Ce mardi, le maire de Kiev, l’ancien boxeur Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram que l’approvisionnement en eau et en électricité « a été entièrement rétabli » dans l’ensemble de la capitale, au lendemain d’attaques russes ayant provoqué de coupures massives. Ces frappes contre des infrastructures ukrainiennes survenues lundi matin avaient privé d’eau 80% des habitants de la capitale et coupé le courant à 350 000 foyers .
Néanmoins, des coupures d’électricité programmées vont continuer dans la capitale, « car le déficit du système électrique, après les attaques barbares de l’agresseur, est important », a prévenu Vitali Klitschko, alors que la sirène anti-aérienne a de nouveau retenti dans la ville ce mardi matin.
Les frappes russes du mois dernier ont détruit environ un tiers des capacités électriques, selon les autorités ukrainiennes, qui continuent d’appeler les Ukrainiens à réduire leur consommation de l’énergie autant que possible .
Nouvelles évacuations à Kherson
Les autorités d’occupation russe de la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ont de leur côté annoncé de nouvelles évacuations des habitants de cette ville , où les troupes de Moscou se préparent à une prochaine offensive ukrainienne.
Après avoir évacué près de 70 000 personnes de la rive droite du fleuve Dnipro la semaine dernière, les responsables prorusses ont commencé mardi le déplacement de milliers d’habitants supplémentaires. « Nous allons réinstaller et transférer jusqu’à 70.000 personnes » se trouvant actuellement dans une bande de 15 kilomètres de profondeur à l’est sur la rive gauche du Dnipro, a déclaré le gouverneur installé par Moscou à Kherson, Vladimir Saldo, dans l’émission radiophonique russe Soloviov Live.
L’Ukraine dénonce ces évacuations comme une « déportation » des habitants de la région.
Céréales : plusieurs départs
Trois navires ont quitté l’Ukraine ce mardi à la mi-journée dans le cadre de l’accord d’exportation de céréales de la mer Noire, a déclaré le centre de coordination dirigé par les Nations unies.
La Russie a annoncé samedi suspendre sa participation à l’accord céréalier à la suite d’une attaque de drones contre des navires russes en Crimée, que Moscou impute à Kyiv et Londres.
Dans un communiqué, l’Onu indique que le départ et l’itinéraire des navires a fait l’objet d’un accord entre les délégations ukrainienne, turque et des Nations unies, basées à Istanbul, et que la délégation russe en a été informée.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan va s’entretenir dans les prochains jours avec ses homologues russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky pour relancer l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, a annoncé mardi le ministre turc des Affaires étrangères. Environ dix millions de tonnes de céréales ont pu déjà être exportées sur un total de 20 à 25 millions.
Gazoduc : Moscou accuse
Le Kremlin a accusé, ce mardi 1er novembre, le Royaume-Uni d’être à l’origine des explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. « Nos services de renseignement disposent de preuves suggérant que l’attaque a été dirigée et coordonnée par des spécialistes militaires britanniques », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« Il existe des preuves que la Grande-Bretagne est impliquée dans un sabotage, une attaque terroriste contre [ces] infrastructures énergétiques vitales, non pas russes, mais internationales », a poursuivi Dmitri Peskov. « De telles actions ne peuvent pas être laissées [sans réponse]. Nous allons réfléchir aux mesures à prendre », a-t-il ajouté, dénonçant le « silence inacceptable des capitales européennes ». Sur d’autres sujets, Moscou a déjà annoncé des preuves qu’il n’a jamais montrées.
Tire-lait pour armes…
Depuis plusieurs semaines, les experts militaires alertaient : la Russie arrive au bout de ses stocks d’armes et d’équipements militaires. D’après une enquête menée par Bloomberg, et révélée le 31 octobre, il semblerait bien que Moscou se serve d’équipements électroménagers afin de combler son manque en matière de semi-conducteurs, dont la Russie est quasiment privée à la suite des sanctions occidentales. Or la Russie ne peut plus se servir aussi facilement qu’elle le voudrait sur les marchés européen et américain. Elle a donc désormais recours à un petit stratagème.
Selon Bloomberg, des pays alliés de la Russie ou simplement limitrophes serviraient de clients « écrans ». Par exemple, depuis le mois de mars, l’Arménie a acheté autant de machines à laver en Europe qu’elle en avait acheté entre début 2020 et fin 2021. Autre exemple, le Kazakhstan, dont les importations de tire-lait ont explosé. Sur les six premiers mois de l’année 2022, les achats d’Astana en la matière ont grimpé de 633 %. Néanmoins, le pays est loin d’être dans une dynamique démographique similaire. En effet, sur la même période, le taux de natalité a chuté de près de 10 % (- 8,4 %).
La même chose est observée sur un autre produit électroménager, incontournable des cuisines du monde entier, le réfrigérateur. Sur le seul mois d’août, le Kazakhstan en a importé trois fois plus que sur le même mois l’année précédente. Dans le même temps, selon Bloomberg, Moscou importe de plus en plus de produits depuis ces deux pays. Et pas n’importe lesquels. Quand on regarde dans le détail, on se rend compte qu’il s’agit, encore une fois, de machines à laver, de réfrigérateurs ou de tire-lait.
Tous ces produits électroménagers contiennent des cartes électroniques, elles-mêmes constituées de semi-conducteurs, des éléments qui peuvent être utilisés à des fins militaires par les Russes. Or Moscou ne dispose d’aucune industrie capable de fabriquer ces micropuces sur son sol.
Conférence à Paris
Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se sont à nouveau entretenus par téléphone ce mardi. Les deux dirigeants se sont accordés sur l’organisation d’une conférence internationale pour soutenir la résilience civile cet hiver et qui se tiendra à Paris le 13 décembre.
« Un travail de préparation avec les autres partenaires de l’Ukraine sera lancé prochainement à cette fin », indique l’Elysée, en annonçant par ailleurs « une conférence bilatérale visant à mobiliser les entreprises françaises », la veille le 12 décembre.
Emmanuel Macron a par ailleurs réitéré à son homologue « la pleine mobilisation de la France pour augmenter dans les plus brefs délais son soutien militaire à l’Ukraine, en particulier concernant la défense anti-aérienne. »
« Bombe sale » : l’AIEA enquête
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé lundi 31 octobre que ses équipes avaient débuté, à la demande de l’Ukraine, de nouvelles inspections dans ce pays que le président russe Vladimir Poutine a accusé d’effacer les preuves de préparation d’une « bombe sale » – un terme qui désigne généralement un engin explosif contenant des matériaux radioactifs détournés.
Deux sites ukrainiens sont ainsi concernés, a déclaré l’AIEA sur Twitter, sans préciser ni la nature ni l’emplacement de ces points d’intérêts. Les conclusions de cette enquête sont attendues « plus tard dans la semaine » et seront communiquées par le directeur général de l’agence, Rafael Mariano Grossi, a précisé l’AIEA dans son communiqué.
Wikipédia condamnée
Un tribunal russe a condamné mardi la maison mère de l’encyclopédie participative en ligne Wikipédia à une amende de deux millions de roubles pour deux articles sur l’offensive contre l’Ukraine, jugés mensongers à Moscou. Selon les agences de presse russes, la Fondation Wikimedia devra payer une pénalité de deux millions de roubles (environ 30.000 euros) pour n’avoir pas retiré ces articles qui contenaient, d’après le tribunal, de «fausses informations».