Emmanuel Macron a mis en garde jeudi contre un risque de « division » en France « si on gère mal » la situation née du conflit au Proche-Orient, à l’issue d’un échange impromptu avec des jeunes à Paris qui l’ont interpellé notamment sur l’interdiction des manifestations propalestiniennes.
« Pourquoi on ne peut pas manifester aujourd’hui pour la Palestine ? Ceux qui manifestent, vous pensez qu’on est pro-Hamas! », lui lance un jeune en référence à l’interdiction prise par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien contre Israël.
« Je pense qu’il y avait un délai de décence, il y avait eu une attaque terroriste, c’était pas bon », répond le président, à l’écart des caméras, lors d’un échange avec des étudiants en BTS à Gagny, en Seine-Saint-Denis. « Je vois des gens qui veulent manifester de manière pacifique, mais dedans se greffent des éléments hyper radicaux qui vont aller brûler les drapeaux d’Israël, défendre le Hamas », a-t-il ajouté.
Le Conseil d’Etat a depuis recadré la consigne ministérielle en rappelant qu’il ne saurait y avoir d’interdiction systématique de toutes les manifestations propalestiniennes.
« On est tous Françaises et Français, il ne faut pas importer ce conflit », a ensuite déclaré Emmanuel Macron en réponse à des questions d’un journaliste de l’AFP, reprenant l’appel à l’unité de son allocution de la semaine dernière.
Faisant référence à ses échanges avec ces jeunes, il a noté qu’il y avait « beaucoup de représentations », « une part émotionnelle aussi ». « Il y a aussi une sensibilité qui peut aller avec leurs origines, avec leur milieu familial. »
« On est un pays, si on gère mal cette situation, ça peut être un élément de division », a-t-il prévenu.
« On a la plus grande communauté juive (…) en Europe, on a énormément de jeunes qui sont d’origine du Moyen-Orient, du Maghreb ou d’Afrique. On a beaucoup de jeunes aussi qui sont de confession musulmane », a-t-il relevé.
« Il faut expliquer la position de la France, il faut aussi lever parfois des contrevérités, se dire les choses », a insisté le président de la République.