L’ambassadeur de l’Arabie saoudite auprès des Nations Unies, Abdulaziz Alwasil, a été nommé, mercredi 27 mars 2024, à la tête de la Commission de la condition de la femme (CSW) pour présider la 69e session sur la promotion de la qualité du genre dans le monde pour l’année 2025. L’ambassadeur devient le premier représentant permanent de l’Arabie saoudite à diriger le comité depuis sa création en 1946.
La candidature de la monarchie du Golfe a été soutenue à l’unanimité (47 États), en l’absence de candidats rivaux, assurant ainsi sa position de leader au sein de ce comité technique, après l’avoir rejoint pour la première fois en 2017.
Cette nomination surprend quand on sait le bilan désastreux de la monarchie du Golfe en termes d’égalité des sexes. L’indice mondial d’écart d’inégalités entre les sexes classe le pays au 131e rang sur 146 pays en 2023. En cause, notamment, la loi islamique qui impose à une épouse saoudienne d’obéir à son mari de « manière raisonnable ». Dans cette même loi, le soutien financier du mari dépend de « l’obéissance » de sa femme et son refus de relations sexuelles peut être une « excuse légitime » pour son mari pour retirer son soutien.
Les réformes sociétales, mises en place ces dernières années, ont tout de même permis aux femmes de s’imposer à des niveaux jamais égalés dans le pays. Depuis 2018, les femmes sont autorisées à conduire, ne sont plus obligées de porter le voile ou l’abaya dans l’espace public et peuvent obtenir un passeport et voyager.