Les rebelles yéménites houthistes ont lancé en 2024 environ 700 projectiles, dont 40 % de missiles balistiques et 56 % de drones aériens, en direction des navires marchands liés à des intérêts israéliens, britanniques ou américains, selon le bilan annuel du Maritime Information Cooperation & Awareness (MICA) Center, hébergé dans les locaux de la Marine nationale à Brest.
« Les houthistes disent avoir touché plus de 200 navires mais nous avons répertorié 124 attaques », a précisé le capitaine de frégate Thomas Scalabre, commandant du MICA Center. Vingt-sept navires ont été très légèrement touchés et ont pu poursuivre leur route, mais six l’ont été plus gravement et quatre marins ont été tués. Un équipage de 25 personnes a enfin été retenu en otage plus de 430 jours.
« Le taux de précision des tirs houthis est assez faible, de l’ordre de 7 % », a expliqué M. Scalabre. « Ils pouvaient tirer jusqu’à 12 missiles balistiques sur un bateau et le bateau en réchappait. » Pour guider leurs tirs, les rebelles utilisent l’AIS (Automatic identification system) des navires, un dispositif anticollision qui permet leur localisation en temps réel à l’aide d’applications grand public. « 85 % des navires attaqués avaient leur AIS en fonction. Lorsque l’AIS est éteint, seules 5 % des navires sont atteints », soulignent les auteurs du rapport, ajoutant que « naviguer avec l’AIS en fonction expose les navires à un plus grand risque ».
Les tirs des houthistes ont contraint une grande partie des 27 000 navires transitant chaque année par la mer Rouge à contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance, ce qui a engendré une hausse de 26 millions de tonnes de leurs émissions de CO2 (+ 10 %), selon le rapport.