Si le problème de ces « gardiens » clandestins, parfois menaçants, voire violents, n’a rien de nouveau, la vidéo de l’agression d’un automobiliste a enflammé les réseaux sociaux ces dernières semaines. Dans les deux pays, les autorités assurent tout mettre en œuvre pour éradiquer le phénomène. Jeune Afrique raconte.
Comme chaque été, les faux gardiens de parkings sont un fléau au Maghreb. Manque de respect envers les automobilistes, insultes, voitures vandalisées, ou, pis encore, agressions physiques parfois mortelles… Les gardiens autoproclamés de parkings n’ont pas de limites. « Parkingueur » en Algérie, « 3assas » (« gardien », en arabe) ou « mol gilet » (« les gens au gilet ») au Maroc, ils font la loi durant la belle saison. Et n’importe quel conducteur peut devenir leur cible : touristes et vacanciers, bien sûr, mais aussi locaux habitués à se garer toute l’année sur des emplacements subitement transformés en zones payantes durant la saison estivale.
Dans les deux pays, le gardiennage illégal de parking est devenu un véritable business. Il suffit de garer sa voiture pour voir surgir de nulle part ces jeunes hommes, dont le « visage cassé » traduit le tempérament bagarreur. En Algérie, le prix du stationnement journalier, qui était encore de 100 dinars (67 centimes d’euros au taux officiel, 50 centimes d’euros sur le marché parallèle) il y a quelques années, est monté à 200 dinars dans les endroits les plus fréquentés (soit 1,34 euro, ou 1 euro sur le marché parallèle), alors que le Smic s’élève à 20 000 dinars (135 euros).
« Je gagne en moyenne 6 000 dinars par jour », explique Ahmed, parkingueur à Alger, tandis que Karim, à Béjaïa, avoue récupérer en moyenne 3 000 dinars quotidiennement. Après une telle saison, ils n’auront plus besoin de travailler… jusqu’à l’été prochain. Les montants sont identiques chez les voisins marocains, qui se plaignent du racket qu’ils subissent à la saison estivale lorsqu’ils souhaitent se garer, alors que ces parkings sont gratuits tout le reste de l’année.
« Cinq, dix dirhams, parfois plus, réclamés par des gardiens de parking improvisés dès que l’on gare sa voiture au Maroc sur la voie publique. Pas d’horodateur, des ressources qui ne profitent ni aux municipalités ni aux habitants… », s’indigne Nassira El Moaddem, journaliste à France Inter et pour l’émission Arrêt sur images, sur le réseau social X (anciennement Twitter), après y avoir relayé la vidéo d’un homme témoignant de son agression à Agadir. O