ÉGYPTE – Pas vraiment un carnaval, mais un cortège qui devrait être bien suivi, celui du « défilé des pharaons » ou plutôt de leurs momies. En effet, des chars transporteront demain à 16 heures GMT, 22 momies du musée du Caire, où ils reposent depuis plus d’un siècle jusqu’au Musée national de la civilisation égyptienne, un énorme édifice moderne construit ces dernières années dans le sud du Caire, qui doit ouvrir ses portes à la mi-avril. 18 rois et quatre reines y seront acheminées par ordre chronologique, chacune à bord d’un char décoré au style pharaonique et portant le nom du souverain. Ces momies seront placées dans une enveloppe contenant de l’azote, dans des conditions similaires à celles de leurs caissons d’exposition. Le trajet, qui durera environ 40 minutes, sera placé sous haute surveillance policière. Le pharaon Séqénenrê Taâ (XVIe siècle avant J-C.) de la 17e dynastie ouvrira la marche, qui sera fermée par Ramsès IX (XIIe siècle avant J-C.) de la 20e dynastie. Plus connus du grand public, Ramsès II et Hatshepsout seront du spectacle. Le tout sera retransmis à la télévision.
BRÉSIL – 66 000 morts en mars, 3 800 en une seule journée, des cimetières ouverts la nuit à Sao Paulo en raison du nombre d’ enterrements, la pandémie tourne à l’hécatombe et ce mois d’avril sera encore mauvais, affirment les épidémiologistes. Le président Bolsonaro, soucieux avant tout de son pouvoir, cherche à éviter une fronde à un an et demi de la présidentielle. Pour cela, il tente le tout pour le tout: il a remanié un quart du gouvernement et poussé à la démission les commandements des armées de terre, de l’air et de la Marine à la suite du limogeage inattendu du ministre de la défense, le général Fernando Azevedo. Ce dernier n’aurait pas apprécié la suggestion de mobiliser l’armée afin de lutter contre les mesures de restriction sanitaire, décidées par certains gouverneurs d’État, auxquelles s’oppose Bolsonaro. Une « politisation » des militaires rejetée par l’état-major. Le général Azevêdo a d’ailleurs affirmé avoir voulu « préserver l’armée comme institution de l’État ». Bolsonaro attend de son armée un soutien total.
BIRMANIE – La Chine est de plus en plus embarrassée par son alliée qui massacre sa population. Au conseil de sécurité de l’Onu, alors que l’émissaire du secrétaire général évoquait un risque « sans précédent » de « guerre civile » et un « bain de sang imminent », l’ambassadeur chinois a répondu que des sanctions « ne feraient qu’aggraver la situation ». Il a appelé à « un retour à une transition démocratique » après avoir fait remarquer que la « violence et les effusions de sang (qui) ne servent les intérêts de personne », et appelé « toutes les parties » à « garder leur calme (et) faire preuve de retenue ». Par ailleurs, la justice birmane n’a pas retenu de nouvelles charges contre Aung San Suu Kyi lors de l’audience tenue ce matin. On craignait qu’elle ne soit accusée de trahison.
INSOLITE – « ;l;;gmlxzssaw, » : tel était le message que l’on a pu lire pendant quelques instants sur le compte officiel du commandement chargé du contrôle militaire de l’ensemble de l’arsenal nucléaire américain (Stratcom), suivi par près de 190.000 personnes. Qui a pu le poster ? Un piratage? Le mystère a été vite résolu selon un communiqué officiel: « Le responsable du compte Twitter du commandement militaire, qui était en télétravail, a laissé le compte ouvert et sans surveillance quelques instants. Son jeune enfant a profité de la situation et s’est mis à jouer avec le clavier et, a malheureusement, et sans s’en rendre compte, publié le tweet « Certains se rappelle le « covfefe » tweeté par Trump et toujours inexpliqué…
NAVALNY – L’opposant russe qui avait affirmé que tout allait bien dans son centre de détention a changé d’avis et rejoint celui de tous ceux qui connaissent les camps de détention: « on vous hurle dessus en permanence, on vous prive de sommeil -il dit être réveillé huit fois par nuit. De plus, l’administration pénitentiaire refuse de le laisser voir un médecin et de lui fournir ses médicaments. En signe de protestation, il a commencé une grève de la faim. Sur son compte Instagram, on peut lire: « Je déclare une grève de la faim pour demander l’application de la loi et pour qu’on laisse un médecin venir me voir », écrit sur son compte Instagram M. Navalny. « Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? J’ai le droit de faire venir un docteur et de recevoir des médicaments. On ne me donne bêtement ni l’un ni l’autre », explique-t’il, disant souffrir de douleurs au dos et aux jambes.
MIGRANTS – Le mur de Trump ne fait pas reculer les passeurs. Mercredi, un agent des Douanes et de la protection des frontières a vu sur sa caméra de surveillance deux fillettes jetées du haut d’un mur de quatre mètres entre le Mexique et les Etats-Unis. Âgées de quatre et cinq ans, les deux petites, des Équatoriennes, ont été conduites, par précaution, à l’hôpital. Elles devraient être ensuite placées dans une structure d’accueil par le Département de la santé et des services sociaux. Les Etats-Unis font face à une forte augmentation des arrivées à la frontière : plus de 100.000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés en février à la frontière sud, dont près de 20.000 personnes en famille et 10.000 mineurs isolés. Au Texas, 3 400 enfants sont entassés dans un centre pour migrants dans des conditions difficiles.
ALGÉRIE – Huit hommes, sept agents pénitentiaires et un détenu ont trouvé la mort par suffocation mercredi dans la prison de Oued Ghir près de Béjaïa. «Les circonstances de cet accident seront déterminées à la suite d’une enquête préliminaire», a indiqué le ministre algérien de la Justice, Belkacem Zeghmati qui s’est rendu sur place. Il semble que le prisonnier descendu pour curer la fosse ait perdu connaissance après avoir inhalé et se soit ensuite noyé dans les eaux usées du bassin. Sept gardiens étaient alors venus lui porter secours. Une fois dans la fosse, ils ont également trouvé la mort par asphyxie. Inauguré en 2010, le centre pénitencier de 1000 places a été réalisé par une entreprise chinoise pour un coût de 72 millions de dollars.
CENTRAFRIQUE – Le Groupe d’expert des Nations unies sur les mercenaires s’inquiète de graves « violations des droits de l’homme » « imputables » à des paramilitaires russes. En butte à une nouvelle rébellion depuis le mois de décembre, le gouvernement de Bangui a fait appel à Sewa Security Services, une société de sécurité privée russe, « Lobaye Invest SARLU », une entreprise de prospection minière russe, immatriculée en Centrafrique depuis 2017 et qui opère dans la sous-préfecture de Boda, ainsi que la société militaire privée russe « Wagner », également déployée en Syrie, dans le Dombass ukrainien, en Libye ou encore au Soudan. La liste des « graves violations des droits de l’homme » qui leur sont « imputables », selon le communiqué des experts, est longue : « exécutions sommaires massives, détentions arbitraires, torture pendant les interrogatoires, disparitions forcées, déplacements forcés de population civile, ciblage indiscriminé d’installations civiles, violations du droit à la santé et attaques croissantes contre les acteurs humanitaires. » Les experts s’inquiètent aussi de la « proximité » des mercenaires avec les soldats de la paix de l’Onu qui pourraient fermer les yeux. Le chef de la mission diplomatique russe à Bangui refuse de parler de mercenaires, mis seulement d’ « instructeurs » qui ne participent pas aux combats à moins d’être attaqués.
RACISME – Un haut conseiller noir du Premier ministre britannique Boris Johnson a démissionné ce jeudi 1er avril, au lendemain de la parution d’un rapport qui a provoqué un tollé en semblant minimiser l’ampleur du racisme dans la société britannique. Downing Street affirme que le départ de Samuel Kasumu était prévu depuis plusieurs mois. Si le rapport commandé par le gouvernement et publié hier note la persistance de racisme et l’existence d’inégalités sociales, elles ne sont pas dues au racisme. Le rapport conclut que le Royaume-Uni n’est pas « institutionnellement raciste » et pourrait même servir de modèle pour les autres pays dont la population est majoritairement blanche». Le racisme serait souvent une explication «fourre-tout» qui masque les vrais problèmes et n’aide pas à les résoudre. En février, la BBC avait déjà fait part de l’intention de M. Kasumu de démissionner en raison de tensions « insoutenables » à Downing Street et de la volonté selon lui du Parti conservateur au pouvoir de mener « une politique fondée sur la division ».
OMS – L’Organisation mondiale a dénoncé aujourd’hui la lenteur « inacceptable » de la vaccination en Europe, jugeant la situation épidémique particulièrement « inquiétante » sur ce continent où plusieurs pays ont dû durcir leurs mesures sanitaires. A ce stade, seulement 10 % de la population européenne a reçu une première dose et 4 % est totalement vaccinée, déplore l’institution. Une Europe entendue ici au sens large puisque l’institution y englobe la Russie et une partie de l’Asie centrale. En moyenne, d’après la base de données de l’AFP, 0,31% de la population de la zone reçoit une dose chaque jour. Si ce rythme est près de deux fois plus élevé que celui du reste du monde (0,18%), il est nettement moins élevé que celui de la zone Etats-Unis/Canada (0,82%), championne dans ce domaine. « Le rythme lent de la vaccination prolonge la pandémie » déplore le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge. Pour sa part, le président français affirme que d’ici à l’été, l’Europe sera le premier producteur de vaccins du monde.HONG KONG – Neuf vétérans de l’opposition ont été déclarés coupables, hier, de l’organisation d’une des plus grandes manifestations de 2019, 1,7 millions de pro-démocratie le 18 août. L’un des plus célèbres est l’avocat de 82 ans Martin Lee, qui avant la rétrocession en 1997 avait été choisi par Pékin pour rédiger la Loi fondamentale, qui sert de mini-constitution dans la région semi-autonome. Le verdict ne constitue pas une surprise, il montre l’influence grandissante de Pékin dans le pays. Étaient également poursuivis l’ex-députée de l’opposition et avocate Margaret Ng, 73 ans, ou encore le magnat des médias Jimmy Lai et l’ex-député Leung Kwok-hung connu sous le surnom de « Long Hair ». Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison. Mardi, la Chine a validé le nouveau statut électoral qui marginalise totalement l’opposition parlementaire.