Les négociations sur le relèvement de l’âge du départ à la retraite dans le secteur privé piétinent. L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) s’est opposée à l’unification du nouvel âge légal du départ à la retraite pour l’ensemble des salariés du secteur privé comme ce fut le cas en 2019 pour les fonctionnaires (62 ans), et plaidé pour la prise en compte de la notion de la pénibilité du travail.
Selon des sources proches du dossier, la centrale syndicale a souligné dans ce cadre la nécessité de maintenir l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour les métiers pénibles, lourds, insalubres ou exigeants physiquement, proposant l’élaboration d’une liste détaillée de ces métiers.
L’UGTT, le ministère des Affaires sociales et l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) discutent par ailleurs de la possibilité de maintenir l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour les femmes qui le souhaitent.
Pour rappel, la loi relative à l’amendement de la loi N°85-12 du 5 mars 1985 portant le régime des pensions civiles et militaires de retraite et des survivants dans le secteur public, a fixé l’âge légal du départ à la retraite à 62 ans pour les fonctionnaires et les salariés des établissements publics. Cette loi adoptée en avril 2019 stipule aussi l’augmentation des contributions au titre des régimes de retraite à 3% (2% à la charge de l’employeur et 1% pour l’employé) afin de réduire le déficit de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance sociale (CNRPS), qui couvre les fonctionnaires et les salariés de certaines entreprises et établissements publics.
Par ailleurs, un décret gouvernemental portant augmentation de l’âge de départ à la retraite pour les salariés des entreprises publiques affiliés la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) devrait être promulgué en mars prochain.
Le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite des fonctionnaires et des salariés des établissements publics a contribué à réduire le déficit de la CNRPS, qui est passé de mille millions de dinars (1 milliard de dinars) en 2019 à quelque 100 millions de dinars seulement en 2020, selon le ministère des Affaires sociales.
Les derniers états financiers disponibles de la CNSS font ressortir que le déficit de cette caisse sociale, qui couvre les salariés du secteur privé et les salariés de certaines entreprises publiques, à atteint 667 millions de dinars en 2019.
W.K