Le métro du Caire a fait sa révolution : pour la première fois, il a ouvert les postes de conducteurs aux femmes. Hind Omar, diplômée en commerce, s’est précipitée sur l’annonce et a suivi cette année une formation pour devenir une pionnière dans un pays où officiellement, en 2020, seulement 14,3 % des femmes avaient un emploi.
« Mes parents ont trouvé cette idée étrange mais ils ont fini par me soutenir », avoue à l’AFP la trentenaire en jean-baskets, foulard noir et blanc sur la tête, polo marine et veste fluorescente estampillée « RATP », la Régie autonome des transports parisiens, sur le dos. « Mon mari, lui, a été enthousiaste dès le début et m’a toujours encouragée. » Les conductrices ont droit à un petit coup de pouce : elles n’ont pas de service de nuit, contrairement aux hommes.
Au final, sur une promotion de 30 aspirants conducteurs hommes et femmes, encadrée par la RATP et l’Autorité nationale des tunnels égyptienne, deux femmes ont obtenu le droit de conduire des rames de métro.
En France, les premières conductrices de métro ont pris les manettes en 1982. En 1999, la Marocaine Saïda Abad est devenue la première conductrice de train d’Afrique et du monde arabe. Et en Arabie saoudite, pays ultraconservateur, des femmes sont actuellement en formation pour conduire des locomotives, alors que jusqu’en 2018 elles n’avaient même pas le droit de prendre le volant d’une voiture.