Le juge Nawaf Salam a été officiellement désigné, lundi 13 janvier, Premier ministre du Liban. Celui qui est actuellement président de la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye a été élu par 84 députés sur les 128 que compte le Parlement. Le chef du gouvernement sortant, Najib Mikati, n’a obtenu que 9 voix, et 35 députés se sont abstenus de donner un nom au président de la République, Joseph Aoun.
Nawaf Salam a appris sa nomination alors qu’il se trouvait à La Haye, siège de la CIJ aux Pays-Bas. Il est attendu mardi 14 janvier au matin à Beyrouth, capitale du Liban, pour être chargé par le nouveau président Joseph Aoun de former le premier gouvernement de son mandat, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
La rapidité avec laquelle Nawaf Salam a été désigné est le résultat de la nouvelle dynamique de réactivation des institutions libanaises. Celle-ci a été amorcée avec l’élection, jeudi 9 janvier, de Joseph Aoun à la présidence. Elle est aussi le reflet des nouveaux rapports de force nés des récents développements au Liban et en Syrie, et qui ont notamment abouti à l’affaiblissement du Hezbollah et de ses alliés.
Nawaf Salam est, depuis des années, le candidat favori des forces politiques hostiles au parti chiite. Le Hezbollah s’est d’ailleurs abstenu du vote de lundi, sans pour autant parvenir à bloquer sa désignation, comme cela s’était produit par le passé. Le juge bénéficie aussi du soutien des pays occidentaux. Ces derniers voient en lui un dirigeant capable de mener les réformes politiques et économiques exigées par la communauté internationale pour sortir le Liban de la crise.