Il ressemblait vaguement à un cousin du kiwi, un parent du héron, avec de grands yeux innocents et un long bec remarquablement fin. Le courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris) était unique en son genre et ne volera plus jamais. Ainsi que le déplore une étude parue fin novembre dans la revue spécialisée en ornithologie Ibis, la probabilité que cet oiseau migrateur ait complètement disparu de la surface de notre planète atteint désormais les 96%, ce qui le classe officiellement dans la catégorie des espèces éteintes.
Selon les précisions d’Ibis, l’espèce n’a pas été observée avec certitude depuis 1995, alors qu’elle peuplait autrefois les zones humides d’Europe et d’Asie, avec une préférence pour le bassin méditerranéen et le nord-ouest de l’Afrique durant les longs mois hivernaux. Les raisons précises de sa disparition «ne pourront jamais être clairement établies», mais les chercheurs pointent que d’autres espèces de Numenius sont également menacées, notamment en raison du développement rapide de l’agriculture dans leurs zones d’habitation.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ajoute en effet que le courlis esquimau (Numenius boralis) a été observé pour la dernière fois en 1987: «Sur les 9 espèces de courlis décrites dans le monde, 2 ont donc cessé d’exister en moins de 40 ans», peut-on lire dans un communiqué.
Le début d’une «longue série macabre»
Pour les chercheurs, il s’agit d’un signal d’alarme clair. La LPO pointe en outre qu’il s’agit de la toute première extinction officielle d’une espèce d’oiseau continentale dans la zone du Paléarctique occidental, qui couvre l’Europe, l’Afrique du Nord et une partie de l’Asie. La nouvelle est d’autant plus inquiétante, sachant que la majorité des espèces disparues de la planète depuis l’an 1500 étaient des «oiseaux endémiques, fragilisés par l’insularité» ou «décimées par la chasse». Et non pas des espèces communes, bien installées, comme le courlis.
Des espèces menacées d’extinction en Tunisie
Pour rappel, le 15 septembre dernier, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), alertait sur les menaces qui pesaient sur de nombreux oiseaux en Tunisie: la tourterelle des bois, le Goéland d’Audouin, le percnoptère d’Egypte et l’Aigle royal, classés sur la liste rouge des espèces vulnérables et menacées d’extinction.
Le percnoptère d’Egypte, vautour de taille moyenne est classé en danger critique, le goéland d’Audouin, l’un des laridés les plus menacés au monde, nommé en commémoration du zoologiste français « Victor Audouin », est classé en danger alors que les deux autres espèces, l’Aigle royal et la tourterelle des bois sont classées vulnérables.