Deux agents pénitentiaires français sont morts et trois autres ont été gravement blessés lors de l’attaque d’un fourgon qui transportait un caïd ce mardi 14 mai. Le jour même où le Sénat français rendait un rapport alarmant.
Mardi, une attaque armée contre un fourgon de transport de prisonniers a eu lieu dans le nord de la France. Deux agents pénitentiaires français âgés de 52 et 34 ans ont été tués et trois autres blessés. Selon des sources policières, les agents devaient transporter un détenu de Rouen à Évreux. Les assaillants ont intercepté le véhicule à un péage d’Incarville, dans le nord de la France. Le détenu a été libéré et a pris la fuite avec les auteurs de son évasion.
Une source proche du dossier a déclaré à l’AFP que le détenu évadé s’appelait Mohamed A.*. Il serait né en 1994. Selon le journal «Le Figaro», on le surnomme «La Mouche». L’homme aurait été condamné à plusieurs reprises pour des délits liés à la drogue et des tentatives de meurtre.
Plus de 400 pages de rapport:
Plus de 400 pages, résultat de près de 150 auditions d’experts et de plusieurs déplacements sur le terrain, notamment à Marseille où 49 personnes ont été tuées en 2023 lors de règlements de comptes entre trafiquants. Impossible de continuer à fermer les yeux. C’est bien une pieuvre lourdement armée, et riche des 3,5 milliards d’euros générés par le trafic de stupéfiants chaque année, qui menace la France.
Le rapport des sénateurs pose ce constat: un trafic qui s’étend sur l’intégralité du territoire national façon « start-stups nation » – ubérisation du trafic -, avec des zones rebond aux Antilles et une flambée de la violence liée à la concurrence entre les organisations criminelles.
Les sénateurs proposent une série de recommandations afin de faciliter le recours aux « repentis », mettre la procédure pénale à la hauteur des enjeux en créant un dossier « coffre » (contenant les éléments sur les techniques utilisées par la police qui ne seraient pas divulgués à la défense, ndlr) et en facilitant le recours aux techniques spéciales d’enquête.
« Nous proposons la création d’un parquet national antistupéfiants (Pnast), sur le modèle du PNF (parquet financier) ou du Pnat (parquet antiterroriste), qui permettra de spécialiser et d’incarner la lutte contre le narcotrafic, avec pour compétence de s’intéresser au « haut du spectre » », a détaillé Jérôme Durain.
Mohamed Amra avait déjà été condamné à treize reprises
Le détenu en fuite, Mohamed Amra, 30 ans, a déjà été condamné à treize reprises mais «aucune à ce jour pour infraction à la législation sur les stupéfiants», avait toutefois précisé mardi soir la procureure de Paris Laure Beccuau.
La dernière condamnation en date remonte au 7 mai, par le tribunal d’Evreux (nord-ouest) «pour un vol avec effraction» qui lui a valu 18 mois de prison. Il était en outre en détention provisoire pour d’autres dossiers, dont une mise en examen dans la région de Marseille (sud-est), haut lieu du narcobanditisme en France, pour complicité d’assassinat en bande organisée, enlèvement et séquestration.
A noter que ce mercredi, une notice rouge d’Interpol a été émise pour Mohamed Amra, alias « La Mouche ».