Un sujet à traiter, des équations à résoudre, un texte à commenter ou un ensemble de questions auxquelles il faut répondre. Tels sont quelques exemples de ce que comporte une feuille d’examen quelle que soit l’épreuve qu’on subit.
Mais puisque nous sommes en Tunisie, le passage par le prisme déformant des mentalités archaïques est devenu une tradition incontournable.
Sinon comment expliquer l’apparition, depuis un certain temps, de la mention « Bonne chance ! » au bas de feuilles des différents examens et concours ?
Il y a là une nouvelle relation à l’épreuve du bac, de la licence, du master ou de je ne sais quel autre diplôme. L’obtention de ce parchemin n’est plus le résultat d’un travail régulier au cours de l’année, d’un effort intellectuel fourni durant un temps défini. Elle découle d’une simple chance ! Cette nouvelle façon de voir les choses est partagée aussi bien par l’examinateur (puisqu’il souhaite que la chance joue son rôle) que par le candidat (puisqu’il croit dur comme fer au pouvoir de cette chance). Désormais, dans la tête de tous, le succès est le fruit d’un coup de dé. Adieu la relation effort-résultat ! Adieu la valeur travail ! Si vous êtes médecin, ingénieur ou professeur remerciez la déesse Fortune de vous avoir choisi comme lauréat !
Après que l’humanité a vécu plus d’une révolution grâce au rationalisme, voici poindre le retour de l’ère des croyances magiques, qui établissent des liens forts entre deux domaines n’ayant rien à voir l’un avec l’autre.
Ne sont-ce pas là les signes évidents de la décadence ?