Monsieur le Président
Vous venez d’effectuer votre première visite officielle à l’étranger en tant chef du gouvernement.Vous l’avez réservée à la France, et on le comprend.Ancienne puissance colonisatrice-même si certains préfèrent préciser qu’il s’agissait seulement d’un protectorat-,la France est aujourd’hui notre premier partenaire économique et culturel.Plus de 700 mille de nos compatriotes y vivent, par ailleurs, et le français est la seconde langue parlée chez nous.D’où, logiquement, la tenue incessamment du Sommet de la francophonie.
Vous avez certainement,Monsieur le Président du gouvernement ,en vous promenant dans Paris, remarqué l’importance de la culture dans cette ville.Paris,c’est la Culture.Sans cela la ville-lumière serait morne et triste à l’image de nos capitales sud-méditerranéennes.
Sa force culturelle et sa présence dans le monde, la France les doit aujourd’hui à son ministère de la Culture dont le Général De Gaulle la dota en Février 1959 en nommant à sa tête l’écrivain et penseur, André Malraux.
Plusieurs pays suivirent l’exemple français dont la Tunisie qui, dès 1961, créa son Ministère de la culture.Aucun gouvernement ne s’est passé ,depuis, du département de la culture, même dans les plus graves crises ayant nécessité une politique d’austérité.
C’est que l’on a vite compris, dirigeants et peuple, le rôle primordial d’un ministère de la culture pour symboliser l’âme d’un pays ,et pour créer la nécessaire dynamique à la création des émotions collectives qui ,dans la magie de l’art unissent et soudent En agissant comme un puissant levier d’unité nationale.
Nos artistes créateurs, qu’ils soient musiciens, cinéastes, peintres, poètes, femmes et hommes de théâtre…,ont besoin d’être écoutés et rassurés.Ils ont besoin, comme depuis soixante ans de s’identifier à ministère avec un ministre à part entière .Le pays aussi nécessite d’avoir un ministre qui soit le prometteur et le comptable d’une politique culturelle.Et il y a tant et tant de compétences capables de remplir ce rôle si fondamental.
Monsieur le Président du gouvernement, la Tunisie ne peut pas rester sans un ministre de la Culture pleinement investi dans sa mission.Accepter ce fait est une erreur politique.Non:une faute!
Kbaïer ben Youssef -Universitaire et communicateur