Seuls douze pays affichent une « bonne situation » de la presse. Tel est le bilan que dresse Reporters sans frontières qui donne aujourd’hui son classement annuel. 73 % des 180 pays évalués se caractérisent par des situations jugées « très graves », « difficiles » ou « problématiques » pour la profession. L’ONG constate surtout, avec la pandémie de Covid-19, « une forme d’opportunité pour des Etats qui ont pu restreindre la liberté de la presse ». Elle a ainsi exacerbé la répression dans les pays les plus muselés comme l’Arabie saoudite ou la Syrie. RSF note par ailleurs que si l’Europe reste le continent le plus sûr pour l’exercice du métier de journaliste, les attaques et interpellations abusives s’y sont multipliées, notamment en France, en Italie ou en Pologne. La France apparaît en 34e position au classement, juste derrière le Royaume-Uni et 21 places derrière l’Allemagne. Les pays du nord trustent les premières places: la Norvège devance la Finlande, la Suède et le Danemark.
La Tunisie, 73e, devance largement la Mauritanie (94e), le Maroc (136e), l’Algérie (146e) et la Libye (165 é).
Dans son commentaire sur la Tunisie, RSF note que « des motifs d’inquiétude demeurent » et écrit: « En Tunisie, la liberté de la presse et de l’information est l’acquis le plus important de la révolution. Depuis les élections générales de 2019, elle est, plus que jamais, un enjeu politique, et les parlementaires et les politiciens d’extrême droite n’hésitent plus à s’en prendre ouvertement aux acteurs des médias. D’une manière générale, le climat de travail des journalistes et des médias s’est nettement détérioré. Les parlementaires d’extrême droite ont un discours de haine envers les membres de la HAICA et les violences envers les journalistes et les médias se sont multipliés. La Tunisie était 72e l’an dernier.
Les cinq derniers pays sont Djibouti, la Chine, le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée, « une dictature où l’information n’a aucun droit ».