MAROC – Le Centre cinématographique marocain (CCM) «suspend le visa d’exploitation commerciale et culturelle» de Zanka Contact du réalisateur franco-marocain Ismaël El Iraki, sorti au Maroc en septembre 2021, car sa bande originale inclut un morceau de la chanteuse Mariem Hassan, qui soutient le Front Polisario. Une musique que le réalisateur n’avait pas mentionnée lors du dépôt de sa demande de subvention et d’exploitation, explique le CCM qui a réexaminé le film après des articles critiques dans la presse marocaine.
C’est «une trahison du texte, du dialogue et du son», affirme cette institution publique qui a contribué au financement de ce long métrage à hauteur de 4,2 millions de dirhams (plus de 380.000 euros). En plus de la suspension du visa d’exploitation, le CCM a donné 48 heures à la société de production pour se conformer au dossier original qui ne faisait pas mention d’un morceau de Mariem Hassan, décédée en 2015 dans le camp de réfugiés de Tindouf (Algérie). Le CCM suspend également la carte professionnelle du cinéaste, accréditation qui conditionne par exemple l’obtention d’aides publiques.
MAROC-FRANCE – Emprisonné depuis 9 mois au Maroc, le jeune entrepreneur français Thomas Clausi a été finalement condamné à 18 mois de prison pour « escroquerie » et usage illégal de cryptomonnaie par le tribunal de Casablanca.
Le jeune Mosellan âgé de 21 ans s’était installé depuis trois ans au Maroc afin de lancer sa société, Africa Pay, la première néo-banque d’Afrique. Il avait été arrêté pour agression et une transaction commerciale illégale, selon ses avocats. Deux personnes ont porté plainte contre lui après un règlement en cryptomonnaie et un chèque sans provision.
Thomas Clausi a été placé en détention le 23 décembre 2021 et attendait son procès qui avait été reporté à 16 reprises, selon les déclarations de son père. Jeudi dernier, le verdict est enfin tombé. Il écope de 18 mois de prison et d’une amende d’environ 3,4 millions d’euros.
La justice lui reproche d’avoir utilisé des bitcoins pour s’acheter une voiture de luxe. Une opération illégale, car au Maroc, l’usage d’une cryptomonnaie est considéré comme du transfert illégal de fonds. Au cours de l’audience, le prévenu a assuré qu’il n’était pas au courant.
IRAN – Un syndicat d’enseignants iraniens a appelé à une grève de deux jours à partir de ce dimanche 23 octobre pour dénoncer la violente répression dans les écoles et la mort de plus de 20 enfants lors des manifestations en Iran.
Les enseignants accusent «les forces de sécurité et des (agents) en civil» d’agissements violents dans les écoles et d’avoir «tué plusieurs étudiants et enfants». Ils affirment par ailleurs qu’un «grand nombre» de leurs collègues «arrêtés» ne font l’objet d’aucune inculpation. «Les dirigeants doivent savoir que la communauté des enseignants iraniens ne tolérera pas ces atrocités et cette tyrannie», a encore dit le Conseil de coordination des syndicats d’enseignants disant «soutenir le mouvement de protestation à travers le pays».
Les enseignants ont enfin appelé à la «libération inconditionnelle de tous les écoliers en détention et leur retour sur les bancs de l’école».
Des centaines de personnes ont manifesté ce vendredi à Zahedan, dans le sud-est du pays.
Selon un bilan de l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, la répression de ces manifestations a fait au moins 122 morts. Au moins 23 enfants ont été tués par les forces de sécurité iraniennes et des centaines d’autres auraient été blessés, détenus et torturés, a indiqué lundi le Comité des droits de l’enfant de l’ONU
ISRAËL – Une nouvelle enquête de l’Israel Scholarship Education Foundation (ISEF) révèle qu’environ 41 % des parents israéliens n’ont pas les moyens d’aider leurs enfants à payer leurs études supérieures. Parmi ces parents, 34 % sont eux-mêmes diplômés.
43% de ces parents en difficulté vivent dans la région sud et 42% dans la région de Jérusalem. D’après l’enquête, 45 % des parents en manque de moyens sont d’origine arabe et 39 % d’origine juive.
En outre, près de la moitié des sondés juifs religieux affirment qu’ils ne sont pas en mesure d’aider leurs enfants à financer leurs études.
« Nous nous précipitons vers une société polarisée avec des disparités économiques croissantes, où l’enseignement supérieur ne sera accessible qu’à ceux qui en ont les moyens », a déclaré Galit Caspi Cohen, PDG de la Fondation ISAF.
« Si nous voulons produire un véritable changement social, nous devons permettre à toutes les couches de la population d’acquérir une éducation supérieure à l’aide de laquelle elles pourront changer le cours de leur vie », a-t-elle ajouté.
CISJORDANIE – Un Palestinien a été tué ce vendredi lors d’un raid des forces israéliennes en Cisjordanie occupée, rapporte le ministère palestinien de la Santé. Des témoins palestiniens ont déclaré que des affrontements avaient éclaté dans la ville de Jénine lors du raid israélien.
Selon le ministère, il s’agit d’un jeune homme âgé de 19 ans, touché d’une balle dans le cou. L’armée israélienne a indiqué de son côté que ses forces avaient répliqué avec des balles réelles à « des jets d’explosifs et des tirs » lors d’une opération d’arrestation dans la ville palestinienne.
Trois autres Palestiniens ont été blessés lors des heurts, a précisé le ministère de la Santé.
Jeudi, les Palestiniens ont observé une grève générale en Cisjordanie et à Jérusalem-Est pour protester contre la mort d’un Palestinien, abattu par des soldats israéliens au terme d’une fuite de deux semaines.
Les autorités israéliennes l’accusaient d’avoir perpétré une attaque début octobre à Jérusalem-Est, causant la mort d’une soldate israélienne âgée de 18 ans.
Les tensions dans la région se sont accentuées ces derniers mois, sur fond d’intensification des interventions israéliennes en Cisjordanie après plusieurs attaques meurtrières sur le territoire israélien.
SOUDAN – La mission de l’ONU au Soudan a dit sa « grave inquiétude concernant l’escalade des violences » meurtrières entre tribus au Nil Bleu ainsi que dans l’État du Kordofan-Ouest, appelant les autorités à s’attaquer « aux racines du problème » et à garantir « le droit des habitants à la sécurité ».
Depuis lundi, les autorités avaient imposé un couvre-feu nocturne dans cette zone frontalière de l’Éthiopie après la mort de 13 personnes. Mais rien n’y a fait. Les violences ont repris malgré le déploiement d’importantes forces de sécurité dans le secteur.
Des affrontements se poursuivaient encore jeudi soir dans la localité de Wad el-Mahi, à 60 kilomètres de Damazin, la capitale de l’État du Nil Bleu. Un employé de Médecins sans frontière sur place décrit une situation chaotique et des hôpitaux débordés. De nombreux blessés par balles et par coups de couteaux. Mais surtout, des rescapés carbonisés par les flammes. Après que les hommes ont été abattus à l’arme lourde, des pâtés de maisons entiers ont été réduits en cendre. Ils abritaient principalement femmes et enfants qui s’y étaient réfugiés.
Au moins 151 personnes ont été tuées et 86 autres blessées lors des combats, ont indiqué des sources médicales jeudi.
Malgré un accord de paix signé en 2020 avec certains groupes rebelles soudanais dans la région occidentale du Darfour et dans le Nil Bleu et le sud du Kordofan, les combats tribaux n’ont cessé d’augmenter.
Les analystes imputent ces combats aux questions non résolues de la terre et de la citoyenneté ainsi qu’à la militarisation des groupes tribaux. Ils menacent de déstabiliser davantage le pays qui est en proie à des troubles politiques et économiques depuis que les militaires ont pris le pouvoir et démantelé un gouvernement dirigé par des civils il y a un an.
ZAMBIE – La commission anti-corruption de la Zambie a lancé une enquête contre la société suisse d’extraction de matières premières Glencore. Comme l’a annoncé mercredi le Financial Times, la commission enquête sur un paiement de 3 millions de dollars que Glencore aurait versé à un parti politique zambien en 2016.
La commission a déjà interrogé, dans le cadre de cette enquête, l’ancien ministre zambien de la Défense Davies Chama. Le journal indique que Glencore aurait effectué ce paiement à destination d’un parti politique après avoir quitté la Zambie sur des conditions désavantageuses pour le gouvernement zambien.
Le journal rappelle que Glencore a quitté la Zambie en 2021 après avoir transmis au gouvernement zambien la majorité des actions au sein de son entreprise minière. En échange, la Zambie a dû reconnaître avoir une dette de 1,5 milliard de dollars à rembourser à Glencore. Cette année-là, la Zambie a fait défaut sur ses obligations financières extérieures.
Des enquêtes semblables visant Glencore accusé de corruption ont également été menées au Nigeria, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en Guinée équatoriale. Au Nigeria, Glencore a avoué avoir enfreint la loi sur la lutte anti-corruption et a accepté de payer 1,2 milliard de dollars d’amende. Des juges américains, britanniques et brésiliens ont également participé à l’enquête.
MOZAMBIQUE – Syrah Resources a annoncé le jeudi 20 octobre la conclusion d’un protocole d’accord avec LG Energy Solution. Il porte sur la vente par la compagnie minière au fabricant de batteries lithium-ion sud-coréen du matériau actif d’anode (AAM) produit à Vidalia aux Etats-Unis, à partir du graphite naturel extrait à la mine de Balama au Mozambique.
Les deux sociétés ont convenu de finaliser un accord portant sur la livraison annuelle de 2 000 tonnes d’AAM à partir de 2025. Ces livraisons augmenteront progressivement pour atteindre 10 000 tonnes chaque année, dès le passage de l’usine de Vidalia à une capacité de production annuelle de 45 000 tonnes.
L’année dernière, cette usine est devenue la première au monde à produire du matériau actif d’anodes pour batteries électriques en dehors de Chine. Syrah s’attèle actuellement à y porter la capacité de production annuelle à 11 250 tonnes à partir du troisième trimestre 2023.
Essentiel aux batteries des véhicules électriques, le graphite est une ressource dont regorge le sous-sol africain, notamment à Madagascar, en Tanzanie et au Mozambique. Dans ce dernier pays, Balama est la mine la plus importante et sa production est transformée aux Etats-Unis.
Pour rappel, le géant automobile américain Tesla a fait partie des premières sociétés à signer un accord d’approvisionnement avec Syrah en décembre 2021.
MADAGASCAR – Régulièrement, de jeunes chercheurs de la Grande île dévoilent le fruit de leurs travaux. Après le ciment à base des coques des grains de riz, voici la brique fabriquée avec du papier recyclé.
Ces étudiants chercheurs de l’Institut Supérieur Polytechnique de Madagascar ont présenté leur création lors du salon de l’habitat qui se tenait dans la capitale, cette semaine. Manantsoa Andriamasimanana, l’un des élèves à l’origine de cette invention, a eu le bonheur de présenter l’innovation. La brique est résistante aux intempéries, au poids, aux coups et au temps (durée de vie de 2 siècles). Elle va être fabriquée à grande échelle très rapidement, nous apprend L’Express de Madagascar.
Étant composée de 30% de papier, cette brique permet de recycler utilement une partie des déchets, de plus, sa fabrication évitera de polluer l’air, le gros point noir des briqueteries.
ESWATINI – Le roi Mswati III est en visite officielle à Taïwan pour approfondir les liens politiques et économiques entre Mbabane et Taipei. Le ministère taïwanais des Affaires étrangères explique que le monarque d’Eswatini est attendu dans le pays sa première visite officielle depuis 2018. Mswati devrait s’entretenir avec la présidente Tsai Ing-wen, avec un accent particulier sur le développement, les investissements et l’énergie. Eswatini envisage également d’accueillir des événements visant à attirer des investissements.
La monarchie absolue est le seul partenaire diplomatique restant de Taïwan en Afrique et la soutient dans les affaires internationales depuis que les pays ont établi des relations officielles en 1968.
Taïwan fournit au pays d’Afrique australe une aide au développement, notamment dans les domaines de l’agriculture, des soins médicaux et de l’éducation.
INSOLITE – Depuis quand trichons-nous au jeu ? Il semblerait que l’être humain triche depuis au moins l’antiquité gallo-romaine (Ier siècle avant notre ère jusqu’au Ve après). Selon une découverte révélée début octobre par Pallas , revue spécialisée en études antiques, et repérée par le magazine français de vulgarisation scientifique Sciences et Avenir , un dé truqué datant de cette période a été retrouvé en Belgique, il y a une dizaine d’années.
En septembre 2000, Julien Minet, un adolescent de 15 ans, a fait cette trouvaille remarquable. Sur le chantier archéologique de la Villa de Mageroy, édifice occupé du Ier au IVe siècle après J.-C. situé sur un vaste domaine agricole dans le village actuel d’Habay-la-Vieille, il découvre un dé antique, truqué au mercure. « Minutieusement creusé et rempli d’une petite quantité de mercure, le dé romain permettait à son propriétaire de forcer une des six valeurs de son choix », explique Sciences et Avenir.
Aujourd’hui âgé de 37 ans, Julien Minet raconte au téléphone comment s’est passée cette découverte. « En fouillant dans la terre humide avec ma truelle, j’ai cassé sans le faire exprès ce qui ressemblait à un dé. C’était un tout petit objet, de moins d’un centimètre. » Habitué des lieux, puisque travailler sur ce chantier était son « petit job de vacances », il reconnaît tout de suite l’objet. « J’avais déjà trouvé un dé de ce genre avant », assure-t-il. Mais cette fois, il observe une petite différence.
Un étrange liquide brillant s’échappe du dé cassé, taillé dans de l’os. Pas de doute pour l’adolescent qu’il était : il reconnaît là du mercure, substance qu’il avait manipulée quelque temps auparavant. Sachant que ce liquide, de densité plutôt lourde, a tendance à s’enfoncer facilement dans la terre, il le récupère rapidement à l’aide d’un brin de paille. « Avec les autres archéologues présents sur le moment, on fait l’hypothèse que le mercure a été introduit dans le dé après avoir été fendu en deux et recollé avec une colle naturelle », se rappelle-t-il.
Ce n’est que quelques années plus tard, que Thomas Daniaux, archéologue spécialiste du jeu antique à l’Université de Fribourg en Suisse, émet une autre hypothèse. Selon lui, un trou a été creusé dans le dé pour y introduire le mercure. Ce n’est pas la première fois que l’on découvre des dés antiques creux. Mais si la découverte apparaît comme inédite, c’est parce qu’aucune attestation archéologique n’existait encore pour affirmer le « trucage » de certains de ces objets.
Thomas Daniaux, venu à Habay-la-Vieille pour compléter sa thèse sur les jeux romains, s’intéresse donc à ce dé truqué au mercure. Cité par Sciences et Avenir, l’archéologue se réjouit de cette découverte : « Sans cet accident, nous n’aurions jamais remarqué que le dé était truqué, tout simplement parce que le mercure n’a pas vraiment d’incidence sur le poids de l’objet. On peut donc raisonnablement penser que nous sommes passés à côté, par le passé, d’autres dés au mercure… » On a donc aujourd’hui une preuve tangible permettant d’affirmer que les tricheurs existaient dès l’Antiquité.
Pour faire fonctionner ce dé truqué, Thomas Daniaux explique que le joueur devait faire couler le mercure sur l’intérieur de la face opposée au chiffre souhaité. Plus ou moins discrètement, il pouvait tapoter le dé sur sa cuisse ou bien laisser le dé quelques secondes sur la face choisie. Le subterfuge fonctionnait à chaque fois.
BURKINA – Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 30 septembre, a été investi vendredi président de transition par le Conseil constitutionnel, a constaté l’AFP.
C’est le deuxième putschiste que le Conseil constitutionnel investit en huit mois, après la prestation de serment du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat fin janvier, avant d’être lui-même renversé le 30 septembre.
« Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la charte de la transition et les lois » du Burkina, a déclaré, main droite levée, M. Traoré en prêtant serment devant le Conseil constitutionnel.
« Le Conseil prend acte de votre serment (…) et vous renvoie à l’exercice de vos fonctions », a indiqué le président par intérim du conseil constitutionnel, Bouraima Cissé.
Selon la charte de la transition adoptée la semaine dernière, la transition doit s’achever en juillet 2024 avec la tenue d’une élection présidentielle à laquelle M. Traoré ne pourra pas participer.
« L’existence de la nation est en péril », a déclaré M. Traoré après son investiture, en référence aux attaques jihadistes récurrentes qui minent le pays.
« Nous sommes confrontés aune crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Nos objectifs ne sont autres que la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes », a-t-il ajouté, vêtu d’un treillis de combat ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina, la tête coiffée d’un béret rouge et d’un masque laissant apparaître seulement ses yeux.
GUINEE – Les manifestations de jeudi en Guinée contre la junte au pouvoir ont tué trois civils et fait une vingtaine de blessés par balles, a indiqué dans la nuit le collectif organisateur, un bilan contredit par les autorités.
Le procureur général de Conakry Yamoussa Conté a fait état, pour sa part, de six blessés dans les rangs des forces de sécurité, dont cinq graves, et de deux blessés parmi les civils. Il a ordonné des poursuites « contre les organisateurs et tous participants (à la) manifestation interdite », dans un communiqué lu sur la télévision d’Etat.
Il a expressément nommé sept personnalités d’opposition qui auraient appelé à manifester ou soutenu l’appel.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), organisation citoyenne et quasiment la dernière formation à mobiliser dans la rue, avait appelé à manifester jeudi à Conakry pour réclamer un retour rapide des civils au pouvoir et à la libération de tous les prisonniers détenus selon lui pour des raisons politiques. La manifestation a donné lieu à des heurts entre jeunes et forces de sécurité dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry.
La Guinée est gouvernée par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya depuis que ce dernier et ses hommes ont renversé le pouvoir civil en septembre 2021. La junte a interdit les manifestations et prononcé la dissolution du FNDC.
Dans un communiqué publié dans la nuit, le FNDC a qualifié le pouvoir actuel de « dictatorial ». Il a nommé les trois civils tués selon lui comme étant Thierno Bella Diallo, El hadj Boubacar Diallo et Thierno Moussa Barry. Il a aussi fait état de « nombreuses arrestations ».
PAPE – « On ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients »: le pape François s’est élevé vendredi contre l’euthanasie lors d’un discours devant des élus français, sur fond de débat sur la fin de vie en France et trois jours avant une rencontre avec Emmanuel Macron.
« Les soignants, par nature, ont vocation à procurer des soins et du soulagement, faute de pouvoir toujours guérir, mais on ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients! », a-t-il déclaré devant une délégation d’une quarantaine d’élus du Nord de la France emmenée par l’évêque de Cambrai.
« Si on tue avec des justifications, on finira par tuer de plus en plus », a-t-il insisté, répétant une phrase prononcée lors de son retour d’un voyage au Kazakhstan en septembre, lorsqu’il avait été interrogé à ce sujet.
« J’ose espérer que sur des questions aussi essentielles, le débat puisse se faire en vérité pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle », a ajouté le souverain pontife argentin, alors qu’une convention citoyenne sur la fin de vie commencera ses travaux en décembre afin d’orienter le gouvernement français sur un éventuel nouveau changement de loi.
Le pape a également insisté sur « l’attention à porter aux personnes âgées dans les maisons médicalisées », évoquant les « personnes en fin de vie qui ont besoin d’être accompagnées par le développement des soins palliatifs ».
INDE – Google a été condamné à une amende de 162 millions de dollars par l’organisme de surveillance antitrust indien pour abus de position dominante sur le marché local des smartphones.
Selon un communiqué de la Commission de la concurrence de l’Inde (CCI) publié jeudi soir, Google a configuré sa plateforme de manière à évincer, illégalement, les concurrents de ses applications, telles que YouTube et Chrome.
Le système d’exploitation Android conçu par Google est doté d’une série d’applications de la même société pré-installées sur les téléphones, dont son propre moteur de recherche, « ce qui a accordé un avantage concurrentiel significatif aux services de recherche de Google par rapport à ses concurrents », a déclaré la CCI.
« Les marchés devraient être autorisés à se concurrencer au mérite et il incombe à (Google) de veiller à ce que son comportement n’affecte pas cette concurrence au mérite », a-t-elle ajouté.
La Commission a infligé à Google une amende de 13,4 milliards de roupies (162 millions de dollars, 165 millions d’euros).
La CCI a également demandé à Google de ne pas conclure d’accord avec les fabricants de smartphones qui les inciteraient à ne vendre que des appareils fonctionnant sous Android ou à utiliser exclusivement ses logiciels.
Le mois dernier, la justice européenne a infligé au géant américain une amende record de plus de 4 milliards d’euros confirmant un jugement de Bruxelles en 2018, également pour abus de position dominante de son système d’exploitation Android.
BIRMANIE – En Birmanie, des rebelles de l’ethnie karen ont lancé une attaque ce vendredi contre une ville-clé proche de la Thaïlande, selon des habitants et des médias locaux, la junte militaire ripostant par des frappes aériennes.
L’Union nationale karen (KNU) s’est opposée au coup d’État qui a porté les généraux au pouvoir l’année dernière et a fourni un abri aux dissidents qui tentent de renverser la junte. Ses combattants affrontent régulièrement l’armée birmane le long de la frontière thaïlandaise, poussant des milliers de personnes à fuir pour se mettre à l’abri.
Les combats de ce vendredi ont commencé à 7 heures du matin (0100 GMT) à Kawkareik (sud), qui se trouve sur la route d’un important poste frontière avec la Thaïlande, a déclaré à l’AFP un résident qui a requis l’anonymat.
« Nous entendons des tirs d’armes lourdes », a-t-il dit, ajoutant que trois civils avaient été tués et qu’au moins 15 ont été hospitalisés.
La Birmanie compte plus de 20 groupes rebelles ethniques, dont beaucoup détiennent des territoires entiers dans les régions frontalières du pays.
À la suite du coup d’État qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi en février 2021, des dizaines de « forces de défense du peuple » (PDF) ont également vu le jour pour combattre la junte.
Un porte-parole de la KNU a déclaré à l’AFP que ses combattants affrontaient les troupes de la junte en divers endroits de la ville.
L’armée birmane a conduit de nombreuses frappes aériennes pour soutenir ses troupes sur le terrain, a-t-il ajouté.
Les deux parties ont subi des pertes, a-t-il ajouté, sans fournir de détails.
ETATS-UNIS – Le jury populaire d’un tribunal civil à New York a débouté jeudi l’acteur Anthony Rapp, qui accusait la star déchue d’Hollywood Kevin Spacey de lui avoir fait subir des attouchements à caractère sexuel, lors d’une soirée à Manhattan il y a 36 ans.
Le jury a rendu sa décision après un court délibéré, repoussant les demandes d’Anthony Rapp qui réclamait 40 millions de dommages et intérêts.
Cette affaire, révélée fin octobre 2017, au tout début du phénomène #metoo de libération de la parole sur les violences sexuelles, avait été suivie par d’autres accusations d’agressions sexuelles contre Kevin Spacey, causant sa mise à l’écart dans le monde du spectacle.
La vedette de la série politique à succès de Netflix, « House of Cards », est encore poursuivie à Londres pour d’autres accusations d’agression sexuelle.
Le jury populaire de 12 personnes a répondu par la négative à la question de savoir si Anthony Rapp, qui avait déposé plainte en 2020, avait démontré que « Kevin Spacey avait touché ses parties intimes », en mai 1986, à l’occasion d’une fête qu’il donnait dans son appartement de New York.
Anthony Rapp, qui joue dans la série « Star Trek : Discovery » avait alors 14 ans, tandis que Kevin Spacey en avait 26.
Les deux acteurs étaient présents tout au long du procès, depuis son début le 6 octobre, et ont maintenu leur version des faits datant d’une époque où l’un et l’autre jouaient sur les planches de Broadway, dans deux spectacles différents.
NAVALNY – L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a affirmé jeudi être visé par de nouvelles accusations pénales pour « promotion du terrorisme », « appel à l’extrémisme », « financement d’activités extrémistes » et « réhabilitation du nazisme », passibles au total de 30 ans de prison.
« Les avocats ont calculé que cela faisait environ 30 ans, en prenant en compte les peines prévues pour chacun de ces articles » du code pénal, a-t-il indiqué dans un message diffusé par son équipe sur les réseaux sociaux.
Le militant anticorruption de 46 ans, considéré comme le principal détracteur du président Vladimir Poutine, précise avoir reçu une notification l’informant de l’ouverture de cette nouvelle affaire criminelle alors qu’il est déjà emprisonné.
« Je suis un génie du monde criminel (…) Vous pensiez tous que j’étais depuis deux ans à l’isolement, en prison, mais en fait je commettais des crimes activement », a-t-il ironisé, en félicitant les enquêteurs russes pour leur « vigilance ».
Selon lui, ces nouvelles accusations seraient visiblement liées, en partie, à des vidéos publiées par ses alliés en exil, qui continuent de militer contre le pouvoir russe depuis l’étranger.
Alexeï Navalny a été arrêté en Russie en janvier 2021, à son retour au pays après avoir subi une grave tentative d’empoisonnement, qu’il attribue au Kremlin.
UE-CHINE – L’Union européenne refuse d’être « naïve » à l’égard de la Chine mais souhaite éviter une « logique de confrontation systématique » avec Pékin, a déclaré ce vendredi le président du Conseil européen Charles Michel.
« Nous allons toujours être fermes et debout pour défendre nos principes, la démocratie, les libertés fondamentales », a déclaré M. Michel à l’issue d’un sommet à Bruxelles où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont eu un débat de trois heures sur les relations avec la Chine.
« Nous pensons que nous devons être engagés pour amener davantage de réciprocité, de rééquilibrage singulièrement dans les relations économiques entre la Chine et l’UE », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Il a aussi exprimé la volonté de l’UE de coopérer avec la Chine sur les sujets de changement climatique et de santé.
Le débat entre les dirigeants européens « a montré une volonté très claire de ne pas être naïfs mais de ne pas être non plus dans une logique de confrontation systématique », a-t-il poursuivi.
« Nous avons notre propre modèle à développer », a-t-il ajouté, alors que s’intensifient les tensions entre Washington et Pékin.
Charles Michel a souligné l’importance pour l’UE de développer une « autonomie stratégique » en diversifiant ses partenariats « avec le reste du monde ».
Alors que « la Chine poursuit ses efforts pour établir sa domination en Asie orientale et (accroître) son influence mondiale », « nous devons être vigilants sur nos dépendances » vis-à-vis du géant asiatique, dans les technologies cruciales comme les semi-conducteurs et des matériaux critiques (terres rares, lithium…), a abondé à ses côtés la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.