Moscou affirme frapper les forces ukrainiennes sur tous les fronts. « Les forces aériennes, balistiques et l’artillerie russes effectuent des frappes massives contre les unités des forces armées ukrainiennes dans toutes les zones opérationnelles », annonce le ministère de la défense russe dans son rapport quotidien. Il a notamment évoqué des bombardements près de Sloviansk, Kostiantynivka et Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, dans les régions de Mykolaïv et Zaporijia, dans le sud, ainsi qu’à Kharkiv, dans le nord-est.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, accuse, sans en fournir la preuve, les forces ukrainiennes de commettre des actes de « torture » et des exactions contre des habitants dans les zones reprises ces derniers jours à l’armée russe.
Alors que l’Ukraine a annoncé de nouveaux succès militaires et la libération de 6 000 km², Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, demande aux Occidentaux le transfert des systèmes de défense antiaérienne pour protéger ses infrastructures. Il estime que la « libération de Louhansk ou de Donetsk provoquera un effet domino, l’effondrement du front russe et conduira à une déstabilisation politique dans la Fédération de Russie ».
Des blindés allemands ?
Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a reproché ce mardi à Berlin de ne pas lui livrer de blindés, accroissant la pression sur le chancelier, Olaf Scholz, au moment où l’Ukraine se targue de nouveaux succès militaires contre l’armée russe.
« Des signaux décevants en provenance d’Allemagne alors que l’Ukraine a besoin maintenant de chars Leopard et Marder pour libérer notre peuple et le sauver du génocide », a-t-il écrit sur Twitter. « Il n’y a pas un seul argument rationnel qui dit pourquoi ces armes ne peuvent pas être livrées, seulement des craintes abstraites et des excuses. Que craint Berlin que Kiev ne craint pas ? », ajoute M. Kuleba dans ce post.
Lundi, le chancelier allemand, Olaf Scholz, mais aussi sa ministre de la défense, Christine Lambrecht, tous deux membres du parti social-démocrate (SPD), sont restés évasifs quand ils ont été interrogés sur de potentielles livraisons de blindés. Au sein de la coalition au pouvoir en Allemagne, composée des sociaux-démocrates, des Libéraux (FDP) et des Verts, des dissensions apparaissent.
Ainsi, dans les deux partis juniors de la coalition, des voix se sont élevées pour réclamer la livraison de chars. « Nous devons évaluer chaque jour si nous pouvons soutenir davantage les courageux Ukrainiens. L’Ukraine doit gagner cette guerre », a déclaré Christian Lindner, le chef des libéraux et ministre des finances. « Le temps de l’hésitation est terminé », a affirmé de son côté la codirigeante du parti des Verts, Ricarda Lang. La principale force d’opposition, l’union conservatrice CDU-CSU, milite elle aussi pour de telles livraisons.
Drone iranien abattu ?
Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré ce mardi avoir abattu un drone Shahed-136 de fabrication iranienne utilisé par les forces armées russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays. C’est la première fois que Kiev affirme avoir éliminé l’un de ces appareils. L’Ukraine et les États-Unis ont accusé l’Iran de fournir des drones à la Russie, ce que Téhéran a démenti.
Le ministère de la Défense a publié des images de ce qui semble être des parties d’un drone détruit, avec «Geran-2» écrit sur le côté en russe. L’extrémité de l’aile semblait correspondre à celle d’un Shahed-136. Il a déclaré que le drone, ou véhicule aérien sans pilote (UAV), avait été «éliminé» près de Kupiansk, une ville de la région de Kharkiv récemment reconquise par l’Ukraine. Les experts militaires ont déclaré que les drones iraniens seraient utiles à la Russie à la fois pour la reconnaissance et en tant que munitions rôdeuses.