ALGERIE- Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a limogé, mardi 14 juin, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, après avoir consulté le Premier ministre.
Le chef de l’État « a signé mardi 14 juin un décret mettant fin aux fonctions du ministre des Finances Abderrahmane Raouya », a annoncé la présidence. Le secrétaire général du ministère a été chargé d’assurer l’intérim. Abderrahmane Raouya, 61 ans, avait été nommé ministre des Finances lors d’un mini-remaniement ministériel opéré par Abdelmadjid Tebboune le 17 février. Jusqu’à alors, le portefeuille des Finances était détenu par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.
Il s’agissait du troisième passage de Abderrahmane Raouya à la tête du ministère des Finances, après avoir occupé ce poste de mai 2017 à mars 2019, et de janvier à juin 2020. Aucune raison n’a été fournie pour son limogeage.
Il est survenu quelques jours après que l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) algériens a annoncé, dans un document publié mercredi, des restrictions sur les transactions bancaires avec l’Espagne en pleine crise diplomatique entre les deux pays.
Mais après que l’Union européenne a mis en garde vendredi Alger contre les conséquences de telles restrictions commerciales, la mission de l’Algérie auprès de l’UE a déploré une réaction « précipitée » du bloc, affirmant que cette « prétendue mesure (..) n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent ».
Samedi, Abderrahmane Raouya avait évoqué devant le Parlement la question de manque de voitures neuves sur le marché algérien, affirmant selon des déclarations rapportées par la presse que la situation « trouvera bientôt de nouvelles solutions ».
Son limogeage survient moins d’un mois après celui du gouverneur de la Banque centrale Rostom Fadli, remercié le 23 mai par le président Tebboune sans qu’aucune raison ne soit avancée pour cette éviction.
MAROC – Barid Al-Maghrib a lancé, mardi à Rabat, la mise en circulation de 225 véhicules électriques exclusivement dédiés à la modernisation et à l’élargissement de son réseau de distribution courrier-colis. Conçus par Stellantis Kénitra spécialement pour Barid Al-Maghrib, suite à un accord signé en octobre 2020, ces véhicules électriques de type Citroën Ami, sont adaptés à l’activité quotidienne de distribution et disposent d’une autonomie de 75km, tandis que la charge complète ne dépasse pas une durée de 3 heures.
À cette occasion, le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a affirmé que le Royaume avance avec sérénité dans sa transition énergétique. «En témoigne cette collaboration fructueuse entre le groupe Stellantis et Barid Al-Maghrib qui a donné naissance à des voitures électriques fabriquées localement et réaffirmé la volonté commune des opérateurs publics et privés de soutenir le développement de la mobilité électrique au Maroc et d’en faire l’un des maillons forts de l’industrie nationale», a-t-il fait valoir.
Citroën AMI – 100% ëlectric, produite au Maroc dans l’usine de Kénitra en exclusivité mondiale, est également le fruit de la collaboration entre les équipes centrales et marocaines de Stellantis pour le design, l’ingénierie, les achats et la production, a-t-il précisé.
Les véhicules électriques de Barid Al-Maghrib seront mis en circulation dans 42 villes à travers l’ensemble des régions. Quant à leur répartition, elle obéira à la taille et au volume de la distribution de courrier-colis.
LIBYE – Un juge américain a recommandé de prononcer un jugement par défaut à l’encontre du commandant militaire de l’est de la Libye Khalifa Haftar, dans une affaire où il est accusé d’exécutions extrajudiciaires de civils, ouvrant ainsi la voie à une condamnation potentielle pour crimes de guerre et torture par un tribunal américain.
Le juge magistrat John Anderson a déposé une ordonnance qui recommande à la juge principale Leonie Brinkema de prononcer un jugement par défaut contre Haftar.
Dans son dossier, Josh Anderson reproche au ressortissant américano-libyen de retarder le processus de litige en refusant de répondre à l’invitation à comparaître devant le tribunal ou de communiquer avec ce dernier. « Malgré la gravité des faits reprochés, [le] prévenu refuse obstinément de se soumettre à une déposition dûment notifiée et planifiée après plusieurs années de litige », a indiqué le juge en faisant référence à Haftar. « Il est évident que des sanctions autres qu’une constatation de défaut de responsabilité seraient inefficaces pour remédier à l’inconduite du prévenu dans la communication préalable des éléments. La probabilité que le prévenu effectue un jour sa déposition est quasiment nulle », a précisé le juge.
De multiples familles ont intenté des procès contre Haftar devant des tribunaux américains, l’accusant d’avoir torturé et tué des proches. Le mois dernier, Haftar ne s’est pas présenté à une déposition en visioconférence attendue de longue date, au cours de laquelle il devait être interrogé sur son rôle présumé dans des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture perpétrés contre des civils libyens dans la guerre civile qui sévit dans le pays depuis une décennie. Selon le Wall Street Journal, Haftar a fait l’acquisition de plusieurs biens immobiliers en Virginie d’une valeur de plusieurs millions de dollars.
LIBAN – La diplomatie a repris ses droits après une semaine d’escalade verbale entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah sur le dossier de la frontière maritime. Face à l’envoyé spécial des Etats-Unis pour les questions énergétiques, Amos Hochstein, venu à Beyrouth, lundi 13 et mardi 14 juin, pour relancer des négociations au point mort, le président libanais, Michel Aoun, le premier ministre, Najib Mikati, et le président du Parlement, Nabih Berri, ont parlé d’une même voix. Ils ont défendu une proposition de délimitation de la frontière maritime avec Israël et de partage des champs d’hydrocarbures qui pourraient se trouver dans les eaux disputées de la Méditerranée. La position libanaise se résume en une phrase : « Pas de gaz de Karish pour Israël sans gaz de Cana pour le Liban ».
Après les mises en garde de Beyrouth contre toute « action agressive et provocatrice » d’Israël dans les eaux contestées, le Hezbollah a joué la surenchère. « La résistance possède la capacité financière, militaire, sécuritaire, logistique et humaine d’empêcher l’ennemi d’extraire le pétrole et le gaz du champ de Karish », a averti son chef, Hassan Nasrallah, tout en appelant les autorités libanaises à trouver une solution rapide sur ce dossier. En réponse, Israël a assuré que la plate-forme Energean Power « n’extraira[it] pas de gaz dans la zone contestée », mais s’est dit « prêt à défendre ses atouts stratégiques », tandis que le chef de l’armée a menacé le Liban de « bombardements sans précédent », en cas d’attaque du Hezbollah.
ISRAËL – Israël a annoncé qu’il ouvrirait son espace aérien pendant la Coupe du monde, afin de permettre aux compagnies aériennes d’effectuer des vols directs ou plus courts en provenance d’Europe et d’Amérique jusqu’au Qatar. Cette annonce fait suite à un accord conclu entre l’Autorité des aéroports en coopération, l’Armée de l’air et la RTA (Autorité de l’aviation civile) avec les autorités jordaniennes de l’aviation et Eurontrol.
L’Autorité des aéroports israélienne gérera le trafic aérien dans le ciel israélien depuis l’espace aérien chypriote jusqu’à la zone jordanienne à l’est, et inversement à l’ouest.
Le trafic aérien au-dessus d’Israël devrait ainsi augmenter de façon très conséquente durant tout le mois que durera la Coupe du Monde de football au Qatar. Elle se déroulera au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022.
ISRAËL – La diplomatie russe a dénoncé ce mercredi la décision de la Cour suprême israélienne d’autoriser l’acquisition par une organisation ultra-nationaliste juive de biens fonciers de l’Eglise grecque-orthodoxe dans la Vieille Ville de Jérusalem, y voyant une menace pour la « présence chrétienne » sur place. « Une telle décision est préjudiciable à la paix interconfessionnelle et soulève des inquiétudes légitimes quant à la situation de la communauté chrétienne en Terre Sainte », a estimé dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
« Moscou est déterminé à défendre la présence chrétienne au Proche-Orient et à veiller à ce que les droits et libertés des croyants soient respectés », a-t-elle ajouté.
Dans un jugement rendu public le 9 juin, la plus haute instance juridique israélienne a rejeté l’appel de l’Eglise grecque-orthodoxe, qui avait soumis de nouveaux documents à la Cour afin de contester la vente de bâtiments à l’association israélienne Ateret Cohanim. Cette association a pour vocation d’augmenter la présence juive dans la partie orientale de Jérusalem et y rachète des logements depuis des années, en se servant de sociétés écran qui ne lui sont pas officiellement liées.
ETHIOPIE – Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a pour la première fois évoqué mardi 14 juin de possibles futures négociations de paix avec les rebelles de la région du Tigré, révélant la mise en place d’un «comité» sur le sujet. Il a parallèlement démenti que des discussions secrètes soient déjà en cours avec le Front de libération du Peuple du Tigré (TLPF), qu’un conflit armé a opposé au gouvernement fédéral entre novembre 2020 et une trêve signée en mars dernier, respectée depuis. «Il n’est pas si simple de mener des négociations. Il y a beaucoup de travail à faire (auparavant) et un comité a été mis en place» pour cela, a déclaré Abiy Ahmed aux députés éthiopiens.
Ce comité, dirigé par le vice-premier ministre Demeke Mekonen, également ministre des Affaires étrangères, va rédiger un rapport détaillant les conditions préalables à des négociations, a-t-il précisé. Ensuite, «ce comité sera le comité de négociations», a-t-il ajouté. Depuis le mois de mars, une « trêve humanitaire indéfinie » a été établie jusqu’à la région du Tigré.
KENYA – Nairobi pourrait manquer de fonds pour subventionner les coûts du carburant au cours de l’exercice 2022/23 si les prix continuent d’augmenter, ce qui pourrait pousser la dette publique à des niveaux insoutenables et mettre en péril le régime, a déclaré ce mercredi le ministre des Finances du pays. Le carburant représente un cinquième de la facture d’importation du Kenya, selon le ministère. C’est l’un des principaux facteurs, selon les cambistes, qui contribuent à l’affaiblissement du shilling, qui a atteint des niveaux records par rapport au dollar cette année. Mardi, l’autorité de régulation de l’énergie et du pétrole a déclaré que le prix maximum de l’essence et du diesel augmenterait de 9 shillings (0,08 $) par litre dans sa révision pour le mois jusqu’à la mi-juillet.
Pour les exercices 2021/22 et 2022/23 (juillet-juin), le ministère des finances a alloué plus de 100 milliards de shillings (853,24 millions de dollars)comme subvention pour amortir les consommateurs contre la galopade des prix. « Le coût de la subvention du carburant pourrait finalement dépasser son allocation dans le budget national, ce qui pourrait faire grimper la dette publique à des niveaux insoutenables et perturber les plans du gouvernement visant à réduire le taux d’accumulation de la dette », a déclaré le ministre des Finances Ukur Yatani dans un communiqué. « Pour cette raison, un ajustement progressif des prix intérieurs du carburant sera nécessaire afin d’éliminer progressivement la nécessité de la subvention au carburant, peut-être au cours du prochain exercice financier. »
AFRIQUE DU SUD – Ryanair a renoncé à exiger à ses passagers sud-africains de prouver leur nationalité en passant un test de langue afrikaans avant de voyager, a déclaré le directeur général Michael O’Leary, après que cette mesure a suscité une vive polémique en Afrique du Sud. Le gouvernement sud-africain a déclaré la semaine dernière qu’il avait été surpris par la décision de la compagnie aérienne low-cost d’obliger les voyageurs à destination du Royaume-Uni et détenteurs d’un passeport sud-africain à passer ce test, qualifiant cette mesure de « système de profilage arriéré ».
L’afrikaans n’est parlé que par 12% des 58 millions d’habitants que compte le pays et est souvent associé à l’apartheid et à la minorité blanche du pays. Michael O’Leary, dont la compagnie aérienne n’opère aucun vol au départ ou à destination de l’Afrique du Sud, mais transporte plus de passagers en Europe que n’importe quelle autre compagnie aérienne, a qualifié l’accusation de profilage du gouvernement sud-africain de « foutaises ». « Le gouvernement sud-africain a reconnu l’existence d’un problème en ce qui concerne le grand nombre de faux passeports sud-africains », a dit Michael O’Leary lors d’une conférence de presse à Bruxelles mardi, faisant référence à une augmentation du nombre de faux passeports sud-africains sur une ligne reliant la Turquie et l’Irlande.
« Notre équipe a fait passer un test en afrikaans comprenant 12 questions simples, par exemple ‘Comment s’appelle la montagne près de Pretoria ?’ Ils n’ont eu aucune difficulté à y répondre, mais nous avons pensé que ce n’était pas approprié non plus. Nous avons donc mis fin au test d’afrikaans parce que cela n’avait aucun sens. »
ARABIE SAOUDITE – Le président des Etats-Unis, Joe Biden projette d’effectuer du 13 au 16 juillet prochain, une visite en Arabie saoudite, où il devrait rencontrer le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a confirmé mardi la Maison Blanche. Le dirigeant démocrate entamera sa tournée moyen-orientale par une visite en Israël, d’où il partira directement vers la ville portuaire de Djeddah.
Joe Biden est pressé de partager sa vision positive de l’engagement de son pays dans la région du Moyen-Orient pendant les mois et les années à venir, a déclaré la porte-parole de la présidence américaine, Karine Jean-Pierre, dans le communiqué annonçant cette visite. Le fait que les rencontres aient lieu à Djeddah, et non au niveau de la capitale saoudienne, Ryad, pourrait signifier une rétrogradation symbolique par rapport à une visite d’Etat officielle. A propos, George H.W. Bush était le dernier chef d’Etat américain à s’être rendu à Djeddah en 1990.
Le président Biden devrait rencontrer l’homme fort du Royaume d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane dans le cadre de son engagement avec les autorités saoudiennes. Toutefois, il n’a pas encore été précisé si ce sera un tête-à-tête ou une rencontre moins formelle. Quoi qu’il en soit, le locataire de la Maison Blanche tentera d’obtenir de ses partenaires saoudiens, une hausse de leur production de brut afin de mettre fin ou au moins de freiner la flambée des prix des carburants et la montée de l’inflation aux Etats-Unis.
INSOLITE – Le Canada et le Danemark ont mis enfin un terme mardi à leur «guerre» larvée de plusieurs décennies, combattue à coups de drapeaux, de whisky et de schnaps sur une île désertique et inhabitée de l’Arctique. Les deux pays ont formellement signé un accord pour se partager l’île Hans, au large du nord-ouest du Groenland, et créer ainsi la première frontière terrestre entre le Canada et l’Europe, lors d’une cérémonie à Ottawa à laquelle participaient la ministre canadienne des Affaires étrangères et son homologue danois.
Lors d’une conférence de presse avec le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod, elle a souligné que le conflit – «que beaucoup ont surnommé la guerre du whisky» – était «la plus amicale de toutes les guerres». Jeppe Kofod a déclaré de son côté que la résolution du conflit intervenait au moment où «l’ordre international fondé sur le droit se trouve sous pression», et que les valeurs démocratiques sont «attaquées», en référence à la guerre en Ukraine.
«Par contraste, nous avons démontré comment des différends de longue date peuvent être résolus pacifiquement en suivant les règles», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il espérait «inspirer d’autres pays à suivre la même voie». L’île Hans, d’une superficie d’1,3 km2, est située entre l’île d’Ellesmere dans le nord du Canada, et le Groenland, territoire danois. Le différend remonte à 1973 quand une frontière maritime a été tracée entre les deux pays.
Les Danois et les Canadiens se sont rendus à tour de rôle par hélicoptère sur l’île pour revendiquer le territoire, menant à des protestations diplomatiques, des campagnes en ligne, et même des appels au Canada à boycotter les viennoiseries danoises. Au cours de ces visites, chaque camp plantait un drapeau et laissait derrière lui une bouteille de whisky ou de schnaps à destination de l’autre partie.
Alors qu’ils échangeaient des bouteilles mardi, Mélanie Joly et Jeppe Kofod se sont amusés à l’idée que le Canada pourrait rejoindre l’Union européenne à présent que les deux entités partageaient une frontière terrestre. Couverte de neige, l’île Hans est inhabitable, mais les effets du changement climatique amènent toujours plus de circulation maritime dans l’Arctique et l’ouvrent à davantage d’exploitation de ses ressources notamment halieutiques.
RUSSIE-INDE – De Saint-Pétersbourg à Bombay en quatorze jours. C’est la promesse de la nouvelle route maritime entre la Russie et l’Inde qui a été inaugurée le dimanche 12 juin. Un projet imaginé par Moscou, Téhéran et New Delhi de longue date, mais que la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales sont venues accélérer. Deux porte-conteneurs russes sont partis du port d’Astrakhan, sur la mer Caspienne. Leur cargaison de palettes de bois laminé passera par le port iranien d’Anzali, sera transférée par la route jusqu’au Golfe, avant de rejoindre par la mer le port indien de Nhava Sheva, non loin de Bombay. Un périple de deux semaines. Ce corridor nord-sud est un projet de longue date, revivifié par le contexte international, explique Nandan Unnikrishnan, spécialiste des relations entre l’Inde et l’espace post-soviétique : « Depuis les années 2000, l’Inde, la Russie, l’Iran et d’autres pays discutent d’un corridor international nord-sud. C’est en effet le seul moyen d’expédier des marchandises russes vers l’Inde. La guerre en Ukraine a indéniablement contribué à accélérer le projet. L’Iran est sous sanctions et maintenant la Russie aussi. Les deux pays veulent donc avancer au plus vite. Je pense que l’intérêt commercial pour cette nouvelle route va croître rapidement. » Ce corridor devrait permettre à l’Inde de recevoir toutes sortes de marchandises de la Russie, y compris du gaz et du pétrole. L’Iran, de son côté, espère profiter des taxes prélevées sur les transits sur son territoire.
GB- RWANDA – Le gouvernement rwandais a affirmé ce mercredi 15 juin qu’il n’était «pas découragé» par l’annulation d’un vol censé expulser des migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda la veille en raison de recours judiciaires, et qu’il restait «engagé» dans ce partenariat. Pourtant, l’avion qui devait transporter mardi soir des migrants du Royaume-Uni vers Kigali, capitale du Rwanda, un projet du gouvernement britannique pour décourager l’immigration illégale, n’a pas décollé mardi soir après des recours de dernière minute. Expliquant ne «pas être découragée par ces développements», la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a expliqué que le Rwanda se tenait «prêt à accueillir les migrants lorsqu’ils arriveront et à leur offrir sécurité et opportunités dans notre pays».
Depuis le Brexit, le gouvernement de Boris Johnson avait promis à la population de contrôler l’arrivée massive de migrants sur le territoire national, ce qu’il a beaucoup de mal à faire. Il tente donc à travers cette mesure très controversée de dissuader un peu plus encore la traversée de la Manche par les migrants souhaitant rejoindre le Royaume-Uni.
Kigali, l’Union africaine et l’agence des Nations unies pour les réfugiés ont convenu en 2019 que les migrants détenus dans de sordides centres de détention libyens pourraient être évacués volontairement vers le Rwanda sur des vols opérés par les Nations unies. Les demandeurs d’asile envoyés des centres de détention libyens sales et dangereux au Rwanda disent que leurs nouveaux quartiers sont une énorme amélioration mais qu’ils veulent toujours atteindre l’Europe.
BREXIT – La Commission européenne a annoncé, mercredi 15 juin, deux nouvelles procédures d’infraction contre Londres après le lancement d’une révision unilatérale du protocole nord-irlandais. Dénonçant « une violation du droit international », le commissaire chargé de l’accord post-Brexit, Maros Sefcovic, a précisé que ces procédures étaient ouvertes pour non-respect de contrôles de marchandises.
Lundi, le gouvernement britannique a présenté au Parlement un projet de loi qui remet en cause le statut post-Brexit de l’Irlande du Nord. S’il est adopté, ce qui pourrait prendre des mois, le texte « va mettre fin à cette situation intenable où la population d’Irlande du Nord est traitée différemment du reste du Royaume-Uni, va protéger la suprématie de nos tribunaux et notre intégrité territoriale », a expliqué la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss.
Le protocole vise à protéger le marché unique européen après le Brexit, sans provoquer le retour d’une démarcation physique entre la province britannique et la République d’Irlande, membre de l’Union européenne, ce qui pourrait remettre en cause la paix.
SUISSE – Une panne informatique du service suisse de contrôle du trafic aérien apparue tôt dans la matinée de ce mercredi a conduit à la fermeture pendant plusieurs heures de l’espace aérien de la Suisse. L’aéroport de Genève a annoncé « une reprise progressive » après une paralysie complète. Des vols internationaux à destination de la Suisse ont été détournés notamment vers les aéroports de Milan, Francfort et Munich. « Le problème technique chez Skyguide a été résolu et la fermeture de l’espace aérien a été levée à 08 h 30 (06 h 30 GMT Ndlr). L’espace aérien suisse est rouvert et les opérations de vols au-dessus de la Suisse, ainsi qu’aux aéroports de Genève et de Zurich reprennent », a écrit Skyguide dans un tweet, sans préciser l’origine de la panne.
Selon l’agence ATS-Keystone, des vols internationaux à destination de la Suisse ont été détournés vers notamment vers l’aéroport de Milan dans le nord de l’Italie. D’autres aéroports ont été sollicités pour réceptionner les avions. Le site Internet de l’aéroport de Zürich montre notamment que le vol UA134 de United Airlines en provenance de New York a été détourné vers l’aéroport de Francfort dans l’ouest de l’Allemagne, tandis que le vol SQ346 de Singapore Airlines en provenance de la ville-État a été détourné vers le sud de l’Allemagne et l’aéroport de Munich.
ETATS-UNIS – Après le lait infantile, c’est au tour des tampons hygiéniques de se faire rare dans les rayons de certains magasins aux États-Unis, nouvelle illustration des problèmes de chaîne d’approvisionnement qui peuvent compliquer la vie quotidienne. Les chaînes de pharmacies CVS et Walgreens ont confirmé que certaines marques étaient temporairement indisponibles dans certaines régions. Procter & Gamble, qui fabrique notamment les célèbres Tampax, reconnait que des clientes peuvent ne pas tomber sur leur marque habituelle aux États-Unis.
« Nous comprenons qu’il est frustrant pour les consommateurs de ne pas trouver ce dont ils ont besoin », a souligné le groupe dans un message. « Nous pouvons vous assurer qu’il s’agit d’une situation temporaire aux États-Unis et que l’équipe Tampax produit des tampons 24 heures/24 et 7j/7 pour répondre à la demande accrue pour nos produits », est-il ajouté.
La situation dure depuis plusieurs mois mais a pris de l’ampleur médiatique ces derniers jours. Pour Patrick Penfield, spécialiste de la gestion des chaînes d’approvisionnement à l’université Syracuse, la demande a augmenté notamment en raison des achats supplémentaires de consommateurs craignant, face à l’absence de certaines marques dans les rayons, de ne plus pouvoir se procurer le produit. « Comme le papier toilette au début de la pandémie », remarque-t-il. Il y a aussi un manque de certaines matières premières, dont le coton et le plastique, ajoute l’expert. Le retour à la normale est attendu dans les six mois.
RUSSIE – L’ opposant russe Alexeï Navalny a été soudainement transféré hors de la colonie pénitentiaire n°2 de Pokrov, à 120 km de Moscou, où il était emprisonné depuis mars 2021, vers un centre pénitentiaire de haute sécurité situé encore plus loin de la capitale russe.
Devenu depuis une douzaine d’années le principal opposant au président russe Vladimir Poutine, Alexeï Navalny a été condamné en février 2021 à deux ans et demi de prison pour violation de son contrôle judiciaire après une précédente condamnation pour détournement de fonds, une accusation qu’il rejette.
L’avocat et militant anti-corruption a été ensuite condamné, le 24 mars dernier, à une peine supplémentaire de neuf ans de prison pour fraude et outrage à la justice.
Alexeï Navalny, qui dénonce des accusations fabriquées de toutes pièces, avait plaidé non coupable. La justice a également ordonné qu’il soit transféré dans une prison de haute sécurité, où ses droits de visite et sa correspondance seraient restreints davantage. Il serait à la colonie pénitentiaire IK-6 de Melekhovo, à environ 250 kilomètres à l’est de Moscou. Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès des services pénitentiaires.
Cet établissement de haute sécurité est connu pour ses abus systémiques sur les détenus rappelle le Washigton Post. « Les abus et la torture sont utilisés contre les détenus dans de nombreuses prisons russes, mais IK-6 à Melekhovo est un endroit monstrueux même selon des normes aussi insensées », a déclaré la porte-parole de Navalny, Kira Yarmysh, en mai dernier.
RUSSIE – Les millionnaires russes quittent le navire. Alors que les plus grandes fortunes du pays ont vu leur patrimoine fondre depuis le début de la guerre en Ukraine voire pour nombre d’oligarques leurs biens séquestrés, la Russie subirait une hémorragie des plus fortunés de ses concitoyens.
Selon une étude de Henlet & Partners, une société londonienne spécialisée dans l’expatriation des grandes fortunes, 15.000 millionnaires russes (patrimoine supérieur à 1 million de dollars) devraient quitter le pays sur l’ensemble de l’année 2022. A noter que la situation est encore pire en Ukraine avec 2800 départs de millionnaires, soit 42% du total dans le pays.
La Russie qui comptait en début d’année quelque 101.000 résidents possédant un patrimoine supérieur à 1 million de dollars devrait quant à elle perdre 15% d’entre eux. Si les riches russes sont très portés sur l’expatriation, le niveau actuel de départ serait trois fois supérieur à celui de 2019 qui avait vu 5500 citoyens de la Fédération quitter leur pays.
Alors que le PIB russe devrait se contracter de 7,8 à 8,8% en 2022 selon le ministère russe du Développement économique, les millionnaires russes subissent les sanctions occidentales comme l’expulsion du pays du système Swift, le gel des actifs ainsi que le départ de nombreuses entreprises du pays. Les destinations privilégiées par les Russes aisés seraient le sud de l’Europe comme Malte ou Monaco mais aussi l’Ile Maurice dans l’océan indien et surtout les Émirats Arabes Unis qui avec leur taux d’imposition quasi-nul sont très prisés pour l’expatriation.
Selon le rapport, avec 4000 arrivées nettes en 2022, le petit Etat du Golfe sera la destination numéro 1 des millionnaires expatriés (toutes nationalités confondues).
ARMEMENT – C’est une nouvelle course aux armements nucléaires qui s’amorce dans le monde, selon deux rapports d’organisation de référence parus lundi et mardi. Une course qualitative d’abord, avec la modernisation des arsenaux détenus par les neuf pays dotés de telles armes, qui remplacent leurs missiles vieillissants et développent des vecteurs plus difficiles à intercepter, de plus longue portée. Les dépenses en ce sens ont recommencé à augmenter l’an dernier, voire dès 2020 selon le rapport publié ce mardi par la Campagne internationale pour abolir les armes atomiques. Les Etats-Unis concentrent à eux seuls plus de la moitié de ces dépenses : 44,2 milliards de dollars l’an dernier (+12,7 % sur 2020), sur un total de 82,4 milliards dans le monde.
La Chine y a consacré 11,7 milliards (+10,4 %), tandis que les budgets de la Russie (8,6 milliards), de la France (5,9 milliards) et du Royaume-Uni (6,8 milliards) augmentaient de manière plus modeste. L’Ican a remporté le prix Nobel de la paix en 2017 pour avoir œuvré au Traité d’interdiction des armes nucléaires, qui a été ratifié par 62 pays mais par aucune des puissances nucléaires. La course est aussi numéraire, c’est-à-dire qu’elle porte sur le nombre d’ogives nucléaires. La décennie qui vient va vraisemblablement voir le nombre d’armes nucléaires repartir nettement à la hausse, estime le think tank de référence Sipri (Institut international de Stockholm de recherche sur la paix), dans un rapport diffusé lundi.
FRANCE – Un migrant a été grièvement blessé par un tir de policier quand le véhicule qui le transportait a forcé un barrage de la police dans le sud-est de la France, près de la frontière avec l’Italie, dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on appris de source policière. Vers 02H00 du matin (00H00 GMT), le fourgon transportant plusieurs migrants a forcé un barrage dans la commune de Sospel.
Une course-poursuite s’est alors engagée en direction de Nice et le fourgon a forcé au moins un autre barrage avant de s’immobiliser. Le conducteur et ses deux acolytes ont alors pris la fuite, abandonnant cinq migrants à bord. Parmi ces cinq migrants découverts dans le fourgon, un était blessé par balles et son « pronostic vital était engagé cette nuit », a précisé la police auprès de l’AFP.
La police aux frontières « a fait usage de la force » et « il y a eu des tirs de la part des fonctionnaires », a-t-elle confirmé. L’inspection générale de la police nationale, la police des polices, a été saisie de ce dossier, comme c’est systématiquement le cas lorsqu’un policier fait usage de son arme de service, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Nice.