OBSÈQUES DU PRINCE PHILIP – Le Royaume-Uni a marqué une minute de silence ce samedi à 15 heures (heure de Tunis) au moment où la famille royale se réunissait pour les obsèques du prince Philip, qui pendant plus de sept décennies a inlassablement soutenu Elizabeth II et la couronne. Limitée à 30 personnes à cause de la pandémie de coronavirus, la cérémonie s’est ouverte au domaine du château de Windsor, à l’ouest de Londres, peu avant 15h00. Couvert de l’étendard personnel du duc d’Édimbourg, de son épée, sa casquette de la Marine et d’une couronne de fleurs, le cercueil a été levé pour être placé à l’arrière d’un Land Rover vert militaire que le prince Philip avait lui-même contribué à concevoir pendant 16 ans. Menée par Charles, le prince héritier de la couronne, et sa sœur la princesse royale Anne, la procession – que la reine a effectuée dans sa Bentley royale – a suivi le cercueil jusqu’à la chapelle Saint-George, pour l’office religieux. Peu avant 17 heures, le cercueil du prince Philip est descendu dans le caveau royal de la chapelle Saint-George de Windsor, à l’ouest de Londres. La dépouille du duc d’Édimbourg y restera jusqu’à ce que la reine l’y rejoigne à sa mort. Les époux ainsi réunis auront alors pour dernière demeure la chapelle du Mémorial du roi George VI, père d’Elizabeth II.
RUSSIE-ETATS-UNIS – Les deux pays sont d’accord pour la tenue d’un sommet, mais aucun ne veut apparaître moins déterminé que l’autre. C’est ainsi pourquoi Moscou a vivement répliqué à l’expulsion décidée par Biden d’expulser dix diplomates russes et d’interdire aux banques américaines d’acheter directement de la dette russe. Le Kremlin renvoie également dix diplomates et interdit son territoire à plusieurs membres de l’administration dont les ministres de la Justice, de la Sécurité intérieure, la conseillère en politique intérieure, le patron du FBI et la directrice du renseignement. Sergueï Lavrov a également « recommandé » à l’ambassadeur des États-Unis, John Sullivan, de rentrer à Washington pour « y avoir des consultations approfondies et sérieuses ». Le Kremlin avait jugé les mesures américaines « inacceptables », la Maison Blanche qualifiant celles des Russes de « regrettable escalade ». Mais le sommet aura sans doute lieu…
COVID – La barre des trois millions de morts a été franchie aujourd’hui et la pandémie tue chaque jour 12 000 personnes. des chiffres qui inquiètent car ils montrent que le virus circule toujours beaucoup. Selon différentes études et surtout en se fiant aux chiffres de la surmortalité dans les différents pays, on estime que le nombre décès est, en réalité, à multiplier par 1,6. Rappelons que la grippe espagnole en 1918-1919 avait tué jusqu’à 100 millions de personnes d’après les chiffres révisés en 2020, que la grande peste du Moyen âge en Europe avait fait une trentaine de millions de victimes et plus récemment, le H2N2 avait entraîné le décès de 4 millions de personnes.
RAMADAN EN ISRAËL – Malgré la fermeture des micros de la mosquée d’Al-Aqsa et les craintes d’incidents exprimés par la police, les musulmans vivent un ramadan « presque » normal et pour la première fois depuis le printemps 2019, l’esplanade des mosquées a pu accueillir des dizaines de milliers de fidèles pour la prière du vendredi. Dix mille étaient venus de Cisjordanie car ayant reçu les deux doses de vaccin. « Il s’agit de la première fois que nous pourrons être à pleine capacité depuis le début de la pandémie », a déclaré cheikh Azzam Al-Khatib, directeur du Waqf, qui a chiffré à 70’000 le nombre de fidèles. Bien sûr, ce n’est pas la foule des années sans covid -près de 400 000 chaque vendredi. Et le ramadan est peu festif même si dans la vieille ville de Jérusalem, tous les commerces sont ouverts. A noter que la vaccination est lente dans les territoires occupés, Israël n’a fourni que quelques milliers de doses et l’aide internationale arrive au compte-gouttes.
CAP VERT- Exemplaire au plan démocratique, ce petit archipel élira ses députés demain et pourrait connaître une nouvelle alternance. En effet, l’issue de la consultation est incertaine entre le Mouvement pour la démocratie (MPD, centre droit), du premier ministre Ulisses Correia e Silva, et le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV, socialiste), de Janira Hopffer Almada, qui ambitionne de devenir la première femme à diriger le gouvernement de cet archipel de 550 000 habitants en plein Atlantique, à environ 600 km au large du Sénégal. En 2016, le MPD avait défait le PAICV, au pouvoir depuis quinze ans, en s’assurant une majorité absolue de 40 sièges sur les 72 de l’Assemblée nationale, chambre unique du Parlement. Stable politiquement, l’archipel va mal économiquement, frappé par la sécheresse et le covid qui le prive de touristes qui apportent 25% du PIB. Stabilité ne veut pas dire bonne entente: la candidate du PAICV dénonce la mauvaise gouvernance et la corruption au sommet de l’Etat.
CONGO – À 77 ans, dont bientôt 37 cumulés au pouvoir, M. Sassou a été investi à Brazzaville pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Congo-Brazzaville, pays d’Afrique centrale riche en pétrole et en bois, qui s’étend au milieu des forêts et des tourbières du bassin du Congo. Vendredi, devant une vingtaine de chefs d’État africains, il a promis de défendre la forêt du bassin du Congo, «poumon africain qui fait respirer le monde». Sur le plan intérieur, M. Sassou a promis une « révolution agricole » et une «politique de tolérance zéro» à l’égard des détournements de fonds et de l’enrichissement illicite. Un reproche souvent adressé à ses proches.
INSOLITE – Au Panama, les 18 000 détenus, qui s’entassent dans 23 prisons surpeuplées, aiment bien les chats qu’ils n’hésitent pas à nourrir. Pourquoi? Parce qu’ils peuvent venir, attirés par la nourriture et… porteurs de drogue. L’un d’eux, un matou blanc à taches rousses, vient d’être pris en flagrant délit. Ce « narcogato », chat trafiquant de drogue comme l’ont surnommé les médias locaux, avait attiré l’attention car, Andrés Gutiérrez, directeur général du système pénitentiaire panaméen, « il avait un tissu attaché autour du cou qui contenait plusieurs paquets (…) de matière végétale et des emballages en plastique transparent avec de la poudre blanche« . Il a été capturé à l’extérieur de la prison de Nueva Esperanza où résident plus de 1.700 détenus, dans la province caribéenne de Colon, à quelque 80 kilomètres au nord de la capitale. Ce n’est pas la première fois que des animaux sont utilisés pour transporter de la drogue dans les cellules. Le «narcogato» avait été précédé au Panama par des tentatives de livraison par des pigeons ramiers.
Pays de transit de la cocaïne sud-américaine vers les États-Unis, le Panama a saisi 84 tonnes de drogues en 2020, principalement de la cocaïne, approchant le record de 2019 de 90 tonnes.
ETATS-UNIS-JAPON – Pour leur première rencontre à Washington, le président américain Joe Biden et le Premier ministre japonais Yoshihide Suga ont parlé de démocratie, de climat et beaucoup de Chine, sujet sur lequel ils sont d’accord. « Nous sommes résolus à travailler ensemble pour relever les défis représentés par la Chine et sur des problématiques telles que celles de la mer de Chine orientale, de la mer de Chine méridionale, mais aussi de la Corée du Nord », a assuré Joe Biden. Yoshihide Suga a évoqué un accord complet entre Tokyo et Washington pour s’opposer à toute tentative de la Chine de « changer le statu quo par la force ou l’intimidation dans les mers de Chine méridionale et orientale ». Pour la première fois depuis 1969, la déclaration commune fait mention de Taïwan, mais l’engagement japonais reste prudent, Yoshihide Suga se contente de rappeler « l’importance de la paix et de la stabilité du détroit de Taïwan ». Pour ne pas froisser son puissant voisin qui l’avait mis en garde contre toute « collusion » entre le Japon et les Etats-Unis, prévenant que «le Japon ne devrait pas surestimer sa capacité à affronter Pékin, car cela aurait des conséquences, en matière sécuritaire, politique ou économique ».
CLIMAT – A l’occasion de la visite à Shanghai de l’émissaire américain pour le climat John Kerry, le vice-Premier ministre chinois Han Zheng a déclaré lors d’une visioconférence que «la Chine attache une grande importance au dialogue et à la coopération avec les États-Unis sur le changement climatique» mais qu’il faut qu’ils « assument leurs responsabilités et apportent les contributions qui s’imposent». En valeur absolue, la Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (30 % du total) devant les Etats-Unis (15%).
QATAR ET FOOT – Depuis que le Guardian a sorti une enquête sur les 6500 morts des chantiers de construction des infrastructures pour le mondial de football de 2022 et au moment où se jouent les matches de qualifications, l’idée d’un boycott est relancée notamment en Norvège où la fédération doit se prononcer le 20 juin. Ses joueurs portent, avant les matches, un T-shirt floqué « droits humains sur et en dehors du terrain ». L’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark ont véhiculé des messages similaires. La Norvège sait qu’un boycott aurait de lourdes conséquences financières et sportives. On en serait assez loin. D’accord avec l’idée, Joshua Kimmich, milieu de terrain de la Mannschaft dit que «pour un boycott, nous arrivons dix ans trop tard. L’attribution au Qatar date de 2010. «La FIFA croit en la liberté d’expression et au pouvoir du football pour susciter des changements positifs» indique un communiqué, mais elle se range du côté qatari qui ne reconnaît que 37 morts sur ses chantiers.
FRANCE – Une vingtaine de représentants des partis de gauche se sont réunis aujourd’hui à Paris en l’absence de Jean-Luc Mélenchon. Ils ont décidé de se revoir fin mai. Le patron des socialistes a affirmé que son parti, les Verts, les radicaux de gauche, Génération-s, Place Publique et Cap 21 s’étaient mis d’accord pour présenter un candidat commun à la présidentielle de l’année prochaine et de trouver un processus pour le désigner. Cependant, selon l’écologiste Eric Piolle, maire de Grenoble, EELV tiendra bien sa primaire en septembre pour désigner son candidat. LFI et le PCF ont déjà choisi le leur : Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Personne n’a parlé de désistement. Comme le souhaitaient les Insoumis, les participants ont conclu un pacte de non-agression.