Dans un discours devant le Conseil de sécurité des Nations unies, mercredi, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques a indiqué qu' »à ce jour, 93 corps de migrants avaient été exhumés » de fosses communes dans les régions de Jikharra et Kufra. Depuis plusieurs jours, le bilan des corps retrouvés ne cesse d’évoluer.
« Les migrants et les demandeurs d’asile, y compris les enfants, continuent d’être victimes de graves violations des droits de l’Homme en Libye […] La découverte alarmante et tragique de charniers à la suite de raids sur des sites de trafic d’êtres humains met en lumière le grave danger auquel sont confrontés les migrants en Libye. »
Les exilés étaient détenus de manière illégale par des trafiquants et soumis à des violences.
Dans le détail, jeudi 6 février, 19 corps d’exilés avaient été découverts dans plusieurs fosses communes d’une ferme de Jikharra, à environ 440 km au sud-est de Benghazi, la deuxième plus grande ville de Libye.
La direction de la sécurité du district d’Al Wahat, dont fait partie Jikharra, avait expliqué que ces décès étaient liés à des « activités de contrebande et de migration illégale (…) appartenant à un réseau de contrebande connu ».
Trois jours plus tard, le 9 février, le bureau du procureur général libyen avait annoncé la découverte de 28 corps de migrants originaires d’Afrique subsaharienne dans une fosse commune dans la région de Kufra, dans le sud-est de la Libye.
Une enquête a permis d’identifier l’existence d’une « bande dont les membres séquestraient des migrants irréguliers, les torturaient et les soumettaient à des traitements cruels, dégradants et inhumains », avait ajouté le bureau du procureur.
Un bilan en évolution
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait rapporté le 13 février que selon des survivants, jusqu’à 70 personnes pourraient avoir été enterrées dans la fosse de Kufra.
Ainsi, quelques jours plus tard, les autorités libyennes avaient indiqué que 11 nouveaux corps avaient été trouvés dans la région de Kufra, portant à 39 le bilan des fosses communes de cette zone.
Ces chiffres pourraient continuer à évoluer après d’autres découvertes macabres. L’Institut national pour les droits humains en Libye a rapporté mardi 18 février que 64 corps avaient été trouvés par les équipes du centre médical d’urgence de Kufra. Une découverte encore non mentionnée par le procureur général de Libye mais qui pourrait faire grimper le bilan.