Les frappes israéliennes sur un poste frontière entre le Liban et la Syrie menacent la principale voie de transit pour les personnes qui tentent de fuir le conflit au Liban, ont déclaré vendredi les Nations unies.
« Cela entrave et met réellement en danger une réelle bouée de sauvetage que les gens utilisent pour fuir le conflit au Liban et passer en Syrie », a déclaré Rula Amin, porte-parole pour le Moyen-Orient de l’agence des Nations unies pour les réfugiés, dans un point de presse à Genève.
« Durant la nuit (…) l’aviation israélienne a frappé des infrastructures terroristes du Hezbollah au poste frontière de Joussieh dans le nord de la région de la Bekaa »a indiqué dans un communiqué l’armée israéleinne, utilisant le nom syrien du passage baptisé al-Qaa par le Liban. Selon l’armée israélienne, le Hezbollah libanais « exploite ce poste, contrôlé par le régime syrien (…) pour transférer des armes (qu’il utilise) pour conduire de nombreuses opérations terroristes. »
La frappe israélienne a visé le côté syrien du poste frontière. Selon le ministre libanais des Transports, l’explosion a eu lieu à des centaines de mètres des garde-frontières. Il n’évoque pas de victimes mais le point de passage est désormais « hors-service », assure t-il.
Le 4 octobre, Israël avait déjà bombardé la route menant au poste frontière d’Al Masnaa, sur le principal axe routier entre les deux capitales, Beyrouth et Damas, rappelle Guilhem Delteil du service international de RFI. Tel-Aviv affirme qu’elle était utilisée par le Hezbollah pour transférer des armes depuis la Syrie. Mais ces deux frappes ne laissent désormais plus qu’un seul poste frontière ouvert.
Or, la Syrie est le seul pays avec lequel le Liban partage une frontière terrestre franchissable. Le bombardement de ces points de passage renforce donc son enclavement et renforce sa dépendance vis-à-vis de ses ports – Beyrouth et Tripoli – et de son seul aéroport, que la plupart des compagnies aériennes ne desservent plus. Un enclavement accru alors que des centaines de milliers de civils fuient les bombardements israéliens et que les besoins humanitaires du Liban ont augmenté.