Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri, a déclaré que son mouvement rejette le projet de constitution, publié le 30 juin au Journal Officiel, et qui sera soumis au référendum le 25 juillet courant, « étant donné qu’il n’a pas émané d’un débat sociétal, fait revenir le pays à l’avant constitution de 1959, et même à une période qui lui est bien antérieure ».
Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 07 juillet, le dirigeant d’Ennahdha a, par ailleurs, imputé le rejet d’Ennahdha de ce projet de constitution, « au fait qu’il s’est drapé des finalités pour instrumentaliser la religion, alors que l’Islam repose sur la liberté et non sur le despotisme ».
« Nous rejetons ce document car il appartient à l’avant modernité et à l’avant-réforme religieuse, c’est un retour à l’arrière de l’arrière, un retour aux ères lointaines », a-t-il asséné.
Il a ajouté que son mouvement considère « le référendum comme étant illégal et illégitime, et soutient le boycott, du fait que les décisions ne reposent pas sur la légalité constitutionnelle et juridique ».
Le mouvement appelle au « boycott du référendum étant nul et non-avenu », a-t-il souligné.
Imed Khemiri a encore indiqué que « le pouvoir du coup d’Etat, à sa tête le président de la république, vise ses adversaires politiques, en prime le président du mouvement, Rached Ghannouchi, afin d’envenimer davantage la situation dans le pays, pour pouvoir sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve. »
« Le coup d’Etat est incapable d’améliorer la situation financière, économique et sociale en Tunisie », a-t-il dit.
Khemiri a affirmé que son mouvement, et son président n’ont rien à voir avec les deux affaires de l’association Namaa et la société Instalingo.
Le premier juge d’instruction du bureau 23 du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme près du tribunal de première instance de Tunis avait adressé hier, lundi, une correspondance à la commission tunisienne d’analyses financières (CTAF), au sujet d’un ordre judiciaire qu’il (le juge en question) avait émis par le 01er juillet courant, portant sur le gel des comptes bancaires et des avoirs financiers de dix personnes.
La CTAF a fait part aux banques et à la poste de la liste des personnes concernées et leur a donné l’ordre de s’y conformer.
Le mouvement Ennahdha a affirmé hier, mercredi 06 juillet que son président « Rached Ghannouchi avait procédé à la déclaration de ses biens, et que ses transactions bancaires sont légales, et n’a pas reçu de fonds, de quelque partie que ce soit, ni extérieure, ni intérieure, y compris l’association Namaa, objet d’une enquête judiciaire, et n’a opéré de virements financiers au profit d’une quelconque association ».