Le prix Nobel 2024 de littérature est décerné à l’auteure sud-coréenne Han Kang « pour sa prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine ». Née dans la ville sud-coréenne de Gwangju, Han Kang a 53 ans et est issue du milieu littéraire puisque son père, Han Sung-won, est un romancier réputé. Elle avait reçu en 2023 le prix Médicis du roman étranger.
L’année dernière, elle avait déjà été récompensée en France pour Impossibles adieux, un hymne à l’amitié ainsi qu’un réquisitoire contre l’oubli. L’auteur faisait voyager le lecteur entre la Corée du Sud contemporaine et son passé douloureux. Dans ce livre, elle raconte en effet via l’histoire d’Inseon et de sa famille, l’un des pires massacres que la Corée ait connu : 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes.
Une domination occidentale et masculine
Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par une vision occidentale et masculine. Sur un total de 120 lauréats, seules 17 femmes ont obtenu le prix. Et une minorité d’auteurs récompensés utilisent des langues pratiquées en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient, hors des domaines anglophone, francophone, scandinave, allemand, slave, espagnol ou italien.
Un seul auteur de langue arabe a été distingué – Naguib Mahfouz, un Égyptien, en 1988 – contre 16 auteurs francophones.
Après la littérature, le très attendu prix Nobel de la paix sera décerné vendredi à Oslo, plus que jamais difficile à prédire tant les conflits se multiplient dans le monde. Le Nobel d’économie, octroyé pour la première fois en 1969, fermera le bal lundi 14 octobre.