Le président Kais Saied a ordonné à Taoufik Charfeddine, d’ouvrir une enquête pour « falsification de documents officiels touchant à la sécurité nationale » rapporte Middle East Eye.
« L’affaire » concerne une lettre, dont l’écriture manuscrite ressemble à celle du chef de l’État, publiée sur les réseaux sociaux et censée être adressée à son homologue algérien, le président Abdelmadjid Tebboune. Depuis mardi, cette prétendue missive publiée sur les réseaux sociaux a été présentée comme une lettre originale.
Notre président tunisien se distingue par le fait qu’il écrit lui-même à la main ses lettres officielles. La lettre incriminée comporte des critiques acerbes attribuées donc à Kais Saied, contre les États-Unis et le Fonds monétaire international (FMI), les présentant comme des « gangsters gérant une banque de brigands et employant toutes sortes de chantages et de barbouzeries ». L’auteur de cette présumée lettre officielle dénonce également ces pays qui permettent à des « traîtres » de manifester devant les ambassades tunisiennes à l’étranger.
On y lit également que « des pourparlers positifs ont eu lieu avec la Russie », que le président tunisien devait rencontrer Vladimir Poutine, mais que la guerre en Ukraine a empêché cette rencontre. « Comme vous le savez, et afin d’alléger l’isolement international que nous ont imposé les États-Unis, ses alliés et ses agents, la Tunisie a voté contre la Russie lors de la dernière session du Conseil de sécurité [en fait, de l’Assemblée générale, le 2 mars]. Cette décision a été prise, non pas par lâcheté, mais parce que nous n’avions pas le choix, car cela permettrait d’ouvrir les négociations avec le FMI », peut-on lire. Il est ensuite demandé au président algérien de parler aux Russes – l’Algérie, pour rappel, est un partenaire stratégique et historique de Moscou – pour leur expliquer cette situation, et leur exprimer « le respect à leur direction ainsi que le soutien et la solidarité [de la Tunisie] ».