L’entourage du roi du Maroc, Mohammed VI, épinglé dans la dernière enquête de l’association de journalistes Forbidden Stories – les Histoires interdites. Le concept est simple : des journalistes reprennent le travail de leurs confrères emprisonnés dans des pays où la liberté d’expression n’est pas possible. C’est ainsi que dans sa dernière édition, lundi 19 septembre, Forbidden Stories a repris l’enquête d’Omar Radi, journaliste marocain condamné à 6 ans de prison pour des accusations de viol et d’espionnage. Condamnation qui interroge car Omar Radi travaillait sur l’entourage du roi du Maroc et ses pratiques. Il avait notamment découvert que certains hauts dirigeants se sont accaparés des terres tribales pour y construire des infrastructures de luxe, très lucratives.
L’enquête commence par l’expulsion de la tribu Ouled Sbita, non loin de Rabat, la capitale du Maroc. À la place de sa forêt protégée, sont construits un golf, des villas de luxe avec piscines et une plage privée. Un hold-up financier avec soupçon de délit d’initié, selon Cécile Andrzejewski, l’une des journalistes qui a poursuivi l’enquête d’Omar Radi. « Ce qui était aussi au cœur du travail d’Omar, c’était vraiment de raconter ce qui est arrivé à cette tribu », souligne la journaliste. « Il y a une des sources qui me dit « vous savez la façon la plus clean d’imprimer du billet de banque, c’est de prendre une terre qui n’a aucune valeur et de lui donner une valeur immense », détaille Cécile Andrzejewski. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour l’enrichissement de quelques-uns. »
Et, comme par hasard, les noms cités dans l’enquête remontent haut dans l’entourage du roi. Si bien que peu de monde croit dans les accusations qui ont emmené le journaliste Omar Radi en prison. C’est en tout cas ce que plaide Hicham Mansouri, l’autre journaliste qui a enquêté sur le sujet : « C’est inimaginable qu’Omar Radi soit impliqué dans ce qu’on lui reproche parce que c’est une longue série d’accusations : espionnage, viol, ivresse, etc. »
« Notre conclusion et celle de beaucoup d’ONG qui le soutiennent, c’est qu’Omar Radi est ciblé et que ce dossier est la conséquence de son travail. »