Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a dénoncé vendredi « l’intimidation et le harcèlement » dont sont victimes en Tunisie des avocats et des membres de médias critiques du pouvoir. Parmi eux, Saadia Mosbah, figure de la lutte contre le racisme. La LDH proteste contre son arrestation.
« L’État de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées », exige le Haut-Commissariat, alors que des voix s’élèvent pour protester contre l’arrestation le 5 mai de Saadia Mosbah, figure de la lutte contre le racisme.
« Elle est fondatrice d’une association antiraciste, qui a obtenu d’ailleurs de très bons succès dans ses combats puisqu’en 2018, elle a été l’une des associations qui a permis une loi contre les propos racistes« , rappelle Patrick Baudouin, avocat et président de la Ligue des droits de l’Homme.
Avec son association Mnemty, Saadia Mosbah est fortement engagée pour la défense des droits des migrants subsahariens qui ont été l’objet de violences racistes ces derniers mois en Tunisie.
Pour rappel, le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis avait émis, jeudi 16 mai, un mandat de dépôt contre Saadia Mosbah, présidente de l’Association « Mnemty ». Détenue depuis le 5 mai 2024, Saadia Mosbah est accusée de blanchiment d’argent. L’audience est fixée au 22 mai 2024.