Sans vouloir s’ingérer dans les affaires françaises, on peut à la fois se désoler et rire du spectacle offert par son personnel politique depuis le séisme provoqué par le résultat, pourtant annoncé par les sondages, des élections européennes de dimanche. La France, vieille démocratie qui aime donner des leçons au monde entier, est plongée dans un délire, dans une course folle dont le but est d’avoir un maximum de députés la 7 juillet afin de s’imposer à un président qui précipiterait la chute de son pays. A écouter ses détracteurs, la grande majorité des politiques et des citoyens, Emmanuel Macron n’est, en effet, qu’un « fake permanent », un « pompier pyromane », un « manipulateur » qui pratique un « grand enfumage ». C’est un grand moment de « popol », de tambouille politique…
La main sur le cœur, les Mélenchon, Faure, Glucksmann, Roussel, Rousseau jurent qu’ils ne feront aucune concession sur leurs valeurs. Ont-ils déjà oublié, ces inventeurs d’un nouveau Front populaire, qu’ils n’avaient pas les mêmes électeurs, lors du vote de dimanche. Pas mieux entre Ciotti et Bardella… Et ils affirment tous, Macron y compris, que les Français ne sont pas « dupes » et qu’ils sont capables de faire le bon choix… Le peuple sait, voit, comprend comme le dirait Kaïs Saied…
Le clou de ce spectacle navrant est l’œuvre d’Eric Ciotti, le président des Républicains qui a fermé le siège de son parti et renvoyé son personnel afin d’empêcher la réunion d’un bureau politique. Tous les poids lourds de LR sont venus, de plus ou moins loin, dire qu’ils ne voulaient plus de ce traître qui fait alliance avec le Rassemblement national. « On est chez les dingues » a déploré le député Aurélien Pradié qui a ajouté : « S’il le faut, nous le sortirons du bureau qui est le bureau des héritiers du général de Gaulle (…). C’est une question d’heures. » On est vraiment en France ?
Finalement, les seuls sereins seraient donc Le Pen, Bardella et consorts qui regardent les autres se battre et constatent que plus ils sont critiqués, plus ils montent…
Une question quand même : tout est-il acquis ?