Les revenus illégaux liés au travail forcé dans le monde atteignent 236 milliards de dollars par an. En une dizaine d’années, ils ont augmenté de 64 milliards, soit plus d’un tiers, déplore l’Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport mardi à Genève.
Davantage de personnes sont victimes de ce problème et les gains de cette exploitation sont eux-mêmes plus importants. Il y a une dizaine d’années, le trafic rapportait aux criminels plus de 8200 dollars par victime. Désormais, ce chiffre se rapproche des 10’000 dollars.
Par région, l’Europe et l’Asie centrale arrivent devant. Elles rassemblement près de 85 milliards de revenus illégaux, devant l’Asie/Pacifique à 62 milliards, le continent américain à plus de 50 milliards, l’Afrique à 20 milliards et les Etats arabes à 18 milliards. Elles sont également premières sur le rapport des profits par victime, devant les Etats arabes.
27 millions de personnes concernées
L’exploitation sexuelle forcée constitue deux tiers du total des revenus illégaux, alors même qu’elle ne rassemble qu’un peu plus d’un tiers des victimes de travail forcé. Cette différence s’explique par la valeur du trafic sexuel pour les criminels. Chaque personne rapporte plus de 27’000 dollars, contre plus de 3500 seulement pour d’autres travailleurs forcés.
En 2021, 27,6 millions de personnes ont été victimes de ce problème à un jour donné. Elles «sont soumises à de multiples formes de coercition, la rétention délibérée et systématique des salaires étant l’une des plus courantes», affirme le directeur général de l’OIT Gilbert Houngbo.
«La communauté internationale doit s’unir d’urgence» face à cette situation, pour protéger les droits des travailleurs, ajoute-t-il. Et le rapport, qui porte sur le secteur privé, d’appeler à étendre le dispositif pour lutter contre le travail forcé et de poursuivre les responsables.