Le pèlerinage juif à la synagogue de Djerba en Tunisie a démarré vendredi mais les cérémonies ont été réduites au strict minimum cette année sur fond d’inquiétudes sécuritaires alimentées par la guerre à Gaza.
Habituellement, des milliers de pèlerins venant du monde entier, en particulier d’Europe et des Etats-Unis, affluent à la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, pour participer à trois jours de festivités marquées par plusieurs processions. Mais cette année, les organisateurs ont volontairement limité les cérémonies à des rituels religieux (prières et dépôts de cierges), sans procession festive à l’extérieur.
Vendredi matin, des policiers en civil et gendarmes de la Garde nationale ont empêché les journalistes de l’AFP et d’autres visiteurs d’accéder à la synagogue. « Personne ne peut entrer, à l’exception des pèlerins juifs », a indiqué à l’AFP un agent de la Garde nationale. Le pèlerinage de la Ghriba marque aussi le démarrage de la saison touristique en Tunisie, dont l’île de Djerba, connue pour ses plages et ses hôtels de luxe, est considérée comme un haut lieu.
Le pèlerinage qui, certaines années, a rassemblé jusqu’à 8.000 personnes, est normalement marqué par une procession très festive et colorée derrière une grande ménorah, le candélabre juif, montée sur trois roues et décorée de tissus. Les organisateurs n’ont pas communiqué le nombre de pèlerins déjà arrivés pour les cérémonies limitées prévues jusqu’à dimanche. En annonçant les restrictions, un organisateur avait aussi fait part de mesures de sécurité renforcées « en raison du contexte (la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas à Gaza, ndlr) et aussi après ce qu’il s’est passé l’an dernier ». La Tunisie est un fervent soutien des Palestiniens et le président Kais Saied a dénoncé un « génocide » en cours dans la bande de Gaza.
Lors du pèlerinage en mai 2023, deux fidèles et trois gendarmes avaient été tués devant la synagogue dans une attaque menée par un autre gendarme.