Lorsque les mots coïncident avec les maux, cela donne 2020. La preuve : l’ensemble des termes que nous avons prononcés, écrits, réécrits, mâchouillés et même avalés se limitent à ce que cette année 2020 nous aura fait subir jusqu’au dernier jour de son existence. En voici une liste incomplète : covid, maux de tête, agueusie (perte du goût), anosmie (perte de l’odorat), détresse respiratoire, confinement, distanciation physique, masque, gel hydro-alcoolique…
La même année 2020 nous a ôté notre joie de vivre, notre emploi, notre liberté de sortir et de circuler, notre désir d’aller rendre visite à nos proches, notre envie de voyager…nous ne pouvons plus nous permettre de « positiver » de peur de contaminer ceux que nous fréquentons. Nos bises ne sont plus que des « baisers de Judas » ? Nos enfants et nos seniors n’ont plus droit à des gestes de tendresse. Même nos lectures s’en sont ressenties. Nous ne nous intéressons plus qu’à des livres tels que La Peste de Camus, L’Amour au temps du choléra de Marquez, La Quarantaine de Le Clésio…
Symptomatique, asymptomatique, test PCR. Tel est le seul et unique bilan d’une année horrible qu’on est réellement pressé de voir déguerpir et de lui dire ; « Il faut savoir quitter la table lorsque l’amour est desservi. »
Hamdi Hémaidi