants européens et à 231 le nombre de femmes dans les camps syriens. En octobre dernier, on a constaté une augmentation des rapatriements vers la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark et l’Allemagne.
IRAN – Il avait 17 ans quand il a été arrêt, il a été exécuté ce mercredi matin à l’aube en dépit des appels d’organisations internationales de défense des droits humains à y renoncer. L’exécution d’Arman Abdolali, 25 ans, a eu lieu dans la prison de Rajai Shahr, près de Téhéran, conformément au « qesas », c’est-à-dire la « loi du talion » demandée par la famille de la victime, a annoncé le site de l’autorité judiciaire Mizan Online. Amnesty avait exhorté le 11 octobre l’Iran à renoncer à l’exécution de cet homme condamné à mort pour le meurtre en 2015 de son amie, âgée de 19 ans, à l’issue d’un procès qualifié par cette ONG de « grossièrement inéquitable ». Arman Abdolali avait été reconnu coupable du meurtre de son amie « à l’issue d’un procès basé sur des ‘aveux’ obtenus sous la torture », avait dénoncé Amnesty. Le corps de la victime n’a jamais été retrouvé, l’accusé avait déclaré l’avoir jeté dans une poubelle. L’homme avait de nouveau été condamné à la peine capitale en 2020 lors d’un nouveau procès, mais la cour avait jugé que l’adolescent était responsable de ses actes en l’absence de preuves du contraire.
IRAN NUCLÉAIRE – Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a informé ce mercredi le Conseil des gouverneurs de l’agence de l’échec des discussions qu’il a eues la veille avec l’Iran. « En dépit de mes meilleurs efforts, ces négociations et délibérations approfondies pour répondre aux questions en suspens sur les garde-fous, détaillées dans deux rapports, n’ont pas abouti », a déclaré Rafael Grossi dans une déclaration aux 35 pays membres du Conseil avant sa réunion trimestrielle. Le directeur de l’AIEA a rencontré mardi à Téhéran le vice-président et directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, ainsi que le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian. L’AIEA a détaillé la semaine dernière ce qu’elle reproche à l’Iran, notamment le traitement réservé à ses inspecteurs ou la nécessité de rebrancher les caméras de surveillance qu’elle juge indispensables à la réactivation de l’accord sur le programme nucléaire iranien. Des négociations indirectes entre Téhéran et Washington doivent reprendre lundi à Vienne avec pour ambition de faire revenir chacune des parties prenantes dans les termes du Plan d’action global commun, l’accord nucléaire de 2015 dont les Etats-Unis sont sortis il y a trois ans.
EGYPTE-FRANCE- Plusieurs entreprises françaises ont fourni des outils de surveillance numérique massive au régime égyptien, selon de nouvelles révélations du média en ligne Disclose et du magazine Télérama. Selon les deux médias, Nexa Technologies, Ercom-Suneris et Dassault Systèmes ont contracté des accords avec l’Egypte à la fin de l’année 2014. Des ventes qui posent question, alors que le régime égyptien est accusé de violations massives des droits de l’homme : l’Egypte compterait quelque 60 000 prisonniers politiques, selon des ONG, depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Sissi en 2013. Nexa Technologies et son entreprise sœur – elles ont les mêmes dirigeants – Advanced Middle East Systems, basée à Dubaï, ont fourni un système de surveillance du trafic Internet appelé Cerebro, dans le cadre d’un contrat baptisé Toblerone et signé le 24 mars 2014 pour un montant de plus de 11 millions d’euros. Dans sa demande de licence d’exportation, transmise en mai 2014 au ministère français de l’économie et que Disclose et Télérama se sont procurée, Nexa mentionne un « système d’interception légale IP dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité ». Une deuxième entreprise française a été recommandée au pouvoir égyptien par Nexa Technologies pour apporter une prestation complémentaire : il s’agit d’Ercom-Suneris, une société rachetée par le géant de la défense français Thalès en 2019. Pour 15 millions d’euros, elle fournit au Caire des moyens d’écouter les conversations téléphoniques et de géolocaliser les téléphones mobiles. Une troisième entreprise, Dassault Systèmes, filiale du groupe de défense du même nom spécialisé dans les technologies numériques, a fourni un moteur de recherche appelé Exalead.
ISRAËL – Selon une étude menée par le Conseil économique national d’Israël, près de 25% des Israéliens seront ultra-orthodoxes d’ici 2050. La population totale d’Israël augmentera de 70% d’ici 30 ans, selon des estimations rapportées par le journal Haaretz. En 2050, la population devrait passer de 9,2 millions actuellement à près de 16 millions, dont 3,8 millions seront ultra-orthodoxes, contre 12,6 % aujourd’hui de la population totale, selon Haaretz. La croissance démographique en flèche estimée des ultra-orthodoxes résultera du fort taux de natalité dans cette communauté religieuse avec 6,7 enfants par femme. La plupart des Juifs ultra-orthodoxes résideront à Jérusalem et dans ses environs, ainsi que dans le sud du pays où des plans pour la construction d’une nouvelle ville ultra-orthodoxe sont en cours.
EMIRATS-TURQUIE – Le cheikh Mohamed ben Sayed Al Nahyan, prince héritier d’Abou Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées des Émirats arabes unis, est aujourd’hui en Turquie à l’invitation du président Erdogan. Les deux hommes discutent « des relations bilatérales et des moyens de renforcer la coopération et le travail conjoint entre les deux pays dans divers domaines pour réaliser leurs intérêts mutuels ». Avant la visite, Elnur Shafik, conseiller du président Erdogan a souligné que les relations entre la Turquie et les Émirats arabes unis sont encadrées par des liens d’amitié et d’histoire, et que les deux pays sont proches depuis de nombreuses années, même s’ils n’étaient pas positifs depuis un certain temps. Le responsable turc a ajouté que les Émirats arabes unis et la Turquie étaient désormais d’accord sur la nécessité d’améliorer et de renforcer ces relations, notant qu’Ankara y travaille. Il a ajouté que le développement des relations est très bon, soulignant l’échange de délégations des deux côtés, qui pousse sur une voie très positive, et l’avenir s’annonce radieux.
INSOLITE – Un Cap-verdien établi en Suisse romande depuis plus de 10 ans vient d’ apprendre à ses dépens qu’on ne plaisante pas du côté de Berne, raconte La Tribune de Genève. L’homme, marié à une Suissesse, a fait une demande de passeport et de naturalisation en 2018. Mais l’année suivante, en plein mois de janvier, il est surpris par la police suisse au volant de sa voiture «avec le pare-brise et la vitre latérale avant-gauche partiellement dégivrés». Patatras… Il est rapidement condamné à une amende de 300 francs suisses (285 euros) et à un délai d’épreuve de 2 ans. Une condamnation qui ne plaît guère au Secrétariat d’État aux migrations, une autorité fédérale suisse qui s’occupe des étrangers. Pour obtenir la naturalisation, il faut «jouir d’une réputation pénale irréprochable», lui répond-on. D’autant que l’homme ne parle pas parfaitement français. Son avocat, cité par La Tribune de Genève, argue qu’un pare-brise mal dégivré n’a rien à voir avec «une intégration insuffisante de sa part faisant obstacle à la naturalisation». Mais le Secrétariat d’État aux migrations, soutenu par le Tribunal administratif fédéral, ne veut rien savoir : l’homme ne pourra relancer sa demande de naturalisation qu’à l’issue de sa période d’épreuve (sursis), en février prochain.
BURKINA – En transit entre la Côte d’Ivoire et le >Niger, le convoi français de ravitaillement est toujours bloqué même si l’état =-major préfère dire qu’il est « stationné. La colère des Burkinabés contre le président Kaboré en raison de l’insécurité grandissante se porte aussi sur la présence de l’armée française jugée au minimum incapable, voire pire complice, des terroristes. Pour l’heure, aucune date n’a été donnée pour un redémarrage du convoi. D’autant que les manifestants les plus virulents, comme ceux de la Coalition des patriotes africains, vont jusqu’à accuser la France d’armer les terroristes. Le gouvernement burkinabè a dans le même temps décidé de suspendre l’accès à l’internet mobile pour quatre jours. Une « mesure arbitraire, abusive et injuste », a dénoncé Eddie Komboïgo, le chef de file de l’opposition politique. Certains très jeunes manifestants ont même brandi le drapeau russe. Tout comme au Mali voisin, certains réclament la présence des Russes, présumés plus efficaces que les Français. Une attitude qui irrite profondément Jean-Yves le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, qui voit une manœuvre orchestrée par Moscou. « Il y a des manipulateurs, par les réseaux sociaux, les fausses nouvelles, l’instrumentalisation d’une partie de la presse, qui jouent contre la France. Certains, parfois même inspirés, par des réseaux européens. Je pense à la Russie. »
BURUNDI – L’Union européenne (UE) a annoncé mardi 23 novembre qu’elle maintenait ses sanctions économiques contre le Burundi jusqu’au 31 octobre 2022. Bujumbura subit ces sanctions de l’Europe depuis 2015, en raison des violations des droits de l’Homme sous le régime de l’ancien Chef de l’Etat, le défunt Pierre Nkurunziza. Depuis, le pays a changé de dirigeant, mais les pratiques n’ont pas tout à fait changé, selon l’UE. Bruxelles se fonde notamment sur un rapport publié il y a 2 mois, par l’ONU et dans lequel elle estimait que la situation des droits humains reste «désastreuse» au Burundi et s’est «à certains égards, détériorée» depuis la prise de pouvoir par le président Évariste Ndayishimiye en juin 2020. A l’opposé, les États-Unis ont annoncé la semaine dernière la levée de leurs sanctions contre des personnalités du Burundi en saluant «les réformes positives menées par le président Evariste Ndayishimiye». Washington a toutefois exhorté le nouvel exécutif burundais à maintenir les efforts pour améliorer la situation des droits humains dans le pays. « Durant les 15 derniers mois, il y eu 695 assassinats, 15 exécutions extra-judiciaires, 67 enlèvements, 103 cas de torture et plus de 1000 cas d’arrestations arbitraires. » Rapporte Me Armel Niyongere, avocat et défenseur des droits humains qui a reçu le 18 novembre 2021 à Paris le prix Engel-Du Tertre décerné par la Fondation-ACAT, pour son engagement en faveur des droits de l’Homme dans son pays.
YEMEN – « En 2021, un enfant yéménite de moins de cinq ans meurt toutes les neuf minutes en raison du conflit. » Le dernier rapport de l’ONU sur les conséquences du conflit au Yémen, publié mardi, est sans appel : cette guerre qui oppose depuis 2014 les rebelles Houthis soutenus par l’Iran aux forces du gouvernement yéménite, appuyées par l’Arabie saoudite est bien la plus grande catastrophe humanitaire au monde. Le conflit aura causé la mort de 377 000 personnes, victimes directes et indirectes du conflit, d’ici la fin 2021, ajoute l’organisation. Car outre les combats très meurtriers, ces sept années de guerre ont eu « des effets catastrophiques sur le développement de la nation », selon ce document du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui ajoute que « l’accès aux soins de santé est limité ou inexistant » et que « l’économie est sur le point de s’effondrer ». Près de 60 % des décès, soit environ 227 000 personnes, sont donc provoqués par les conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d’eau potable, la faim et les maladies. Et la plupart des victimes indirectes sont des « enfants particulièrement vulnérables à la malnutrition et la sous-nutrition ». Selon le PNUD, « 1,3 million de personnes » sont menacées de mort si un accord de paix n’était pas conclu d’ici à 2030.
ALLEMAGNE – Les sociaux-démocrates allemands, les Verts et les libéraux ont conclu ce mercredi 24 novembre un accord gouvernemental pour former une coalition qui va accéder au pouvoir et ouvrir ainsi une nouvelle ère après 16 années d’Angela Merkel. Selon le contrat entre les trois partis, consulté par l’AFP, les écologistes vont hériter de cinq ministères dont celui des Affaires étrangères et un « super-ministère » regroupant l’Économie et la protection du climat. Les noms des futurs ministres ne sont pas précisés dans le contrat, mais selon la presse allemande, la co-présidente des Verts, Annalena Baerbock, devrait devenir la première femme à diriger la diplomatie du pays et l’autre dirigeant du parti écologiste, Robert Habeck, devrait être nommé à la tête du « super-ministère », avec en plus le titre de vice-chancelier du futur gouvernement d’Olaf Scholz. De leur côté, les libéraux obtiennent le ministère des Finances. L’accord de gouvernement prévoit la légalisation du cannabis, un retour à la rigueur budgétaire, ou encore une sortie du charbon accélérée.
BIDEN – Le président américain a invité quelque 110 pays et territoires à son sommet virtuel pour la démocratie en décembre, dont les principaux alliés occidentaux des États-Unis, mais aussi Taïwan dans un message clair à la Chine qui, comme la Russie, ne figure pas sur la liste. Pékin a exprimé sa forte opposition à l’invitation de Taïwan. « La démocratie est une valeur commune de toute l’humanité et elle ne doit pas être monopolisée par quelques pays. Ce que les Etats-Unis ont fait est la preuve que la démocratie n’est qu’une couverture et un outil utilisé par la partie américaine pour faire avancer ses objectifs géostratégiques, supprimer d’autres pays, diviser le monde et servir ses propres intérêts », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. L’Inde est invitée comme le Brésil, pas la Turquie ni la Hongrie. Les alliés arabes traditionnels des Américains que sont l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar ou les Émirats arabes unis sont absents. Côté africain, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Niger font partie des pays invités. Les choix peuvent apparaître discutables.
INTERPOL – L’organisation policière internationale doit élire, demain jeudi 25 novembre, son président. Principal candidat, Ahmed Nasser Al Raisi fait l’objet de plusieurs plaintes en France et au Royaume-Uni. Face à lui, deux concurrents connus : l’actuelle vice-présidente d’Interpol, la Tchèque Sarka Havrankova, et le Nigérian Adamu A. Mohammed. Chacun des 194 pays membres dispose d’une voix et le président est élu à la majorité simple au terme d’un vote à bulletin secret. « Si je suis élu, ce serait l’honneur d’une vie de travailler pour s’assurer que chaque membre a une voix forte », claironne le candidat émirien sur Twitter. « En tant que président, je souhaite contribuer à la modernisation d’Interpol, puisant dans mes quarante années d’expérience dans la transformation des forces de police des EAU. » Plusieurs plaintes pour torture ont été déposées contre le haut gradé en France et en Angleterre, sur la base de la compétence universelle. « Placer à la tête d’Interpol un militaire poursuivi pour des actes de torture serait non seulement contraire aux valeurs d’une organisation dont les statuts se réfèrent à la Déclaration universelle des droits de l’homme, mais un véritable dévoiement, affirme l’avocat Patrick Baudoin, président d’honneur de la FIDH. Une institution chargée de traquer les criminels pourrait être utilisée pour persécuter des opposants politiques ou des défenseurs des droits humains ayant trouvé refuge à l’étranger. »
MIGRANTS MANCHE – Ils tentaient de gagner la Grande-Bretagne. Plus de 20 migrants sont décédés ce mercredi, dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, au large de Calais. Selon le ministère de l’Intérieur, c’est un pêcheur qui a, vers 14h, signalé la découverte de corps flottant au large de la commune du Pas-de-Calais. Les corps ont été repêchés par un bâtiment de la Marine nationale. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur place, a réagi sur Twitter à ce nouveau drame lié aux migrants. « On ne dira jamais assez le caractère criminel des passeurs qui organisent ces traversées », a-t-il dénoncé. Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour « aide à l’entrée au séjour irrégulier en bande organisée » et « homicide involontaire aggravé ». Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, trois hélicoptères et trois bateaux participent aux recherches.
Vendredi dernier, la préfecture maritime avait comptabilisé 31 500 tentatives de départ vers la Grande-Bretagne et 7 800 migrants sauvés, depuis le début de l’année.
BELARUS-POLOGNE – Le Bélarus et la Pologne sont tous deux coupables de « graves violations des droits de l’Homme » à l’encontre des migrants et des demandeurs d’asile à la frontière entre les deux pays, a déclaré ce mercredi l’ONG Human Rights Watch. « Alors que le Bélarus est largement responsable d’avoir orchestré cette crise, notre enquête démontre que les actions de la Pologne accentuent la souffrance des gens », explique Benjamin Ward, directeur adjoint de la division Europe et Asie centrale d’HRW. « A cause de ses refoulements à la frontière, parfois de façon répétée, de migrants et de demandeurs d’asile, et aussi parce qu’elle refuse un accès humanitaire à la zone frontalière où l’état d’urgence a été décrété », dit-il. Les chercheurs de HRW indiquent avoir eu des entretiens approfondis avec 19 personnes dont les récits ont révélé que certaines d’entre elles « avaient été repoussées, parfois violemment, par des garde-frontières polonais ».
CHINE – Malgré les efforts du régime communiste pour convaincre les familles de s’agrandir, la Chine a vu son taux de natalité s’effondrer l’an dernier, tombant à son plus bas niveau depuis 43 ans. Bien qu’ayant autorisé les Chinois en 2016 à avoir deux enfants, puis trois cette année, Pékin est confronté au risque du vieillissement de sa population et d’une baisse du nombre des actifs. En 2020, le taux de natalité a fortement reculé l’an dernier, tombant à 8,52 naissances pour 1 000 habitants, selon l’Annuaire statistique 2021. En 2019, le taux de natalité s’inscrivait encore à 10,41 naissances pour 1 000 habitants. Le chiffre de l’an dernier serait même le plus bas depuis la fondation du régime communiste en 1949, selon le Bureau national des statistiques. Le nombre de mariages s’est également effondré l’an dernier, tombant au plus bas depuis 17 ans, avec seulement 8,14 millions de couples qui se sont passés la bague au doigt. Le nombre de divorces a reculé lui aussi pour la première fois depuis plus de 30 ans, après l’imposition début 2020 d’un délai de réflexion d’un mois aux couples voulant se séparer.
HULOT – Déjà en retrait de la vie politique depuis 2018, après avoir été ministre et influent dans les cercles du pouvoir, Nicolas Hulot a déclaré ce mercredi 24 novembre sur BFMTV qu’il quittait « définitivement » la vie publique. L’ancien journaliste et animateur télé s’exprimait en amont de la diffusion, sans doute demain jeudi 25 novembre dans l’émission de France 2 « Envoyé spécial », de nouveaux témoignages de « quatre ou cinq » femmes, selon ses propos, l’accusant d’agression sexuelle et de viol pour des faits prescrits. « Je quitte définitivement la vie publique tout simplement parce que je suis écœuré. (…)Je quitte mon engagement et je ne m’exprimerai plus. C’est trop lourd payé », a-t-il ajouté, en niant farouchement la véracité des accusations. « Ni de près ni de loin je n’ai commis ces actes, ces affirmations sont mensongères », a affirmé Nicolas Hulot. « Je n’ai jamais contraint qui que ce soit », a-t-il martelé, dénonçant un « système qui est en train de perdre la raison », avec « la justice qui se déplace sur les plateaux de télévision ».Il ne présidera plus la fondation qu’il avait créée dès 1990 en faveur de l’écologie (la FNH, Fondation pour la nature et l’homme), qu’il a qualifiée « d’œuvre de [sa] vie ».
BENZEMA – Le tribunal correctionnel de Versailles a tranché, ce mercredi 24 novembre : Karim Benzema est reconnu coupable de complicité de tentative de chantage sur son ancien coéquipier Mathieu Valbuena. Le premier était accusé d’avoir participé, en 2015, à une affaire de chantage autour d’une vidéo compromettante mettant en scène le second. Le joueur du Real de Madrid écope d’un an de prison avec sursis et de 75.000 euros d’amende, soit davantage que les réquisitions. Pour Me Sylvain Cormier, l’un des avocats de l’international français, son client est « condamné sans preuve à une peine injuste. » « On est vraiment assez sidérés par ce jugement », a-t-il poursuivi. Son client, lui, a déjà décidé de faire appel, et la sanction est donc suspendue. Le président de la fédération française de football indique que le joueur est toujours « sélectionnable ».
Mathieu Valbuena, lui, se dit soulagé. « Nous sommes satisfaits que sa qualité de victime ait pu être connue, tant lors de l’audience qu’à travers la décision du tribunal », a déclaré son avocat, Didier Domat, à l’issue de l’audience.