A El Kamour, un important site pétrolier situé dans le désert de Tataouine, on prend les mêmes et on recommence… Les chômeurs en colère, qui avaient bloqué la production pétrolière dans cette région reculée du Sud pendant 115 jours, reviennent à la charge.
Le coriace porte-parole de la coordination du sit-in d’El Kamour, Tarek Haddad, a menacé, dans la soirée du vendredi 8 janvier, de reprendre le sit-in suspendu le 8 novembre dernier suite à la signature d’un accord avec le gouvernement et de fermer à nouveau la vanne de la principale station de pompage du pétrole à Tataouine !
Dans une vidéo postée sur la page Facebook de la coordination, il a réclamé la mise en œuvre sans délai de l’accord relatif au développement de la région, signé avec le gouvernement. «Au cas où le Chef du gouvernement n’ordonnerait pas la concrétisation de l’accord du 8 novembre et ne ferait pas le déplacement à Tataouine d’ici le 20 janvier, nous retournerons à la case départ. Nous camperons de nouveau dans le désert, et nous refermerons la vanne», a fulminé Tarek Haddad.
Signé au terme d’un sit-in qui a duré cinq mois (8 juin-8 novembre), l’accord relatif au développement du gouvernorat de Tataouine prévoit notamment la mise en place d’un Fonds de développement régional doté de 80 millions de dinars, le recrutement de 1000 agents par la Société d’environnement, de plantation et de jardinage, l’embauche de 215 personnes par les compagnies pétrolières opérant dans la région et la mise à disposition d’une enveloppe de 2,2 millions de dinars destinée au financement de projets portés par des jeunes.
Jugé très généreux dans un contexte où les comptes publics sont dans le rouge et les priorités du pays nombreuses, cet accord a donné le top départ d’une série de sit-in et de grèves générales encadrés par l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) dans les autres régions déshéritées qui réclament des largesses similaires.