Le président turc Recep Tayyip Erdogan était reçu lundi en grande pompe en Irak pour signer une vingtaine d’accords et accroître la coopération économique, sa première visite en plus d’une décennie marquée par des discussions épineuses sur la sécurité régionale et le partage des eaux.
Le dernier déplacement du président Erdogan en Irak remonte à 2011. Alors Premier ministre, il exhortait Bagdad à coopérer dans la lutte contre les combattants kurdes turcs du PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, classé groupe « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux.
L’Irak et la Turquie se sont engagés à collaborer à tous les niveaux. Avancée majeure pour Bagdad : la signature d’un accord-cadre sur la gestion de l’eau. Avec cet accord sur dix ans, les deux pays s’engagent à une répartition plus équitable des eaux du Tigre et de l’Euphrate, jusqu’ici contrôlées par la Turquie, et à collaborer pour moderniser les infrastructures afin d’affronter les changements climatiques.
Autre réussite, côté irakien : un mémorandum d’accord a été signé avec la Turquie, le Qatar et les Émirats arabes unis pour finaliser la route du développement. Ce projet ferroviaire et routier reliant le golfe Arabo-Persique à la Turquie doit permettre de développer l’économie irakienne et le secteur industriel.
Sur la question sécuritaire, l’entente est plus floue. Le président turc, qui menace d’une offensive terrestre contre le PKK dans le nord de l’Irak, affirme que des discussions sont en cours pour définir les mesures qui seront prises conjointement contre le groupe armé considéré comme terroriste par Ankara. Sans préciser comment, Bagdad s’est à son tour engagé à reprendre le contrôle des zones où se trouve le groupe armé.
Erdogan poursuivra sa route pour le Kurdistan irakien, où il rencontrera le président de la province semi-autonome.