Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné vendredi à l’armée de «se préparer à rester» tout l’hiver dans la zone tampon entre Israël et la Syrie sur le sommet du plateau du Golan, où se trouve une force de l’ONU. Israël, qui a conquis une partie de ce plateau lors de la guerre israélo-arabe de 1967, s’est emparé dimanche de la zone démilitarisée, quelques heures seulement après la fuite du président syrien, Bachar al-Assad, chassé du pouvoir par les rebelles syriens.
Depuis, l’armée israélienne a mené des centaines de frappes aériennes et navales contre des installations militaires en Syrie, visant aussi bien les stocks d’armes chimiques que les défenses aériennes, afin de les empêcher de tomber selon elle entre les mains des rebelles. La présence de troupes israéliennes dans la zone tampon intervient à un moment où l’armée continue de retirer des soldats du sud du Liban après le cessez-le-feu conclu fin novembre à l’issue de deux mois de guerre ouverte contre le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.
«En raison de ce qui se passe en Syrie, il est d’une importance sécuritaire capitale de maintenir notre présence au sommet du mont Hermon, et il faut tout faire pour garantir la préparation de (l’armée) sur place, afin de permettre aux combattants de séjourner dans cet endroit malgré les conditions climatiques difficiles» durant l’hiver, a déclaré le ministre israélien de la Défense dans un communiqué.
L’occupation par Israël de la zone tampon a suscité de nombreuses critiques internationales, notamment de la part du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il a appelé jeudi, par la voix de son porte-parole, «toutes les parties» à «mettre fin à la présence non autorisée dans la zone de séparation et à s’abstenir de toute action qui saperait le cessez-le-feu et la stabilité du Golan».
L’ONU considère la prise de contrôle de la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël comme une «violation» de l’accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël. Les Etats-Unis, principal allié militaire d’Israël, ont demandé que l’incursion israélienne soit «temporaire».