La situation à Gaza est similaire à celle du Japon dévasté par les bombes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a déclaré ce vendredi 11 octobre le co-président de Nihon Hidankyo, l’organisation représentant les survivants irradiés de Nagasaki et d’Hiroshima qui a reçu le Nobel de la Paix.
« A Gaza, des enfants en sang sont tenus (dans les bras de leurs parents). C’est comme au Japon il y a 80 ans« , a déclaré Toshiyuki Mimaki lors d’une conférence de presse à Tokyo.
L’organisation japonaise Nihon Hidankyo a été désignée, vendredi 11 octobre, récipiendaire du prix Nobel de la paix 2024 décerné à l’Institut Nobel d’Oslo. Le mouvement, qui rassemble les survivants des bombes nucléaires larguées par les Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki, en 1945, a été récompensé pour ses actions visant à témoigner « du fait que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisée ». « Il est très inquiétant qu’aujourd’hui le tabou de l’utilisation des armes nucléaires soit sous pression », écrit aussi le comité dans le communiqué de presse relayant l’annonce.
« On a dit que, grâce aux armements nucléaires, la paix serait maintenue à travers le monde. Mais les armes nucléaires peuvent être utilisées par des terroristes. Et, par exemple, si la Russie les utilise contre l’Ukraine, et Israël contre Gaza, cela ne s’arrêtera pas là. Les dirigeants politiques doivent en avoir conscience », a déclaré à la presse Toshiyuki Mimaki, coresponsable de Nihon Hidankyo. Le groupe a par ailleurs dressé un parallèle avec la guerre au Proche-Orient en estimant que la situation à Gaza est « comme le Japon il y a quatre-vingts ans ».
Ce prix Nobel de la paix à Nihon Hidankyo survient alors que Moscou a, à plusieurs reprises, agité la menace nucléaire pour dissuader l’Occident d’apporter de l’aide militaire à l’Ukraine. En septembre, le président russe Vladimir Poutine a changé la doctrine russe d’emploi de l’arme nucléaire, affirmant qu’il pourrait notamment y recourir en cas de « lancement massif » d’attaques aériennes contre son pays.
Aussi, l’an prochain auront lieu les commémorations du 80ᵉ anniversaire des deux premiers bombardements nucléaires de l’histoire qui firent au total quelque 214 000 morts et précipitèrent la capitulation du Japon ainsi que la fin de la seconde guerre mondiale.