La Cour suprême indienne, plus haute juridiction du pays, a annulé lundi la libération de onze condamnés dans une affaire de viol collectif, ordonnant leur retour en détention.
Les hommes avaient été reconnus coupables d’avoir violé collectivement Bilkis Bano, une femme enceinte, dans l’État occidental du Gujarat en 2002, au cours de l’une des pires émeutes religieuses depuis l’indépendance du pays.
Bilkis Bano et deux de ses enfants étaient les seuls survivants d’un groupe de musulmans attaqués par une foule hindoue dans cet État. Sept des 14 personnes assassinées étaient des membres de sa famille, dont sa fille de trois ans.
Les onze condamnés avaient été libérés en août 2022 sur recommandation d’un groupe d’experts du gouvernement de l’État. Ils doivent à présent retourner en prison dans les deux semaines, a décidé le tribunal, à New Delhi.
L’actuel Premier ministre indien Narendra Modi était à la tête de l’État du Gujarat au moment de ces émeutes en 2002.
M. Modi a été accusé d’avoir fermé les yeux sur les émeutes, mais il a été blanchi en 2012, deux ans avant que son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), ne prenne le pouvoir au plan national.