La création d’un Etat palestinien n’est pas « aujourd’hui » un projet « réaliste », a estimé lundi le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
« En un mot : non », a-t-il répondu, interrogé sur la perspective d’une relance des accords dits d’Abraham, compte tenu de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, et sur la possibilité d’étendre la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes à l’Arabie saoudite en échange de la création d’un Etat palestinien. « Un Etat palestinien (…) sera un Etat Hamas. Je ne pense pas que cette position soit réaliste aujourd’hui, et nous devons être réalistes », a ajouté le chef de la diplomatie, qui a pris ses fonctions au cours de la semaine dernière.
Les accords d’Oslo, que l’Etat hébreu et l’Organisation de libération de la palestine (OLP) ont conclu en 1993, et le retrait israélien unilatéral de la bande de Gaza en 2005, « non seulement (…) n’ont pas apporté la paix mais, comme nous l’avons vu, ont dégradé notre sécurité », a poursuivi le ministre, qui s’adressait pour la première fois à la presse depuis son investiture.
Deux ans après ce retrait, le Hamas a pris le pouvoir dans l’enclave et « nous ne voulons pas que cela arrive en Judée et Samarie », a-t-il affirmé, utilisant le nom biblique de la Cisjordanie. Gideon Saar a, par ailleurs, jugé « important » de rappeler que, contrairement à l’Organisation des Nations unies, Israël ne considère pas la Cisjordanie « comme des territoires occupés, mais comme des territoires disputés ».