Dimanche à Londres, des pays de l’Union européenne et la Grande Bretagne ont sonné le réveil de l’Europe et réaffirmé leur soutien à l’Ukraine que l’Amérique de Trump, alignée sur Moscou, semble sur le point d’abandonner.
« Nous devons urgemment réarmer l’Europe », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l’issue du sommet londonien. « Nous devons nous préparer au pire » et « il est maintenant de la plus haute importance que nous augmentions nos dépenses » de défense en Europe.
Une évidence partagée par le futur chancelier allemand Friedrich Merz jusqu’à présent grand partisan du parapluie américain, mais aussi, paradoxalement, une sorte de victoire à la Pyrrhus de Trump qui, depuis son premier mandat, ne cesse de réclamer à l’Europe une augmentation de son budget de la défense. Une victoire qui pourrait se révéler coûteuse à l’avenir pour les Etats-Unis.
Aujourd’hui, les membres de l’UE, qui ne se retrouveront pas à 27 dans une défense commune, devront acheter américain pour se renforcer, et, en même temps, développer leur industrie militaire. Les spécialistes estiment qu’il faudra quinze à vingt ans pour que les Européens puissent devenir indépendants dans le domaine de l’armement. Et il faudra dégager de l’argent et dépasser les rivalités nationales. Pas vraiment facile. L’Ukraine, elle, n’a pas le temps d’attendre.
L’Europe peut parler de « plan B », elle n’est pas prête à se passer des Etats-Unis. Cela s’est bien senti dimanche à Londres. Le Premier ministre britannique Keir Starmer ne peut croire que les Etats-Unis ne sont pas un allié « fiable », l’Italienne Giorgia Meloni, la nouvelle amie de Trump et Musk, affirme que « toute division de l’Occident nous rend tous plus faibles et bénéficie à ceux qui voudraient voir la fin de notre civilisation. Une division ne serait dans l’intérêt de personne » et le secrétaire général de l’Otan, le Hollandais Mark Rutte, estime que « Zelensky doit trouver un moyen de renouer avec le président américain » et qu’il faut « respecter (…) ce que Donald Trump a fait pour l’Ukraine ». Zelensky lui-même est conscient du fait que son pays a besoin de l’aide américaine pour atteindre la paix « juste et durable » qu’il souhaite.
Donald Trump, de plus en plus critiqué, chercherait à faire oublier son rapprochement avec Moscou : « Nous devrions passer moins de temps à nous inquiéter de Poutine, et plus de temps à nous inquiéter des gangs de violeurs migrants, des barons de la drogue, des meurtriers et des personnes issues d’institutions psychiatriques entrant dans notre pays afin de ne pas finir comme l’Europe ! », écrit-il sur Truth social. Sans commentaire…