Après des mois d’attente et de pressions tous azimuts, la Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi 21 novembre un mandat d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour “crimes de guerre et crimes contre l’humanité” dans la bande de Gaza. Cette décision pour le moins inattendue a été qualifiée de “bombe juridique massive” par Times of Israel : “C’est la première fois que la Cour émet de tels mandats d’arrêt contre les dirigeants d’un pays démocratique”. C’est aussi la première fois que des dirigeants israéliens sont visés par un tel mandat.
Comme le rapporte le média israélien, Nétanyahou et Gallant, limogé de son poste de ministre de la Défense le 5 novembre, seront tous deux passibles d’arrestation s’ils se rendent dans l’un des 124 pays signataires du statut de Rome qui a instauré la CPI.
Netanyahu se compare à Dreyfus
Pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou la décision de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt international à son encontre et contre son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, relève de l’antisémitisme.
« La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d’aujourd’hui qui se terminera de la même façon », selon un communiqué du bureau de Benyamin Netanyahou. Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine juif Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. Il avait été notamment défendu par l’écrivain, Emile Zola, dans sa célèbre lettre « J’accuse ».
Le ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Saar, se montre très critique envers la Cour pénale internationale (CPI), à la suite de l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et l’ancien ministre de la Défense.
« C’est un jour noir pour [la CPI], qui a perdu toute légitimité à exister et à agir », écrit Gideon Saar sur son compte X. » [Le tribunal de La Haye] s’est comporté comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes œuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient » , ajoute Gideon Saar, pour qui «la Cour a émis des ordonnances absurdes sans en avoir l’autorité» contre Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.
« C’est un jour sombre pour la justice. Un jour sombre pour l’humanité », écrit de son côté le président israélien, Isaac Herzog sur X. Il condamne une décision «scandaleuse» et accuse la CPI de «faire de la justice universelle une risée universelle».