Face aux critiques auxquelles le gouvernement de Londres est confronté en raison de son soutien à Tel-Aviv, la représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies, Barbara Woodward, a déclaré, vendredi, que son pays pourrait, en fonction de l’évolution de la situation, envisager d’annuler davantage de licences d’exportation d’armes à Israël.
C’est ce qui ressort d’une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York, où elle répondait à une question d’un correspondant d’Anadolu qui l’interrogeait sur la possibilité que le Royaume Uni prenne des mesures supplémentaires contre Tel-Aviv, à la lumière du consensus mondial croissant sur le fait qu’Israël commet un génocide dans la Bande de Gaza.
Woodward a rappelé qu’Israël a tué 43 000 Palestiniens à Gaza, que les habitants de l’enclave ont été déplacés à plusieurs reprises et que même les tentes des personnes déplacées ont été soumises à des bombardements israéliens.
La représentante britannique a déclaré que « la situation humanitaire à Gaza est tragique, et nous travaillons chaque jour pour y remédier ».
Elle a indiqué que l’annulation des licences d’exportation d’armes à Israël faisait partie d’un « cadre plus large » et a affirmé que le Royaume-Uni poursuivait également ses contacts en vue de l’acheminement de l’aide humanitaire, de l’instauration d’un cessez-le-feu et de la libération des prisonniers.
La représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies a expliqué qu’il existe environ 350 licences d’exportation d’armes britanniques à Israël, et que Londres avait déjà annulé 30 licences en septembre dernier, ce qui lui avait valu de sévères critiques de la part de Tel-Aviv.
Woodward a insisté sur le fait qu’il n’y a actuellement aucune intention d’annuler d’autres licences, mais que cela reste possible en fonction l’évolution de la situation.
Début septembre, le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy, a annoncé que son pays suspendrait une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël, sur un total de 350.
Lammy avait alors déclaré que la décision de suspension avait été prise après avoir constaté l’existence d’un « risque clair que les licences d’exportation d’armes britanniques puissent être utilisées pour commettre de graves violations du droit humanitaire international ».
Et d’ajouter : « Dans un conflit comme celui-ci, il est du devoir légal de ce gouvernement de réexaminer les licences d’exportation britanniques, et il ne s’agit pas d’une interdiction générale des ventes d’armes à Israël ».