C’est une bande-annonce qui a fait réagir. Celle du documentaire de fiction « La reine Cléopâtre », qui sera diffusé dès le mois de mai sur Netflix. En cause: l’actrice qui a été choisie pour incarner la souveraine n’est nulle autre que la comédienne Adele James, une femme noire. Cela a provoqué un véritable tollé en Egypte.
Mahmoud al-Semary, un avocat égyptien est allé jusqu’à réclamer l’interdiction de la plateforme dans son pays, qu’il accuse d’être à l’origine d’une réécriture de l’histoire égyptienne, selon « The Jerusalem Post ». Zahi Hawass, éminent égyptologue et ancien ministre, a également exprimé son mécontentement sur Facebook, selon « Al Ahram », affirmant que « Cléopâtre n’était pas noire ». « En tant que Grecque, elle ressemblait aux reines et princesses de Macédoine », a-t-il précisé.
Charles Vanthournout, historien qui prépare une thèse intitulée « Égyptomanie américaine : caractéristiques et développements d’une fascination pour l’Égypte ancienne de 1788 à nos jours » à l’Université de Lorraine, éclaire le débat sur France info : « Nous ne savons rien sur sa mère. La seule certitude concerne sa lignée paternelle », explique-t-il. En effet, du côté paternel « nous savons que Cléopâtre est issue de la dynastie des Ptolémées, c’est-à-dire d’une dynastie gréco-macédonienne qui descend d’Alexandre le Grand. Elle est donc d’origine grecque, du monde hellénique, par son père Ptolémée XII. » À propos de la couleur de peau des anciens Egyptiens, « il y a eu un rassemblement à l’Unesco en 1974, des tests ADN ont été effectués sur des milliers de momies ainsi que des scanners. Il a été conclu que les Egyptiens anciens constituaient une population hétérogène. Il y avait aussi bien des Blancs, des Noirs, des métis… » Il n’y a ainsi aucune preuve que Cléopâtre était noire, tout comme il n’y en a pas qu’elle était blanche.