La Tunisie a ratifié une convention portant création d’un mécanisme de concertation sur les eaux partagées au niveau du Sahara septentrional entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye, selon le décret n°23 de l’année 2025 publié, vendredi, au 4e numéro du Journal officiel de la République tunisienne (JORT).
Le décret comporte deux articles dont le premier prévoit la ratification de l’accord instituant ce mécanisme signé en Algérie le 24 avril 2024, alors que le deuxième article se rapporte à la publication du décret au JORT.
Pour rappel, la question des eaux souterraines dans le désert nord Sahara a été au centre des réunions tripartites entre les ministres de l’agriculture de Tunisie, de Libye et d’Algérie, le 24 avril 2024, au siège du ministère algérien de l’agriculture.
Lors du Sommet consultatif tripartite du 22 avril dernier à Tunis auquel entre le président de la République, Kais Saïed, son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes Al-Manfi, il a été décidé de « former un groupe de travail mixte qui aura pour mission d’identifier les mécanismes de lancement de grands projets et investissements conjoints et aussi accélérer l’activation du mécanisme commun pour l’exploitation des eaux souterraines partagées dans le Sahara septentrional.
Le Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS), est un aquifère profond partagé entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye.
Il désigne, une superposition complexe de nappes dont deux principales couches aquifères sont logées dans deux formations géologiques différentes : le Continental Intercalaire (CI ou l’Albien) et le Complexe Terminal (CT).
L’exploitation de cet aquifère est très ancienne, d’abord à travers les sources, les puits de surface et les foggaras, ensuite moyennant des forages de plus en plus profonds, pouvant dépasser dans certains cas les mille mètres.
Le SASS s’étend sur un million de km² et renferme des réserves d’eau considérables mais peu renouvelables et qui ne sont pas exploitables en totalité, selon l’Observatoire du Sahel et du Sahar (OSS) .