Dans un long entretien avec l’écrivain algérien Kamel Daoud, publié mercredi 11 janvier dans Le Point , Emmanuel Macron a estimé qu’il n’avait « pas à demander pardon » à l’Algérie pour la colonisation . Pour lui, « ce n’est pas le sujet, le mot romprait tous les liens ». Et d’ajouter : « Le pire serait de conclure : ‘On s’excuse et chacun reprend son chemin’ », en justifiant que « le travail de mémoire et d’histoire n’est pas un solde de tout compte ».
La question des excuses est au cœur de la relation bilatérale et des tensions récurrentes entre les deux pays. « C’est, bien au contraire, soutenir que dedans il y a de l’inqualifiable, de l’incompris, de l’indécidable peut-être, de l’impardonnable », a souligné le président de la République. En 2020, l’Algérie avait fraîchement accueilli un rapport de l’historien français Benjamin Stora, qui préconisait une série de gestes pour tenter de réconcilier les deux pays, tout en excluant « repentance » et « excuses ».
Dans son entretien, le chef de l’État « espère d’ailleurs que le président Tebboune pourra venir en 2023 en France », afin de poursuivre « un travail d’amitié (…) inédit » après la visite qu’il a effectuée en Algérie en août 2022 .