Le nombre de féminicides a augmenté de 20 % en France en 2021 par rapport à l’année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon un bilan publié à la fin d’août par le ministère de l’intérieur. Dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) du 4 septembre, Isabelle Rome, la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes préconise la création de juridictions spécialisées. « Ces affaires doivent être jugées d’une manière spécifique, déclare-t-elle. Donner une gifle à sa femme, cela n’a rien à voir avec voler un portable dans un magasin. Il faut interroger cet acte et lui apporter une réponse immédiate. »
L’organisation de ces juridictions sera l’objet de la mission parlementaire, annoncée vendredi par la première ministre Elisabeth Borne à l’occasion des trois ans du « Grenelle » contre ce fléau qui touche essentiellement les femmes.
Cette mission qui durera six mois sera chargée de faire des propositions pour améliorer le traitement judiciaire des violences conjugales.
En réponse aux critiques d’associations qui dénoncent le manque de formation des forces de l’ordre, la ministre avance que « 157 000 policiers et gendarmes ont été formés », et que « 417 intervenants sociaux sont désormais présents dans des commissariats ou des gendarmeries, pour accompagner, soutenir et orienter les victimes ».