« Indignation », « honte », « lâcheté ». Une sculpture en hommage à l’émir Abdelkader (1808-1883) a été vandalisée avant son inauguration, ce samedi 5 février, à Amboise (Indre-et-Loire), suscitant une large condamnation, a constaté sur place un journaliste du Monde.
C’est dans cette commune d’Indre-et-Loire que le héros national algérien avait été détenu avec plusieurs membres de sa famille de 1848 à 1852. L’œuvre intitulée Passage Abdelkader, qui représente l’émir Abdelkader découpé dans une feuille d’acier rouillé, a été largement abîmée au niveau de la partie basse de la structure.
Le procureur de Tours, Grégoire Dulin, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « dégradation grave de bien destiné à l’utilité publique et appartenant à une personne publique ». Sur place, le maire d’Amboise, Thierry Boutard, a dénoncé un « saccage ignoble » dans une « période où certains se complaisent dans la haine des autres ». « J’ai eu honte qu’on traite une œuvre d’art et un artiste de cette sorte. Le deuxième sentiment est, bien sûr, l’indignation. C’est une journée de concorde qui doit rassembler et un tel comportement est inqualifiable », a-t-il commenté auprès de l’AFP. Le maire a également fait savoir que l’œuvre serait « restaurée et refaite ». L’artiste a estimé que la sculpture pouvait être refaite d’ici un mois