Hier, lundi, le Président de l’Assembée des représentants du peuple(ARP) a reçu le texte de l’initiative de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) pour sortir le pays de sa crise politique actuelle.
Le même texte avait été proposé , il y a quelques semaines, au Président de la République pour mener le dialogue national visé par cette initiative, mais il semble qu’il ait botté en touche.Le dialogue avec les partis politiques n’est pas son affaire.Et même si sa fonction le place au dessus des partis, ce qui est censé faciliter sa tâche dans ce genre de mission, Kaïs Saïd s’en méfie, pour ne dire qu’il déteste les partis politiques. Il a été élu sans parti, et apparemment, il tient à garder cette « indépendance ».Par état d’esprit, certes, mais aussi par calcul.
En effet, conduire un dialogue aussi important que celui ayant pour ambition de mettre des partis politiques aussi opposés en situation de se parler, d’échanger et d’adopter finalement des attitudes conciliatoires, demande que le Président s’implique personnellement et prenne position.Or,ce sont là des risques que Kaïs Saïd n’est pas près de prendre.Il préfère rester « là haut » dans le palais de Carthage, et intervenir, par intermittence, avec des discours sibyllins incompréhensibles et insaisissables.C’est plus sûr et ça évite de se découvrir et de perdre des points des les sondages de popularité.
Juste retour des choses, c’est maintenant à Rached Ghannouchi et au l’ARP qu’échoit cette responsabilité de faire aboutir ce dialogue national et sortir le pays de cette situation marquée par de graves tensions politiques qui laissent régner un sentiment de blocage.Il faut dire que le Parlement est bien rompu aux grands débats et a l’habitude des empoignades.Il faut espérer qu’il en sortira quelque chose.La contribution de la Centrale syndicale, initiatrice de ce projet de dialogue est un, normalement, un sérieux gage de réussite.
Attendons et espérons.
Larbi Mansour