Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rappelé ce mercredi face aux députés tchèques l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Union soviétique en 1968, tout en pressant l’Europe d’aider davantage son pays contre la Russie. « Nous sommes avec vous, soyez avec nous », a déclaré M. Zelensky aux députés tchèques à Prague lors d’une téléconférence, citant un appel lancé par un présentateur de la radio tchécoslovaque en 1968 alors que les occupants soviétique tentaient de couper la radio. M. Zelensky a déclaré qu’il pensait que l’invasion russe de l’Ukraine, qui a débuté le 24 février, n’était que la première étape d’un plan de Moscou visant à reprendre ses anciens satellites. « Un tyran qui veut tout, ne s’arrêtera jamais », a déclaré le président ukrainien.
Mardi soir, il avait assuré que la défense par l’armée ukrainienne du Donbass est « vitale » pour Kiev car son issue « donnera une indication » sur la suite de la guerre avec la Russie. Il avait a défense par l’armée ukrainienne du Donbass (est), cible prioritaire de Moscou, est « vitale » pour Kiev car son issue « donnera une indication » sur la suite de la guerre avec la Russie, a estimé mardi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il avait toutefois ajouté toutefois que son armée « subissait de lourdes pertes dans la région de Kharkiv (est), où l’armée russe tente de renforcer sa position » selon lui.
Ce mercredi, le ministère russe de la Défense a déclaré que « des missiles de croisière Kalibr de haute précision ont détruit près de la localité de Zolotchiv, dans l’ouest, un entrepôt de munitions d’armes étrangères fournies à l’Ukraine par les pays de l’Otan, notamment des obusiers M777 de 155 mm ».
10% des armes demandées
L’Ukraine a reçu « environ 10% des armes » qu’elle réclame à ses partenaires occidentaux pour lutter sur le terrain face à l’armée russe, a indiqué le ministère de la Défense ukrainien. « Des armes dont nous avons besoin, nous en avons reçu environ 10% », a regretté la vice-ministre de la Défense, Anna Maliar, à la télévision ukrainienne. « Peu importe les efforts déployés par l’Ukraine, peu importe le professionnalisme de notre armée, sans l’aide de partenaires occidentaux nous ne pourrons pas gagner cette guerre », a plaidé Mme Maliar. Selon elle, « des délais clairs (de livraisons) doivent être fixés », « car chaque jour de retard est un jour de plus contre la vie des soldats ukrainiens, de notre peuple », a-t-elle fait valoir.
Le ministre américain de la défense, Lloyd Austin, a appelé les Occidentaux à « intensifier » les livraisons d’armes car « L’Ukraine est confrontée à un moment charnière sur le champ de bataille. Nous devons donc redoubler d’efforts pour qu’elle puisse se défendre », a-t-il déclaré lors d’une réunion au siège de l’OTAN des pays du « groupe de contact » créé par les Etats-Unis pour aider l’Ukraine.
Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a répondu que les pays de l’OTAN vont fournir davantage d’armes lourdes modernes à l’Ukraine, mais cela « demande du temps » car il faut former les militaires ukrainiens à leur utilisation, « La transition entre le matériel de l’époque soviétique et le matériel moderne de l’OTAN impose que les Ukrainiens soient prêts à l’utiliser », a-t-il souligné. « Il s’agit d’une transition difficile, exigeante », a-t-il insisté.
Xi soutient son « vieil ami » Poutine
« En dépit des bouleversements mondiaux, les relations entre la Chine et la Russie ont maintenu une bonne dynamique de développement », a estimé mercredi M. Xi, appelant à « une coordination stratégique plus étroite » entre Pékin et Moscou. «La Chine est disposée à poursuivre avec la Russie le soutien mutuel sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d’autres questions d’intérêt fondamental et préoccupations majeures», a indiqué M. Xi, selon des propos cités par l’agence de presse Chine nouvelle. Le président chinois a aussi déclaré au président russe Vladimir Poutine que toutes les parties devaient s’efforcer de résoudre la crise en Ukraine « de manière responsable », a rapporté chaîne de télévision publique chinoise CCTV. Lors de leur appel téléphonique, Xi Jinping a réitéré la volonté de la Chine de contribuer à la résolution de la guerre.
Encore moins de gaz
Gazprom a annoncé mercredi baisser d’encore un tiers ses livraisons de gaz à l’Europe via le gazoduc Nord Stream, arguant du fait qu’il avait été forcé d’arrêter un équipement de l’allemand Siemens.
« Gazprom arrête le fonctionnement d’une autre turbine à gaz de Siemens à la station de compression Portovaïa », où se fait le remplissage de Nord Stream, et dont la production quotidienne passera jeudi de 100 à 67 millions de mètres cubes par jour, après une première baisse de 167 à 100 millions de m3 mardi.
Crimes de guerre : pas de conclusions
La commission d’enquête de l’ONU sur l’Ukraine a recueilli de multiples allégations sur de possibles crimes de guerre commis par les forces russes dans ce pays, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions, a dit mercredi son président. « A Boutcha et Irpine, la commission a reçu des informations concernant des meurtres arbitraires de civils, la destruction et le pillage de biens, ainsi que des attaques contre des infrastructures civiles, notamment des écoles », a déclaré le président de la commission, Erik Mose, lors d’une conférence de presse à Kiev. Mais « à ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire des constatations factuelles ou de nous prononcer sur des questions relatives à la qualification juridique des événements », a-t-il observé. « Toutefois, sous réserve d’une confirmation ultérieure, les informations reçues et les sites de destruction visités peuvent étayer les allégations selon lesquelles de graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, pouvant aller jusqu’à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, ont été commises dans ces régions ».
Macron se justifie
Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi nécessaires « de nouvelles discussions » avec l’Ukraine, tout en se justifiant après la polémique déclenchée par ses appels à « ne pas humilier » la Russie . « Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite », a-t-il déclaré devant les troupes françaises déployées sur la base de l’Otan de Mihail Kogalniceanu, dans le sud-est de la Roumanie, non loin de la mer Noire. Et « je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l’égard de l’Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois », a-t-il souligné, interrogé sur une possible visite à Kiev dans les prochains jours qu’il n’a pas directement confirmée.
Après la vague de critiques et d’incompréhension, notamment à Kiev, suscités par ses appels à ne « pas humilier la Russie » , Emmanuel Macron a par ailleurs rappelé « la clarté » de la position française de soutien à l’Ukraine, « sans aucune complaisance » à l’égard de Moscou. « Mais nous voulons bâtir la paix », a-t-il insisté. « A un moment donné, quand nous aurons aidé au maximum à résister, quand je le souhaite, l’Ukraine aura gagné et surtout que le feu aura cessé, nous devrons négocier. Le président ukrainien (…) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table ».