ALGERIE – Le président Abdelmadjid Tebboune a limogé Aïssa Bekkai pour avoir commis une « faute grave » dans l’exercice de ses fonctions de ministre des Transports, sans donner d’autres détails sur cette faute. Le président Tebboune a chargé le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri, de gérer le département des Transports par intérim, en attendant la désignation du successeur de Bekkai. Le limogeage de Aissa Bekkai survient au lendemain de l’annonce d’un programme de 108 vols supplémentaires d’Air Algérie avec l’étranger, dont 74 avec la France. M. Bekkai avait été nommé ministre des Transports dans le gouvernement d’Aïmene Benabderrahmane en juillet dernier. Il avait pris ses nouvelles fonctions le 8 juillet 2021 en remplacement de Kamel Nasri qui dirigeait le département des Travaux publics et des Transports. Ce dernier a gardé le portefeuille des Travaux publics dans le même gouvernement. Lors de la formation du gouvernement d’Aïmene Abderrahmane, le ministère des Travaux publics et des Transports a été scindé en deux ministères : Travaux publics et Transports.
ALGERIE JUSTICE – Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, s’est de nouveau déclarée fortement préoccupée par la multiplication des arrestations et les restrictions croissantes aux libertés fondamentales en Algérie. « En Algérie, je suis préoccupée par les restrictions croissantes aux libertés fondamentales, notamment la multiplication des arrestations et des détentions de défenseurs des droits humains, de membres de la société civile et d’opposants politiques », a affirmé Michelle Bachelet, mardi dans un rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Dans ce rapport, présenté dans le cadre de la 49è session du Conseil des droits de l’homme, Michelle Bachelet a demandé au gouvernement algérien « de changer de cap et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits de son peuple à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ». Ce n’est pas la première fois que les Nations Unies s’alarment des violations des droits de l’homme en Algérie. Le Parlement européen avait, de son côté, exprimé dans deux résolutions, son inquiétude face à la grave détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie, émaillée par la répression de toute voix dissonante qui ose critiquer la junte au pouvoir.
MAROC – La Fédération nationale des associations de parents d’élèves au Maroc a exprimé, mercredi, son inquiétude face à la situation actuelle de l’école publique marocaine. Dans un communiqué, elle a dénoncé les grèves «répétées et incompréhensibles» qui secouent le secteur de l’éducation nationale et «qui ont dépassé 40 jours». La Fédération a dénoncé un «gaspillage constant» du temps, approfondissant ainsi «la crise du système qui connaît déjà bien des failles». «À l’heure où la société marocaine attend de remédier rapidement à ces déséquilibres, on retrouve ceux qui préfèrent l’approche de la méthode de calcul étroit, même si cela conduit à sacrifier le temps scolaire et à violer les droits de l’apprenant». La Fédération rappelle que «l’année en cours a connu un démarrage tardif en octobre au lieu de septembre, ce qui a réduit le nombre de semaines incluses dans le programme ministériel pour la saison 2021-2022». «Cela ne permettra pas l’achèvement des cours, ce qui porte atteinte au principe constitutionnel de faire de l’éducation de qualité un droit de l’apprenant», poursuit-elle. «Face à ce problème profond, dont le ministère est sans doute conscient du danger, (…) nous exigeons des mesures immédiates et urgentes et une intervention pour remédier à ce qui peut être corrigé afin que nous puissions sauver la saison scolaire en cours, et ainsi stopper la tendance à la baisse du niveau de réussite scolaire qui a atteint des niveaux bas reconnus par les institutions nationales et internationales.»
MAROC – Mercredi 9 mars, les transporteurs routiers ont décidé de prolonger de quarante-huit heures leur grève observée depuis trois jours pour protester contre la hausse des prix des carburants, notamment du gazole, sur fond de grogne sociale, a-t-on appris de sources syndicales. « Nous prolongeons la grève car nos revendications sont restées sans réponse de la part du gouvernement », a expliqué à l’AFP Mounir Benazouz, secrétaire général du Syndicat national des professionnels du transport routier, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), une des principales centrales syndicales. Les grévistes exigent le plafonnement du tarif des carburants et des marges bénéficiaires des distributeurs d’hydrocarbures depuis l’envolée des prix à la pompe, accentuée par l’invasion russe en Ukraine. Un sixième syndicat s’est joint depuis mardi au mouvement, suivi par 75 % des transporteurs de marchandises, selon M. Benazouz. Les taxis sont également touchés par la grève, mais à un degré moindre. En réponse, le ministère de l’intérieur a assuré qu’il avait pris les dispositions nécessaires pour « assurer la libre circulation des personnes et des biens ». A Casablanca, le litre d’essence sans plomb avoisinait mercredi les 13 dirhams (1,21 euro) et celui du gazole (diesel) dépasse 11 dirhams, des niveaux records.
LIBYE – Deux ministres du gouvernement d’union nationale libyen dirigé par Abdelhamid Dbeibah ont annoncé ce jeudi leur démission, en raison de la crise politique que traverse le pays. Selon des médias locaux, dont le site d’information « Libya Al-Hadath » et la chaîne « Febrayer », les ministres de la Fonction publique, Abdel-Fattah Al-Khouja, et du ministre d’État chargé des affaires d’immigration, Ajdid Maatouq, ont annoncé leur démission. Ils ont déclaré, dans des extraits vidéo diffusés par les médias, que leur démission »intervient à l’issue de la désignation de Fathi Bachagha à la tête du gouvernement par la Chambre des représentants. Les deux ministres ont dans le même contexte affirmé « leur respect à la déclaration constitutionnelle et l’intégrité territoriale de la Libye ». Ils ont également souligné leur « disposition à faire une passation du pouvoir » au prochain cabinet ministériel.
IRAN NUCLÉAIRE – Un haut responsable iranien a affirmé ce jeudi que les États-Unis « n’ont aucune volonté » de parvenir à un accord sur le nucléaire solide, comme en témoignent leurs « propositions inacceptables » aux pourparlers qui se tiennent actuellement à Vienne. Le président du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Shamkhani, a déclaré sur Twitter que « l’approche des États-Unis face aux demandes de principe de l’Iran, associée à leurs offres déraisonnables et à la pression injustifiée qu’ils exercent pour parvenir à un accord à la hâte, montre que les États-Unis ne sont pas intéressés par un accord solide qui satisferait les deux parties ». « En l’absence de décision politique américaine, les pourparlers se compliquent d’heure en heure », a-t-il ajouté. L’agence de presse iranienne Nour News, qui est affiliée à l’organe suprême de sécurité iranien, a annoncé qu’il était hors de question pour les responsables à Téhéran que le nouvel accord sur le nucléaire ne restreigne le programme balistique iranien. De leur côté, les occidentaux ont déclaré que c’était désormais à l’Iran de prendre les décisions nécessaires pour la conclusion d’un accord, et ont averti que le temps pour y parvenir était limité.
LIBAN – Ce jeudi 10 mars, le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) a jugé coupables en appel deux membres présumés du Hezbollah pro-iranien de la mort dans un attentat en 2005 de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. La chambre a décidé à l’unanimité d’annuler les acquittements de M. Merhi et M. Oneissi. Nous déclarons à l’unanimité M. Merhi et M. Oneissi coupables », a déclaré Ivana Hrdlickova, juge présidente du TSL, qui avait déjà condamné à la perpétuité en 2020 par contumace un autre membre présumé du Hezbollah, Salim Ayyash, notamment pour homicide intentionnel. Rafic Hariri, qui fut le Premier ministre libanais jusqu’à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu’un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d’explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, tuant 21 autres personnes et faisant 226 blessés.
A l’issue du procès en première instance, le tribunal avait condamné Salim Ayyash mais avait estimé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour condamner les autres accusés, Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi. L’accusation avait fait appel des acquittements des deux derniers.
EGYPTE – L’inflation annuelle a atteint 10% en février, au plus haut depuis mi-2019, selon l’agence nationale des statistiques (CAPMAS), alors que la guerre en Ukraine fait flamber les prix à travers le monde. En février 2021, ce taux plafonnait à 4,9%, selon le CAPMAS. Il a explosé en février 2022 à 10% car les prix des aliments et des boissons dont les légumes, les fruits, le pain et les céréales, ont augmenté de 20,1%, explique l’agence gouvernementale. En juillet 2017 déjà, l’inflation avait atteint son plus haut historique à 34,2%, avant de redescendre. En mai 2019, ce taux était repassé à 11%. L’invasion russe de l’Ukraine précipite depuis deux semaines les prix de l’agroalimentaire, de l’énergie et des matières premières à des niveaux records. Ces deux pays assurent environ un tiers des importations mondiales de blé, dont l’Egypte est le premier importateur au monde.
Mercredi, le ministre égyptien des Finances, Mohamed Maait, a annoncé que le budget public pour l’achat de blé de l’Etat allait « augmenter de 15 milliards de livres égyptiennes », soit environ 865 millions d’euros.
SOUDAN DU SUD – Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans une flambée de violences intercommunautaires dans une région pétrolière contestée au Soudan du Sud, ont indiqué mercredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) et un responsable local. Selon l’OCHA, les combats dans la région frontalière et pétrolière d’Abyei, disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud, ont fait 36 morts à la date du 6 mars, un nombre indéterminé de blessés et 50 000 déplacés. « Les tensions intercommunautaires ont augmenté au cours des dernières semaines dans la région administrative d’Abyei (AAA), prétendument motivées par des conflits territoriaux de longue date, des tensions intertribales et le désir de vengeance », écrit l’OCHA. Les combats dans cette région, qui ont démarré le 10 février, se sont intensifiés début mars, selon l’OCHA, qui ajoute que les opérations humanitaires dans les zones impactées par les combats ont été suspendues et que les travailleurs humanitaires ont été relocalisés dans des endroits sécurisés. Abyei, pris en étau entre le Soudan et le jeune Soudan du Sud, est une source de vives tensions entre les deux pays depuis l’indépendance du du Soudan du Sud en juillet 2011. Ce dernier s’est séparé de son voisin du nord en 2011 à la suite d’un traité de paix qui a mis fin à 22 ans de guerre civile.
ETHIOPIE – L’Ethiopie fait partie des rares nations d’Afrique subsaharienne à disposer d’une filière blé significative. Si le pays est, selon les années, second ou troisième fournisseur de la céréale du continent, la hausse de la demande locale exige un accroissement des efforts de l’appareil productif. Le gouvernement a annoncé un objectif de mise en production de 400 000 hectares de blé pendant la campagne estivale 2022/2023. Cette superficie prévue représente plus que le double de l’aire consacrée actuellement (160 000 hectares).Grâce à cette augmentation, les autorités comptent parvenir à une production de 1,6 million de tonnes sur ladite saison contre 700 000 tonnes l’année dernière à la même période. Selon Isayas Lemma, directeur du département des cultures au ministère de l’Agriculture, cette démarche s’inscrit dans le cadre du plan décennal de l’exécutif visant à accroître l’offre totale de blé et réduire la facture des importations dépassant annuellement les 400 millions $. Le blé est devenu, avec le changement des habitudes alimentaires liées à la croissance économique et à l’urbanisation croissante, la seconde céréale la plus consommée derrière le maïs, mais devant le teff et le sorgho.
KENYA – Un tribunal kényan a ordonné ce jeudi le maintien en détention pour deux semaines de 16 chauffeurs de motos-taxis arrêtés cette semaine après l’agression d’une automobiliste, qui a suscité l’indignation dans le pays. La jeune femme a été violemment agressée vendredi, en plein jour, dans la capitale Nairobi par un groupe de motos-taxis après un accident de la circulation, a indiqué la police. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, où on la voit hurlant pour se défendre au volant de sa voiture alors que des hommes essayent de la dévêtir, a provoqué un scandale au Kenya. Le président Uhuru Kenyatta a demandé la plus grande sévérité et ordonné un recensement général des motos-taxis, connus sous le nom de boda-boda.Un tribunal d’instance de Nairobi a ordonné que 16 suspects arrêtés lundi soient maintenus en détention durant deux semaines, le temps que la police achève ses investigations sur cette affaire qualifiée « d’intérêt public ». Les procureurs ont indiqué que la victime, une diplomate basée à Nairobi selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, a également été dépouillée d’un téléphone d’une valeur de 130.000 shillings kényans (environ 1.000 euros).
ISRAËL – La Knesset a voté ce jeudi le report d’une mesure visant à réduire le service militaire obligatoire pour les hommes de 32 à 30 mois. Après que la durée du service obligatoire pour les hommes a été réduite de 36 à 32 mois en 2015, elle était censée passer à 30 mois à partir de juillet de l’année dernière. Mais les soldats qui ont été enrôlés après le 1er juillet 2020 serviront pendant 32 mois, et non 30 mois comme ils le pensaient initialement, bien que Tsahal ait averti les nouvelles recrues à l’époque que tout changement futur de la loi prolongeant le service à plus de 30 mois s’appliquerait à eux. Les femmes sont tenues de servir 24 mois, à moins qu’elles ne se portent volontaires pour une unité qui exige un temps de service supplémentaire. Le nouvel amendement, qui a été adopté par 58 voix contre 57, cite les pénuries de main-d’œuvre dans l’armée à la suite de la réduction du service obligatoire en 2015. « Un examen a révélé que le raccourcissement précédent du service, qui a déjà été mis en œuvre, a conduit à une diminution du nombre de troupes et, par conséquent, une pénurie de main-d’œuvre s’en est suivi, ce qui a affecté la capacité des unités à remplir leurs missions et la préparation aux scénarios évalués », souligne l’exposé des motifs du projet de loi.
ISRAËL – Le chef du parti Ra’am, Mansour Abbas, a déclaré ce jeudi au Parlement israélien que ses parlementaires voteront contre la loi « sur la citoyenneté », même si elle devient un vote de défiance à l’égard du gouvernement. « Les gouvernements devraient tomber à cause d’une telle loi. Nous voterons contre cette loi même si le vote se transforme en vote de défiance envers le gouvernement », a assuré M. Abbas depuis le plénum de la Knesset. Adoptée pour la première fois en juillet 2003, durant la seconde Intifada, la loi sur la citoyenneté était reconduite d’année en année, presque de manière automatique par la Knesset. Cette mesure a été mise en place pour « garantir la sécurité d’Israël » en tant que mesure d’urgence face au terrorisme et à empêcher les Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza d’obtenir automatiquement la nationalité israélienne en cas de mariage avec des Israéliens. Cette loi a expiré en juin dernier après que la coalition n’a pas réussi à la renouveler. «Nous avons mené une action qui a créé une stabilité politique dans l’État d’Israël. Si nous arrivons à la conclusion que cette mesure n’apporte pas de résultats à la société arabe, nous reconsidérerons la question », a ajouté le député du parti arabe.
ISRAËL-TURQUIE – Le président israélien Isaac Herzog a déclaré que son homologue turc Recep Tayyip Erdogan s’est montré « ouvert à un véritable dialogue sur des questions nombreuses et variées » lors de leur entretien mercredi à Ankara. « Nous sommes entrés dans les détails sur des sujets importants pour les deux parties », a-t-il souligné. Herzog a affirmé que le processus de reprise des liens avec Ankara se fait « sans illusions, mais reflète les intérêts bilatéraux. » S’exprimant sous couvert d’anonymat, une source dans l’entourage du président a indiqué que des questions telles que les activités du Hamas en Turquie, les relations avec les Palestiniens et d’autres sujets politiques ont été abordées lors de la rencontre entre les deux présidents. « Notre objectif commun est de relancer le dialogue sur la base du respect de nos sensibilités et de nos intérêts mutuels », a déclaré M. Erdogan lors d’une conférence de presse commune, qui a annoncé la visite prochaine en Israël de son ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, ainsi que celle du ministre turc de l’Énergie.
ETATS-UNIS – Les prix à la consommation ont continué leur ascension en février aux États-Unis, l’inflation atteignant un nouveau record, au plus haut depuis 1982, portée notamment par la hausse des prix de l’essence avec le début de la guerre en Ukraine. L’inflation s’élève à 7,9% sur un an, au plus haut depuis janvier 1982, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié jeudi par le département du Travail. Et sur un mois, la hausse des prix s’accélère, comme attendu, à 0,8% contre 0,6% en janvier. Les prix de l’essence comptent pour presque le tiers de cette accélération, et bondissent de 6,6% par rapport à janvier. Autres produits dont les prix ont augmenté le mois dernier, ceux de l’alimentation (+1,0%), notamment dans les magasins (+1,4%), tandis que la hausse dans les restaurants est beaucoup plus modérée (+0,4%). En revanche, les prix des voitures d’occasion, qui ont augmenté de 41,2% depuis février 2021, ont, sur un mois, enregistré un petit recul (-0,2%), le premier depuis le mois de septembre. La ministre américaine de l’Énergie, Jennifer Granholm, a demandé mercredi aux compagnies pétrolières du pays de produire davantage de pétrole pour soulager le marché, et donc les prix.
CORÉE DU SUD – Dans un vote marqué par un fort taux de participation (77 %), Yoon Suk-yeol a emporté 48,56 % des voix, quand son principal adversaire, Lee Jae-myung, qui portait les couleurs du centre gauche actuellement au pouvoir en captait, lui, 47,82 %. Entré en politique l’an dernier après une brillante carrière de procureur, Yoon Suk-yeol, 61 ans, a battu, dans un scrutin très serré, le candidat de la majorité de centre-gauche. Il remplacera l’actuel chef de l’Etat, Moon Jae-in, à partir du 10 mai. Après cinq années de présidence de centre-gauche qui avait vu Moon Jae-in tenter, sans y parvenir, de réduire les inégalités sociales et d’engager le dialogue avec le régime nord-coréen, Yoon Suk-yeol promet un retour à des politiques plus libérales et plus alignées sur les lignes diplomatiques de l’allié américain. Il va durcir le ton face à Pyongyang et Pékin.« Le paradigme économique devra être complètement changé, dirigé par le secteur privé et l’innovation, et non par le gouvernement et ses dépenses encourues par la dette », a expliqué récemment en meeting, le nouveau chef de l’Etat qui risque toutefois de devoir doper les dépenses publiques pour aider le pays à affronter le choc d’inflation, qui va suivre la guerre en Ukraine , et les conséquences de la crise sanitaire.
AUSTRALIE – Le premier ministre Scott Morrison a annoncé ce jeudi le renforcement des effectifs de son armée de quelque 30% d’ici à 2040, «la plus forte augmentation» selon lui en temps de paix. Les forces de défense australiennes augmenteraient de 18.500 hommes, pour atteindre 80.000 personnes, pour un coût de quelque 38 milliards de dollars australiens (27 milliards de dollars), a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dans une caserne de l’armée à Brisbane. Ce renforcement militaire marque selon lui la reconnaissance par son gouvernement des «menaces et de l’environnement auxquels nous sommes confrontés en tant que pays, en tant que démocratie libérale dans l’Indo-Pacifique».
AUTRICHE – Le gouvernement a annoncé mercredi la suspension de la loi sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19, un mois à peine après son entrée en vigueur, face à la moindre dangerosité du variant Omicron. « Nous avons décidé de suivre l’avis de la commission des experts » et de « suspendre » le texte, a annoncé la ministre Karoline Edtstadler, lors d’une conférence de presse à Vienne. « Nous ne voyons pas en ce moment la nécessité de mettre en place l’obligation vaccinale au vu du variant actuel », qui provoque des symptômes moins sévères que le variant Delta auparavant dominant, a-t-elle expliqué. « Il y a actuellement beaucoup d’arguments pour dire que cette atteinte aux droits fondamentaux n’est pas justifiée », a ajouté Mme Edtstadler, chargée de la Constitution.
La loi était entrée en vigueur le 5 février, une mesure inédite dans l’Union européenne (UE) et qui avait suscité une forte opposition d’une partie de la population de 8,9 millions d’habitants. Les contrôles devaient débuter mi-mars, avec des sanctions variant de 600 à 3 600 euros. Le pays déplore plus de 15 000 décès depuis l’émergence de la pandémie. Il enregistre actuellement des dizaines de milliers de nouveaux cas chaque jour -près de 48 000 jeudi, un record- sans que le système hospitalier ne soit pour autant débordé.
CHINE – Le premier ministre Li Keqiang a indiqué que la Chine devait «sans cesse optimiser» ses mesures contre le Covid-19, alors que le pays vit un fort regain épidémique. Pékin a fait état ce jeudi de 402 nouveaux cas de Covid-19, soit près du double de la veille, au moment où la très contagieuse souche Omicron touche désormais le tiers des provinces du pays. Ces contaminations restent sans commune mesure avec les bilans dans le reste du monde, mais elles sont pour la Chine à leur plus haut niveau depuis mars 2020. Le pays, où le coronavirus a été initialement détecté fin 2019, observe une politique du zéro Covid, qui a permis d’endiguer rapidement l’épidémie, mais s’accompagne d’un coût social et économique élevé. Dès l’apparition d’un cas, les autorités imposent généralement de strictes mesures de confinement à grande échelle et procèdent à des dépistages massifs et répétés de la population. Malgré le regain épidémique, les autorités locales semblaient adopter une approche plus modérée. La capitale éponyme du Jilin n’a ainsi pas décrété de confinement mais ordonné simplement à ses habitants d’éviter tout déplacement inutile. Quant à Qingdao, seuls les habitants des zones où des cas d’Omicron ont été détectés sont pour le moment dépistés.
BRÉSIL – Plusieurs milliers de manifestants ont répondu, mercredi 9 mars, à l’appel du célèbre chanteur brésilien Caetano Veloso pour protester devant le Parlement à Brasilia contre la politique environnementale du président Jair Bolsonaro, qui espère voir approuver au pas de charge des lois controversées. Pour pallier une éventuelle pénurie d’engrais venus de Russie en raison du conflit en Ukraine, l’un de ces textes vise à légaliser l’exploration minière sur des terres censées être réservées aux activités traditionnelles des autochtones. Selon le député Rodrigo Agostinho, du Front parlementaire écologiste, les bolsonaristes utilisent le conflit en Ukraine comme « prétexte ». « Ce projet vise en fait à autoriser des mines qui sont illégales aujourd’hui. Ça n’a rien à voir avec les engrais. La plupart du potassium du Brésil se trouve dans d’autres Etats, pas en Amazonie, et en dehors de réserves indigènes », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, un rapport publié lundi révèle des chiffres glaçants : le nombre de viols de femmes a augmenté de 3,7% en 2021 par rapport à l’année précédente, avec 56 098 cas enregistrés. Cela représente un viol toutes les dix minutes. Le Brésil a également enregistré 1 319 féminicides en un an, soit une femme tuée toutes les sept heures. Ce chiffre est en baisse de 2,7% par rapport à 2020, d’après ce rapport publié par l’ONG Forum de sécurité publique.
ALLEMAGNE – L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine, est visé en Allemagne par une plainte pour «crimes contre l’humanité», a indiqué mardi 8 mars la justice. Le parquet de Hanovre a confirmé à l’AFP avoir reçu et transmis cette plainte contre plusieurs personnes, dont Gerhard Schröder, au parquet fédéral de Karlsruhe. Compétent pour ces sujets, celui-ci doit désormais décider d’ouvrir ou non une enquête qui pourra aboutir à l’inculpation de Gerhard Schröder ou à un classement sans suite. Âgé de 77 ans, Gerhard Schröder affiche de longue date sa proximité avec Vladimir Poutine. Il est président du conseil de surveillance de Rosneft, premier groupe pétrolier russe, et du comité d’actionnaires de Nord Stream 2, gazoduc russo-allemand controversé. Il doit en principe entrer en juin au conseil de surveillance du géant russe Gazprom.
ESPAGNE – Les députés espagnols ont donné, ce jeudi 10 mars, leur feu vert à la création d’une commission d’experts chargés de mener une enquête officielle dans le pays sur la pédocriminalité dans l’Église catholique espagnole, très longtemps accusée d’opacité. Cette initiative, inédite en Espagne, proposée par les socialistes au pouvoir et le parti basque PNV, a été approuvée par une très large majorité de 277 voix dans une Chambre des députés comptant 350 élus. Ce vote intervient après que la Conférence épiscopale espagnole (CEE) a annoncé le 21 février le lancement d’un audit destiné à faire la lumière sur les abus sexuels commis en son sein. Cet audit doit être remis aux évêques l’année prochaine. Le texte voté par les députés prévoit que cette commission indépendante soit présidée par le Défenseur du peuple (équivalent du Défenseur des Droits en France) et formée de représentants de l’administration, des victimes et du clergé. Elle sera chargée « d’enquêter sur les actes exécrables commis par des individus contre des enfants sans défense » et d’identifier les personnes ayant commis ces abus, tout comme celles qui les ont couverts, avant de rédiger un rapport qui sera soumis au parlement, selon le texte. Faute de données officielles, le quotidien El País a lancé sa propre enquête en 2018, recensant 1 246 victimes et plus de 600 clercs abuseurs entre 1943 et 2018. De son côté, l’Église a seulement reconnu 220 cas depuis 2001.