Bien sûr, ses soldats, assure Tsahal, ont «facilité l’évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical » et n’ont aucune responsabilité dans l’incendie et la destruction de plusieurs services de l’hôpital de Kamal-Adwan, le dernier qui fonctionnait dans le nord de la bande de Gaza. L’OMS ne partage pas vraiment ces affirmations et a fait état de « soixante membres du personnel soignant et 25 patients sont dans un état critique » et de « patients dans un état sérieux à grave évacués de force vers l’hôpital Indonésien, détruit et non fonctionnel ».
Bien sûr, l’armée de l’Etat hébreu était obligée d’agir contre cet hôpital, « bastion des organisations terroristes (…) utilisé comme cachette par les terroristes ». Obligée d’interroger le directeur et des personnels sans doute complices…
Si l’on ne peut totalement dédouaner le Hamas, on ne peut que constater, regretter la brutalité de soldats israéliens qui semblent ne connaître que la force. Impossible de continuer à entendre que Tsahal est l’armée « la plus morale du monde », que « sa conduite est irréprochable » et que tout officier ou soldat « a le droit de refuser d’obéir à un ordre qu’il juge immoral »…
Que des mots ! En février, la générale Yifat Tomer Yerushalmi, procureure générale militaire de Tsahal, dénonçait déjà des cas « d’usage injustifié de la force y compris contre des détenus » palestiniens, de pillages, de destructions de propriétés. Elle allait même jusqu’à estimer que des cas graves ont « franchi le seuil de la criminalité » et ne peuvent pas seulement être considérés comme de simples infractions disciplinaires. Même le général Herzi Halevi, chef d’état-major, avait mis en garde. Ce qui n’a pas empêché le nombre de morts d’augmenter chaque jour. Plus de 45 000 morts !
Avec des ministres radicaux et jusqu’auboutistes, type Ben Gvir et Smotrich qui se réjouissent de la mort de Palestiniens et qui comptent des partisans dans l’armée, on ne peut s’étonner de rien. Surtout que leur patron, Benjamin Netanyahou, ne connaît pas le mot paix. Sa seule logique est celle de la guerre qui ne réglera jamais les vieux conflits, ne fait que les aggraver, les ancrer durablement dans les esprits.